Embarqué : une association pour unifier les voix de la filière

Les pôles de compétitivité du monde de l’embarqué français, associés à Syntec Numérique, ont annoncé la création de l’association Embedded France dont la mission est de donner plus de visibilité à la filière et d’unifier les forces vives de ses acteurs.

Association dans le monde des systèmes embarqués en France. Les pôles de compétitivité Aerospace Valley, Captronic, Images et réseaux, Minalogic, Systematic Paris-Région, associés à Syntec Numérique, ont annoncé cette semaine la création de «Embedded France». Une association dont l’objectif est de donner davantage de visibilité à la filière de l’embarqué au niveau national. Et de porter la bonne parole du secteur d’une unique et même voie, également à l’échelle européenne et mondiale.

En France, «la filière de l’embarqué est certes dynamique, mais peu visible et assez peu structurée», explique Gérard Ladier, directeur général adjoint d’Aerospace Valley, l’un des pôles de compétitivité les plus actifs en matière de systèmes embarqués critiques pour le monde de l’aéronautique - on se rappelle notamment que ce pôle est à l’origine de projets comme Topcase, un outil de modélisation Open Source d'applications critiques pour l'embarqué, né chez Airbus et qui a servi de fondation au projet Polarsys de la fondation Eclipse.

«Cette association, en gestation depuis longtemps, est née d’une collaboration existante entre le comité Embarqué de Syntec Numérique ainsi que le Club des Grandes Entreprises de l’Embarqué, commente en substance Gérard Ladier. Ce travail en commun avait déjà à l’origine pour mission de coordonner les initiatives de la filière, de réunir les spécificités et les normes. Tentant ainsi de créer un pont entre les différents «silos» que compte cette filière. L’association «Embedded France» porte le débat plus loin en fédérant les pôles clé de la filière. Des pôles au sein desquels on retrouve les principaux acteurs, développeurs, PME et autres entreprises de l’écosystème de l’embarqué en France, rappelons le. Il s’agit donc «de capitaliser sur le savoir-faire» en fédérant les initiatives de façon trans-sectorielle et également géographique, lance encore Gérard Ladier. L’aéronautique et automobile (AerospaceValley - basé à Toulouse), technologies et contenus numériques (Images et réseaux), Minalogic (puces et nanotechnologies, basé à Grenoble - Isère), Systematic Paris -Région (logiciel, basé à Paris), Captronic (promotion de l’embarqué auprès des PME)....» Il s’agit ainsi arrêter de se disperser», note-t-il et d’avoir une approche du «développement basé non plus sur les produits, mais davantage sur les compétences ».

Au coeur du programme gouvernemental

Il est important de noter que l’embarqué est souvent présenté comme une des filières technologiques les plus dynamiques.  Un point qui a d’ailleurs été confirmé par le gouvernement de François Hollande en plaçant le secteur parmi les 34 plans de la «Nouvelle France industrielle». «L’enjeu du plan [dédié au logiciels embarqués, NDLR] sera de consolider le secteur, notamment dans le domaine de l’édition de ces logiciels, et de soutenir l’innovation, pour faire émerger des entités puissantes et exportatrices », indique le programme gouvernemental. Embedded France s'inscrit dans cette dimension de consolidation.
Alors que le marché des logiciels et services bât de l’aile dans l’Hexagone, les acteurs du monde de l’embarqué revendiquaient en 2012 des taux de croissance  à faire pâlir l’industrie traditionnelle du logiciel, comme en témoignaient les chiffres de Pierre Audoin Consultants.

Si la mission d’Embedded France sera véritablement détaillée lors des prochaines Assises de l’Embarqué (organisées par le Comité Embarqué de Syntec Numérique) qui se tiendront les 28 octobre prochain, un communiqué de presse indique que ce think tank a pour vocation de «formuler des propositions auprès des pouvoirs publics français et des instances européennes en vue du développement de son écosystème», d’«organiser des actions spécifiques en liaison avec les pouvoirs publics français et les ?instances européennes», et approfondir la connaissance du domaine dans une vision prospective», outre le fait de développer la visibilité de la filière.

Enfin, l’association n’est pas limitée à ses seuls membres fondateurs, ajoute Gérard Ladier, évoquant une gouvernance ouverte. D’autres pôles pourront ainsi y adhérer, ceux ayant des connexions avec le monde de l’embarqué par exemple, comme les pôles SCS en Paca ou encore TES à Caen.

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