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Le Forum économique mondial s’inquiète toujours des cyberattaques

La menace d’un incident « massif » de vol de données inquiète à Davos. Certaines technologies émergentes sont également vues comme porteuses de risques majeurs.

Elle apparaît à la cinquième place des risques les plus susceptibles de survenir cette année : c’est la menace d’un « incident massif lié aux données », qu’il s’agisse de vol ou de fraude. C’est du moins l’analyse des auteurs de l’édition 2017 du rapport du Forum économique mondial sur les risques. Mais les attaques informatiques ne sont pas oubliées et continuent, comme l’an passé, de figurer en bonne place : elles arrivent en sixième position du classement et sont connectées aux menaces de défaillance d’infrastructures d’information critiques ainsi qu’à celles d’attaques terroristes.

Mais ce n’est pas tout. Alors que la Russie est accusée d’ingérence dans le processus électoral américain, entre cyper-espionnage et campagne d’influence, les auteurs du rapport du Forum économique mondial estiment qu’il existe une « réelle possibilité que l’opinion publique soit intentionnellement altérée en exploitant la surcharge d’information et les biais de confirmation, avec des conséquences politiques, sociales et économiques significatives ». Et les technologies émergentes n’apparaissent pas appelées à réduire les risques de tensions socio-économiques.

Le sondage sur la perception des risques du Forum économique mondial accorde ainsi une place toute particulière à l’intelligence artificielle et à la robotique, en tête tant des bénéfices que des conséquences négatives potentiels. Et cela dans des domaines aussi variés que l’économie, la géopolitique et la société. La multiplication des capteurs connectés est quant à elle appréhendée comme ayant potentiellement plus de conséquences négatives que de bénéfices, à l’inverse de technologies comme Blockchain, qui semblent appréhendées de manière bien plus équilibrée. Au final, ce sont l’intelligence artificielle et les biotechnologies qui arrivent largement en tête des technologies émergentes méritant une meilleure gouvernance.

En ce qui concerne l’intelligence artificielle, les auteurs du rapport du Forum économique mondial soulignent plusieurs risques. Et cela commence par la maîtrise du système et la qualité du code : « il peut être tolérable qu’un bug provoque le gel d’une application IA de téléphone mobile, par exemple, mais lorsqu’un système d’arme IA ou un système de navigation autonome rencontre une erreur dans une ligne de code, cela peut être fatal ».

En outre, « les algorithmes d’apprentissage automatique peuvent aussi développeur leurs propres biais, en fonction des données qu’ils analysent ». Et les auteurs de prendre là l’exemple de l’application d’intelligence artificielle conversationnelle que Microsoft avait lancée sur Twitter début 2016.

Mais c’est sans oublier les menaces sur l’emploi : « la plupart des évaluations suggèrent que l’effet disruptif de la technologie sur les marchés de l’emploi va s’accélérer », notamment parce que « les avancées rapides dans la robotique, les capteurs et l’apprentissage automatique permettent au capital de remplacer le travail dans un éventail toujours croissant de postes du secteur des services ».

Dans son rapport Global Trends, le renseignement américain ne dit pas autre chose. McKinsey estime de son côté que le potentiel d’automatisation porte aux Etats-Unis sur 46 % des emplois, contre 43 % en France. Une surprise ? Assurément pas pour les collaborateurs de Fukoku Mutual qui a déployé Watson pour épauler son département des évaluations des paiements et s’apprête, en conséquence, à remercier un quart des employés de ce département.

Pour John Drzik, président de Marsh qui a participé à la rédaction du rapport, « il va encore falloir du temps pour que l’intelligence artificielle se répande pleinement, parce que les entreprises ne sont en général pas prêtes pour confier leurs prises de décisions à des boîtes noires sans un niveau substantiel de test et d’expérimentation. Mais cela a commencé ». 

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