Avec VIS, Dell promet d'administrer la prod' sans tout bouleverser

Arrivé plus tard sur le marché de l'administration des infrastructures - virtualisées ou pas -, Dell défend avec son architecture Virtual Integrated System, composé de trois produits, une approche respectueuse de l'existant.

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Après l'échec du rachat du spécialiste du stockage 3Par, que lui a soufflé HP, Dell revient à la charge dans les centres de calcul, en dévoilant ce qu'il appelle sa stratégie VIS (architecture Virtual Integrated System, voir ci-dessus), en réalité, un ensemble de trois consoles permettant aux entreprises de gérer leurs infrastructures. Un ensemble bâti à coups de rachats (Scalent, Asap, Kace, etc.) ou de partenariats, et que le Texan s'efforce d'intégrer dans une offre complète.

Au cœur de cette offre, que Dell présente comme modulaire et ouverte sur les technologies tierces, figure la console d'administration Advanced Infrastructure Manager (AIM), issue du rachat de Scalent (qui, avant son acquisition, était déjà le partenaire de Dell sur ce sujet). Cette dernière, disponible dans sa version 3.3 en France depuis juillet, vise à automatiser le provisionning sur les environnements virtuels (VMware, HyperV et Xen) et physiques. "Environ 70 ou 80 % des environnements ne sont pas virtualisés dans les datacenters", explique Paul Larson, en charge du marketing sur la gamme serveurs pour l'Europe. La console de Dell permet ainsi de faire basculer un environnement d'une VM vers un serveur physique, par exemple quand une application testée en mode virtuel bascule en production. "Cela ne prend que quelques minutes", explique Francisco Bueno, responsable solutions d'entreprises de Dell France pour le secteur financier. Comme ses concurrentes, la console vise bien sûr à regrouper le maximum de fonctions au sein d'une unique interface, même si Paul Larson reconnaît "qu'un grand nombre de fonctions doivent encore être gérées au niveau matériel". AIM coûte 2 200 $ par socket (support inclus).

Un portail de self-service fruit d'un accord d'OEM

Sur cette brique centrale, le Texan greffe Self Service Creator, un portail destiné aux métiers et leur permettant d'effectuer leurs requêtes applicatives, de gérer les workflows d'approbation de ces demandes, de provisionner les machines et d'en contrôler les SLA et les coûts. Bâtie sur la technologie de Dynamic Ops - éditeur avec lequel Dell vient de signer un accord OEM de plusieurs années -, Self Service Creator permet aussi à la DSI de standardiser les environnements mis à disposition des utilisateurs et les règles qui s'y rattachent. La licence du produit, tout juste lancé, coûte 1 900 $ par socket.

A cet ensemble, viendra se greffer l'année prochaine VIS Director, un produit que Dell dit vouloir développer en interne pour offrir un contrôle aux directeurs de production sur l'évolution de leurs environnements (planning, prédiction des problèmes, carte des dépendances, etc.). Signalons que Dell a prévu de packager ces trois produits en une suite unique, qu'il commercialisera plutôt auprès des grosses PME.

Mettre autour d'une table les équipes réseau, stockage et serveurs

Si Dell arrive sur ce marché avec un certain retard par rapport à IBM, HP, mais aussi CA ou BMC, il affirme être en cela fidèle à sa stratégie consistant à se positionner sur un marché quand ses technologies sont en voie de banalisation. "Un projet comme la mise en place d'AIM est très structurant pour une organisation. Il faut réunir autour de la table les équipes réseau, stockage et celle en charge des serveurs", ajoute Francisco Bueno.

Façon de dire que partir tôt sur ce créneau ne constitue pas une garantie de succès. De facto, sur le terrain, l'approche maximaliste défendue tant par Dell que par ses concurrents - une seule console pour superviser toutes les infrastructures - relève largement du fantasme, tant ces projets sont longs et difficiles à mettre en œuvre en termes de gestion du changement. Dell reconnaît d'ailleurs n'avoir encore aucun client en France pour AIM.

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