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« La RPA sauve des emplois » (Automation Anywhere)

L’automatisation est souvent vue comme une technologie potentiellement destructrice d’emploi. Pour le Français Arnaud Lagarde, Directeur Europe du Sud d’Automation Anywhere, c’est tout l’inverse.

« Les gens ont un peu peur dès qu’on parle de bot ou de robots. Ils imaginent tout de suite un robot mécanique qui va affecter leur travail ». Ce constat, réel, est celui d’Arnaud Lagarde, Directeur Europe du Sud d’Automation Anywhere, l’éditeur américain qui vient de fêter sa première année en France.

La RPA détruit-elle des emplois ? Va-t-elle mettre tous les « travailleurs de la connaissance » au chômage ? Parce qu’elle automatise des tâches côté utilisateur – c’est à dire en en analysant pour le reproduire ce que fait un humain sur son poste de travail, comme des copier-coller entre systèmes ou des tris de fichiers (avec de la reconnaissance cognitive et de l’OCR intelligent) – cette technologie en plein boom peut légitimement faire se poser la question.

Optimiser la productivité pour ne pas externaliser (et licencier)

Elle est d’ailleurs visiblement souvent posée à Arnaud Lagarde… pour qui c’est exactement le contraire qui se passe : la RPA sauve des emplois. En tout cas ceux qui restent.

« Les réductions d’effectifs, vous savez, elles se font, ou elles ont déjà été faites. Ce n’est pas la RPA qui réduit les effectifs », avance le responsable d’Automtation Anywhere. « En revanche, les gens qui restent, soit ils vivent un cauchemar [N.D.R. : parce qu’ils se retrouvent en sous-effectifs], soit on les aide. Nous, nous les aidons en améliorant la qualité de travail ».

Mieux, pour Arnaud Lagarde, un projet de RPA – parce qu’il augmente la productivité des employés – permettrait de lutter contre la tentation de l’externalisation ou du off-shoring. Et donc contre de possibles licenciements.

« On protège l’emploi », confirme-t-il, à contre-courant de beaucoup d’idées reçues. « On le protège parce que nous sommes un palliatif aux vagues de BPO qui ont été faites ».

Le directeur Europe du Sud d’Automation Anywhere verrait d’ailleurs souvent cette situation où un client hésite entre externaliser ou automatiser en interne. « Le premier processus automatisé par un de nos clients [en France] était même un processus qui avait été externalisé et qui, grâce à la RPA, a été réinternalisé. Et en plus ils ont gagné en qualité et en contrôle ».

« Le RPA pérennise les emplois existants. Parce qu’en plus, à l’inverse, si on n’automatise pas, la conséquence c’est que les entreprises ne gardent pas tous les emplois en France ».
Arnaud LagardeAutomation Anywhere

Dans ce contexte, pour lui, il est incontestable que « la RPA pérennise les emplois existants. Parce qu’en plus, à l’inverse, si on n’automatise pas, la conséquence c’est que les entreprises ne gardent pas tous les emplois en France ».

Arnaud Lagarde n’a pas la prétention pour autant d’être un sauveur de l’économie hexagonale. Car – et il ne le dit d’ailleurs pas – la RPA n’est pas non plus un moteur à embauches. Mais le procès en destruction de postes qui est fait aux éditeurs du secteur a le don de l’irriter et « oblige à beaucoup de pédagogie […] parce qu’on l’oublie trop souvent, mais on permet d’augmenter les capacités sans recruter et donc on protège les emplois dans la zone initiale ».

Pas sûr que son analyse emporte l’adhésion de tous. Mais elle a l’intérêt de rééquilibrer le débat en apportant une contradiction, argumentée, à la perception inverse d’un travailleur qui apprend à un bot ce qu’il fait, puis qui voit le bot le remplacer.

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