Tablettes, smarthpones : Microsoft reconnaît les défis qui l’attendent

Si, de Steve Ballmer à Kevin Turner, le géant de Redmond s’est efforcé de galvaniser ses partenaires en amont d’un lancement clé, celui de Windows 8, notamment, les défis auxquels l’entreprise va devoir faire face s’avèrent impossibles à dissimuler.

Steve Ballmer l’a souligné avec insistance, en ouverture de la conférence partenaires (WPC) de Microsoft qui se déroulait cette semaine à Toronto : l’exercice fiscal 2012/2013 est rien moins que le plus important de l’histoire de l’éditeur. Plus tard, Kevin Turner, directeur opérationnel, a revenu à la charge, évoquant pèle-mêle Windows 8, SQL Server 2012, l’ouverture d’Azure à l’IaaS, SystemCenter 2012, Windows Server 8, la série «15» d’Office, Exchange, SharePoint, ou encore Lync, et bien sûr Windows Phone 8. Une charge appuyée au point qu’elle aurait en paraître suspecte. Mais si Microsoft insiste autant, déploie autant d’énergie pour mobiliser un écosystème dont il estime qu’il génère 95 % de son activité, c’est qu’effectivement, la période est clé. Et tout particulièrement sur le poste client. Car, si le thème de l’édition 2012 de la WPC était l’entrée dans une «nouvelle ère», l’éditeur reste attaché à son ADN et aux recettes qui ont fait son succès passé. 

Prenant à contrepied de nombreux acteurs et observateurs de l’industrie de l’informatique personnelle, Kevin Turner s’est attaché à défendre le PC. Pour lui, le monde n’est pas entré dans l’ère de l’après-PC avec le succès des tablettes : il est entré dans celle du «PC+». Et dans cette ère-là, ce n’est pas un système d’exploitation distinct qu’il faut à chaque terminal - comme chez Apple «qui garde séparés les deux univers», selon Kevin Turner, qui feint au passage d’oublier les liens de parentés et la convergence de plus en plus manifeste entre OS X et iOS - mais un seul, comme Windows 8. Un OS taillé, donc, pour l’âge du «PC+». Bref, c’est clair : si pour le directeur opérationnel de Microsoft, «Apple fait des matériels remarquables», pour le système d’exploitation, «nous voyons les choses différentes.» Une évidence : Tim Cook, Pdg d’Apple, n’avait pas manqué, récemment, de moquer l’approche retenue par Microsoft pour Windows 8 : «vous pouvez faire converger un grille-pain et un réfrigérateur, mais il n’est pas sûr que le résultat plaise à l’utilisateur.»

Reste à voir, donc, si la vision mise en avant par Kevin Turner rencontrera l’adhésion d’un public qui, jusqu’ici, accorde largement ses faveurs à l’iPad. La tablette/démonstrateur Surface de Microsoft ne sera peut-être pas de trop pour peser dans la balance.

Défié sur le poste utilisateur par les tablettes - notamment -, Microsoft l’est aussi, voire plus encore, sur le terrain des smartphones. Et là, le challenge paraît encore plus grand. C’est Thon Gruhler, Vice-Président Corporate de Microsoft en charge du marketing de Windows Phone 8, qui l’a reconnu lui-même, peut-être même sans mesurer à quel point son propos pouvait être interprété comme un cinglant constat d’échec : «les utilisateurs de smartphones ne connaissent pas Windows Phone et c’est un problème auquel nous allons devoir faire face.» Et cela, donc, malgré l’aide d’un partenaire de poids : Nokia. Reste que le non-support des terminaux et des applications Windows Phone 7, récemment annoncé, s’il est motivé par des intentions louables, ne devrait pas aider, dans l’immédiat, à renforcer la notoriété de l’OS mobile de Microsoft.

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