Cloud28+ : le catalogue européen de services Cloud débarque en beta

Le catalogue de services Cloud paneuropéen se pare d’une certification EuroCloud et accueille 320 services et 110 membres.

Le vaste projet Cloud28+ a franchi une étape clé ce mercredi 30 septembre. Après plusieurs années de travail, le catalogue de services Cloud, emblème même de ce projet européen, est arrivé dans ses phases de tests. Marquant alors une étape ultime dans la création d’une communauté Cloud sur le Vieux Continent, censée fédérer utilisateurs, ISV, partenaires et secteur public autour d’une base centrale de services.  Son objectif : accélérer l’adoption du Cloud en Europe, alors même que la Commission européenne tente justement de mettre en place un marché numérique unique (Digital Single Market) au cœur duquel le Cloud occupe une place de choix.

Il faut dire qu’à l’image du continent, le marché du Cloud en Europe reste véritablement fragmenté. Chaque état-membre disposant de ses propres régulations, de ses propres politiques et surtout de ses propres fournisseurs de services, sans qu’aucun acteur ne soit véritablement mis en avant. Un plat spaghetti si l’on compare à l’omniprésence des Amazon Web Services, Microsoft ou en Google outre-Atlantique.

A travers ce catalogue de services, il s’agit donc de mettre en commun des ressources Cloud pour considérer le phénomène différemment, et lui donner une impulsion supplémentaire. « L’un des objectifs est de briser les silos qui existent et de donner de la visibilité sur les services qui existent. Seulement 20% des entreprises européennes utilisent des services Cloud »,  explique Xavier Poisson, Vice-président EMEA d’HP Helion et premier supporter du projet.  L’autre ambition de ce référentiel européen est de permettre aux utilisateurs, ISV et partenaires de rester en conformité avec les lois de protection de données et de la vie privée en vigueur dans les états du Vieux Continent. « En moyenne, il en coûte 9 000 euros pour adapter un service aux lois EU », évoque-t-il. Ce que ce catalogue unifié entend justement éviter.

320 services et 110 membres

Jusqu’à ce jour, le catalogue s’est progressivement enrichi à la fois de services Cloud et de membres de Cloud28+. Ce point d’étape a permis de constater que la base comptait quelque 320 services et fédérait 110 membres officiels. « Cela montre que nous sommes tous impatients de jouer éclore cette initiative » adresse Xavier Poisson au parterre d’ISV et partenaires réunis à Bruxelles pour l’occasion. Pour autant, pas question de présenter Cloud28+ comme une communauté HP, lance-t-il. « Il s’agit de votre communauté », s’adressant à cette même audience - les applications doivent pouvoir fonctionner sur un stack HP Helion (le stack OpenStack de HP), pour des raisons d’interopérabilité et de confiance, explique Xavier Poisson.

Et les objectifs sont ambitieux : 600 services, 250 membres et 1000 utilisateurs doivent rallier la communauté d’ici à décembre, qui sera la prochaine étape du projet : son ouverture lors de la conférence HP Discover qui se tiendra du 1er au 3 décembre à Londres. L’occasion de confronter la communauté Cloud28+ et son catalogue de services Cloud à quelques 6 000 utilisateurs, partenaires et ISV potentiels, explique encore Xavier Poisson. « Nous en sommes tous des ambassadeurs. »

Très concrètement, cette plateforme-catalogue consiste à jouer le rôle de plaque-tournante centralisée, servant d’intermédiaire entre utilisateurs, ISV et partenaires.

On sélectionne le type de service souhaité (stockage Cloud par exemple) et affiche une sélection de fournisseurs, puis une description du service et du provider, le niveau de SLA, les conditions, le pricing, le cycle des données, etc….L’utilisateur est ensuite envoyé sur le site du fournisseur en question, ou un email lui est expédié.  

Ainsi, très pragmatiquement, ce catalogue centralisé fait office d’annuaires pour donner de la visibilité aux services Cloud des membres de la communauté Cloud28+. Et justement : afin de renforcer les critères de recherche, EuroCloud a décidé de rendre gratuite son offre d’auto-certification EuroCloud Star Audit afin de permettre aux fournisseurs de rendre plus transparent leur niveau de maturité. Une façon également de placer la certification comme une piste de réflexion et d’aide à la décision, et de garantir la conformité des services, alors que nombre de PME en Europe n’ont pas les ressources ni les moyens d’obtenir une très précieuse certification ISO. « Nous souhaitons que les fournisseurs de Cloud puissent montrer leur niveau de maturité aussi facilement que sur le marché de l’automobile », lance Tobias Höllwarth, d’EuroCloud, présent lors de l’événement.

Gagner en visibilité et toucher d’autres pays européens

 « Le programme se dessine de plus en plus, surtout dans le fonctionnement du catalogue. Des attentes subsistent encore en matière de processus d’enregistrement sur la plateforme », nous a affirmé un ISV belge – qui a tenu à rester anonyme, qui a fait la démarche de devenir membre de Cloud28+. Son représentant, interrogé par la rédaction, pense également s’appuyer sur le modèle centralisé de Cloud28+, ainsi que sur la communauté, pour gagner en visibilité et pour toucher d’autres marchés via des partenariats.

L’expansion géographique est également une des motivations pointées par Ville Laiho de la société PCP, hébergeur finlandais pour qui rejoindre cette communauté est un moyen de prendre des racines au niveau local, dans d’autres pays par exemple. Ce changement d’échelle est également évoqué par  Kurt Kammerer, CEO d’un ISV britannique, qui entend « apporter de la valeur à davantage d’utilisateurs ». « L’UE est un marché très compliqué à cause de sa diversification », en termes de cultures, régulations et conformité, explique quant à lui Jorge Quieroz Machado, un autre fournisseur de service.

Enfin la prochaine étape consistera également à faire évoluer le modèle de gouvernance de Cloud28+. Aujourd’hui, un comité consultatif provisoire (Interim Advisory Committee) est été en place pour «construire l’édifice », explique l’un de ses membres, et installer les piliers de la gouvernance qui cimenteront le projet. Des propositions seront ainsi soumises aux membres pour faire éclore un framework type capable de structurer la communauté. Un comité permanent est prévu pour 2016.  « Nous nous dirigerons vers un modèle de fondation, dès que nous le pourrons », ajoute Xavier Poisson.

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