Orange veut briller dans le Cloud d’ici à 2015

Orange Business Services a confirmé la place du cloud dans son éco-système. Objectif : 500 millions d’euros de CA , rien qu’avec ce segment. Avec 3 600 clients aujourd’hui revendiqués, le groupe doit accélérer sur ce terrain et compte sur son expertise dans les réseaux et les infrastructures pour attirer les entreprises et les partenaires.

Qui de plus crédible qu’un expert en réseau et infrastructure pour supporter le Cloud ? C’est ainsi qu’Orange Business Services a tenu à ré-affirmer son positionnement sur le marché du Cloud Computing en France, à l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue hier, jeudi 26 janvier. La division entreprise de l’opérateur télécom s’est positionnée sur le segment de l’informatique en nuage depuis 2009, aux côtés du monde des SSII (comme Capgemini ou Atos en France). Le groupe, classé 5e dans le classement des prestataires de services de Pierre Audoin Consultant, a de grandes ambitions sur le sujet, confirme son directeur exécutif Vivek Badrinath. Mieux, le Cloud sera «l’un des principaux relais de croissance du groupe dans les prochaines années», souligne-t-il.

Et les objectifs d’OBS sont élevés : à lui seul, le Cloud Computing, toutes offres confondues, doit rapporter 500 millions d’euros au groupe en 2015.  Mais si OBS reste pour l’heure discret quant au chiffre d’affaires généré en 2011 sur ce segment, Vivek Badrinath fait état d’une progression de 70% des revenus depuis 2010 en matière de Cloud. Le CA 2010 étant de 50 millions d’euros, nous confirme un responsable du groupe, celui de 2011 devrait donc approcher les 85 millions d’euros (si l’on se base sur les 70% de progression). Le chemin est donc encore long. 

Orange affirme toutefois avoir des atouts dans sa manche. Si, selon lui, son statut d’opérateur est une garantie de qualité de service pour les entreprises, maîtriser les couches infrastructure et réseau appraît alors comme un élément différenciant par rapport aux autres acteurs du marché, comme les SSII et les éditeurs, nous rappelle Bruno Teyton du cabinet d’analyse IDC, mettant en avant le maillage du réseau et les data centers d’Orange. Et Orange de rappeler l’étendue de son réseau, que le groupe a ficelé en partenariat avec Sita (l'un des spécialistes mondiaux des solutions IT et de communications pour le transport aérien), notamment. Sept datacenters pour un réseau composé de 1 500 points de présence dans plus de 10 pays.

Une couverture et un maillage sur lesquels le groupe compte capitaliser pour pousser ses offres cloud. OBS revendique à ce jour quelque 3 600 clients. Avec une nuance toutefois : sur ce portefeuille, seulement 110 se sont rangés derrière l’offre IaaS du groupe, baptisée Flexible Computing Express qui cible le segment des entreprises. Le gros du portefeuille se situant ainsi dans les 2 500 clients revendiqués pour l’offre Cloud Pro (qui cible les TPE et les PME). Cloud Pro est un portail de service qui agrége les services SaaS de multiples fournisseurs. Sur ce terrain, Orange dépend étroitement d’accords scellés avec les éditeurs, comme Microsoft, dont il intègre l'offreOffice 365, Sage ou SAP. Le groupe revendique 80 autres clients de sa solution VPN Galerie (lien entre le VPN de l'entreprise et les services Cloud d'OBS ou de ses partenaires applicatifs). Les partenaires tardent pourtant à se ranger derrière cette offre (5 sont à ce jour référencés).

Si, les opportunités de croissance sont évidentes, le chemin vers les 500 millions d’euros de CA pourrait être long. Outre son portefeuille de services actifs, OBS compte en fait sur le lancement de nouveaux services pour étoffer son dispositif. A l’image de son offre de stockage dans le Cloud baptisée Flexible Backup, qui s’appuie sur la technologie de sauvegarde dédupliquée à la source Avamar d’EMC.

Mais ce n’est pas tout. OBS pourra aussi à terme compter sur la concrétisation du projet Andromède, le cloud tricolore, réalisé en partenariat avec l’Etat et Thalès. Depuis le retrait de Dassault Systèmes, Andromède cherche sa structure. Si le ministre de l’Industrie Eric Besson a reçu en janvier les partenaires pour faire un point suite au départ de DS, rien n’a pour l’heure filtré. Depuis, Atos a multiplié les appels du pied pour intégrer le projet. Vivek  Badrinath sait de son côté être patient. Mais confirme souhaiter accélérer le démarrage du projet. Car OBS est prêt. Surtout, le groupe doit rentabiliser ses investissements dans le Cloud, et Andromède pourrait bien être l'accélérateur de croissance qui lui fait défaut.

Ajoutons qu’Orange s'est préparé à cet accélération avec notamment la construction d'un nouveau méga datacenter à Val-de-Reuil. Un centre dont l’ouverture est prévue au premier semestre, et qui devrait constituer l'épine dorsale des offres Andromède confirme Vivek Badrinath, et surtout sur lequel OBS a des velléités d’expansion. Ce centre, composé d’un centre de 5000 m2, offre «un potentiel de 3 bâtiments identiques supplémentaires», affirme Orange. Une solide infrastructure propice à un éco-système latent, souligne le directeur qui attend le pied ferme que des partenariats se nouent avec des éditeurs notamment.

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