Cloud OS Network : Microsoft réunit ses partenaires Cloud autour d'un Canada Dry d’Azure

Microsoft a présenté le Cloud OS Network, une alliance de 25 fournisseurs de services qui proposera des services Cloud basés sur le Windows Azure Pack, son "Canadry Dry" d'Azure.

Suite au lancement de Windows Server 2012 R2, Microsoft met l’accent depuis plusieurs mois, sur son Windows Azure Pack qui permet à des fournisseurs de services de délivrer des services de cloud s’appuyant sur des technologies héritées d’Azure. Le Windows Azure Pack est présenté comme un composant essentiel de la stratégie Cloud OS de l’éditeur qui vise à rendre possible la mobilité de workload cloud entre un cloud privé Windows, une infrastructure de cloud publique Windows et Azure.

Le problème est que le Windows Azure Pack n’a pas les capacités d’un magicien, il ne transforme pas miraculeusement une infrastructure de service provider basée sur Hyper-V en une infrastructure répliquant les services d’Azure. C’était l’objectif à l’origine des Appliances Azure, promises puis abandonnées par Microsoft et qui auraient permis à des partenaires de l’éditeur d’opérer un clone d’Azure dans leurs propres datacenters.

Dans le cas du Windows Azure Pack, c’est plutôt d’un Azure en mode Canada Dry - on dirait de l’Azure, mais ce n’est pas de l’Azure, pour paraphraser la célèbre publicité de la boisson - qu’il faut parler. Le Pack apporte en effet un portail d’administration qui reprend les grandes lignes de celui d’Azure. Il ajoute une API de gestion de services de type RestFul qui permet d’intégrer les services cloud avec des systèmes tiers (facturation…). Il apporte aussi le module Web Sites, qui permet d’offrir des services d’hébergement de sites web similaires à ceux d’Azure (support des applications ASP.NET, PHP et Node.js…), un service de machines virtuelles, qui permet d’offrir des services IaaS (avec VM Windows et Linux) ainsi qu’un bus de services (qui fournit les mêmes services de message entre applications que le bus de services d’Azure). Enfin, il sait provisionner des instances SQL Server et MySQL en conjonction avec le service de sites Web. Des fonctionnalités appréciables et qui permettent à un fournisseur de services d’instancier rapidement une offre de cloud consommable par ses clients entreprises, en mode semi-privé ou en mode hybride.

Cloud OS Network : A défaut d’Azure, un réseau mondial avec le Windows Azure Pack

Qu’importe le flacon pourvu que l’on ait l’ivresse, semble toutefois dire Microsoft à ses clients. Emballant sa machine marketing – un emballement qu’il faut sans doute mettre en parallèle de l’affaire Snowden et de son impact sur les fournisseurs américains de cloud -, le géant de Redmond vient d’annoncer le lancement du Cloud OS Network, une alliance de 25 fournisseurs incluant Capgemini, CGI, CSC, Dimension Data, Fujitsu, Lenovo, OVH ou T-Systems, et dont l’objectif est de proposer des services de cloud réplicables d’un pays à l’autre, tout en respectant les obligations de localisation de données de chaque pays. Pour cela, les membres de l’alliance Cloud OS s’appuient sur le Windows Azure Pack. Selon Microsoft, le Cloud OS Network devrait proposer des services dans 90 pays.

Dans un billet de blog, Takeshi Numoto, le Vice-Président du marketing cloud et Enterprise de Microsoft, explique que le lancement du cloud OS Network ne remet pas en cause les efforts énormes engagés par Microsoft pour faire d’Azure une plate-forme de cloud globale. Il note toutefois que l’éditeur croit dans le cloud hybride et pense qu’il va y avoir une grande variété de cloud dans le monde. « Le Cloud OS Network et nos partenariats avec ses membres sont la preuve de notre désir de fournir plus de choix et de flexibilité à nos clients. Et il s’appuie sur la promesse de trois cloud interconnectés, le cloud privé, le cloud public – [Azure, même s’il n’est pas nommé] – et les clouds de fournisseurs de services », conclut Numoto.

OVH seul français dans les starting blocks avec Capgemini

Chez OVH, Alexandre Morel, le directeur Marketing, indique que l’hébergeur pourra bientôt proposer à ses clients le pilotage de leur cloud dédié (privé externe) grâce à une solution Hyper-V disponible pour la première fois en mode « as a service » : « En moins de 30 minutes, les clients accéderont à leur solution Hyper V et disposeront d’un pack de machines (serveurs et baies) entièrement dédiées dans un environnement offrant haute disponibilité, isolation et sécurisé (ISO 27001). Ils pourront par exemple étendre leur cloud d’entreprise (cloud hybride), ou encore combiner cloud dédié et infrastructures physiques au sein de réseaux privés OVH. L’extension provisoire ou permanente de leur datacentre virtuel par l’ajout de nouvelles machines physiques prendra moins de 5 minutes grâce aux automatisations OVH et se fera directement depuis l’environnement Microsoft Hyper V. On retrouve toute la flexibilité et l’évolutivité du Cloud dans un environnement 100% dédié ». L’offre sera disponible dans les datacenters européens et canadiens d’OVH et les clients pourront construire des plans de continuité ou de reprise d’activité à l’échelle mondiale.

Si l’on excepte Capgemini et OVH, on notera qu’aucun des autres grands fournisseurs de services français n’a pour l’instant rejoint le fameux Cloud OS Network. Rappelons que de nombreux fournisseurs de services avaient fortement grogné lors de l’annonce de la prochaine hausse des tarifs des licences SPLA (Service Provider Licence Agreement) de Windows Server 2012 R2 (+38%), une hausse qu’ils n’ont d’autre choix que de répercuter dans leurs tarifs, et qui les place en position défavorable face à Azure IaaS, dont les prix n’ont pas évolué. Selon nos informations, des discussions auraient eu lieu entre plusieurs fournisseurs de cloud français et l’éditeur, afin de mettre les choses au point. Sans revenir sur les hausses de tarifs, l’éditeur aurait fait des propositions séduisantes autour du Windows Azure Pack. La liste des partenaires Cloud OS français pourrait donc prochainement s’allonger. Microsoft n’a de toute façon guère le choix : faute de proposer une solution Windows attractive dans le cloud, il court le risque de voir son OS, se marginaliser progressivement face aux différentes distributions Linux, massivement utilisées par les grands clients des services clouds concurrents comme Amazon Web Services ou OVH.

Article rédigé avec la contribution de Cyrille Chausson, LeMagIT

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