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L'avènement de l'infrastructure ouverte : quand ouverture rime avec futur

Thierry Carrez, vice-président de l'OpenStack Foundation, revient sur les avantages pour les entreprises de faire le choix de l'ouverture en matière d'infrastructure Cloud.

Il est presqu'un adage dans le monde du Cloud. Ce modèle de consommation de ressources IT à la demande a été démocratisé par les grands acteurs américains du cloud public. Amazon Web Services, Microsoft Azure et Google Cloud Platform, pour ne citer qu’eux, représentent aujourd’hui la moitié du marché du « public cloud ». Ce modèle est très populaire auprès des développeurs, qui apprécient de ne plus avoir à se soucier de mettre en place d’infrastructure : il suffit de la consommer ! Toutefois, ce sont aujourd’hui  les acteurs les plus visibles qui se taillent la part du lion. Mais de plus en plus de voix s’élèvent contre l’inéluctabilité d’un futur où l’ensemble des besoins d’infrastructure seront servis par Amazon, Microsoft et Google.

  

Le choix de l’ouverture

De nombreuses grandes entreprises font ainsi le choix de déployer leur propre infrastructure plutôt que de payer la marge insolente d’Amazon Web Services. AWS représente 10 % du chiffre d’affaires d’Amazon mais plutôt que de financer leur propre extinction à long terme, les Walmart, Best Buy, Ebay, Paypal, AT&T ou Comcast ont ainsi décidé de réagir.

Mais ils ne sont pas seuls. D’autres ont fait le choix de résister à l’hégémonie des trois grands américains sur le marché des fournisseurs d’infrastructure publique, et de proposer une alternative « public cloud » locale et interopérable. C’est le cas d’OVH en France, Deutsche Telekom en Allemagne ou CityNetworks en Suède. Dans le domaine de la recherche, chaque euro doit être utilisé au mieux : Le CERN a ainsi déployé une infrastructure impressionnante (290 000 coeurs CPU, 800 To de RAM) pour analyser à coût maîtrisé les résultats des expériences du Large Hadron Collider. En Chine, où tout est démesuré et où on se méfie des fournisseurs américains, ce choix est naturel : on le retrouve déjà guidant les trains de China Railways, les paiements de China UnionPay, ou les appels de China Mobile.

Ce choix, c’est celui de l’infrastructure ouverte. Combiner des briques logicielles libres pour construire sa propre infrastructure programmable, flexible et interopérable. OpenStack fournit la base de cette infrastructure, sur laquelle il est possible de déployer d’autres solutions open source cloud-native comme Kubernetes. Bien que développés par des communautés adjacentes, ces solutions sont testées en collaboration avec les différents acteurs de l’infrastructure ouverte afin de garantir leur compatibilité.

Grâce au logiciel libre, on évite le verrou vendeur, on peut regarder sous le capot pour comprendre comment cela fonctionne, on peut se dépanner soi-même, et on peut participer directement à l’amélioration du logiciel afin qu’il vous serve encore mieux dans le futur.  

L’infrastructure ouverte est flexible : on peut ajouter des briques en fonction de ses besoins. Enfin, l’utilisation de solutions ouvertes standards rend ces infrastructures interopérables. Les mêmes APIs peuvent être utilisées sur différents déploiements, permettant de fédérer des ressources entre partenaires, ou de déléguer des traitements sur des clouds publics ayant fait ce même choix de l’infrastructure ouverte.

Un support pour l’avenir

L’ère de l’infrastructure ouverte ne fait que commencer. L’intelligence artificielle est en plein essor aujourd’hui, infiltrant de plus en plus d’industries et conduisant à une demande accrue en ressources de traitement. Demain, les applications mobiles (comme par exemple les applications de réalité augmentée) demanderont toujours plus de capacité de traitement et moins de latence réseau. On ne peut aller plus vite que la lumière : la capacité de traitement devra se rapprocher de l’utilisateur qui la consomme. Ce sera l’avènement du « Edge computing », un éclatement du modèle traditionnel du datacenter centralisé vers un modèle plus décentralisé, plus distribué et plus local. Seule l’infrastructure ouverte permettra de répondre aux défis de standardisation et d’interopérabilité que cette révolution portera.

Comme le dit l’auteur de Neuromancien, William Gibson : « Le futur est déjà là – il n'est simplement pas réparti équitablement ».

L’infrastructure ouverte est le futur, et il est temps de l’adopter.

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