Dassault Systèmes prend vraiment le contrôle d’Outscale

Le premier éditeur français absorbe la société qu’il avait créée et sur laquelle il misait pour son offre Cloud.

D’actionnaire de référence à majoritaire. Dassault Systèmes a finalement pris la décision de monter au capital d’Outscale, société qu’il avait contribué à créer en 2011, alors que tous les regards étaient tournés vers le grand projet de Cloud souverain bleu-blanc-rouge, Andromède, financé par l’état français.

Pour mémoire, Dassault Systèmes faisait également parti d’Andromède, par l’intermédiaire d’une collaboration née avec SFR. Mais suite à un désaccord, Bernard Charlès, le président de Dassault Systèmes avait claqué la porte. Outscale avait alors pris son envol, aux côtés de Numergy et de Cloudwatt, les deux projets finalement nés d’Andromède (le premier constitué par SFR et Bull, le second par Orange et Thalès). Ces deux derniers ayant été rachetés depuis par leurs actionnaires respectifs : Cloudwatt par Orange, Numergy par SFR.

Avec le soutien financier de Dassault Systèmes (qui avait injecté 16 M€ pour son lancement), Outscale, de son côté, s’est positionné sur le support des éditeurs attirés par le modèle Saas. Dassault Systèmes, d’ailleurs, s’appuyait sur l’infrastructure d’Outscale pour y proposer ses logiciels dans le Cloud. « Notre premier client reste de loin Dassault Systèmes », avait d’ailleurs confié Laurent Seror, le fondateur et Pdg d’Outscale, dans un entretien avec la rédaction. Outscale n’a commencé à commercialiser des offres à un écosystème, hors de Dassault, qu’à partir de la mi-2014.

Avec Outscale, Dassault Systèmes s’est également frayé un chemin dans le Cloud, si l’on en croit les conclusions d’un rapport de PwC. S’appuyant sur des chiffres IDC, ce rapport rappelle que le groupe français était en 2014 la 3e société qui enregistrait la croissance la plus rapide dans le Cloud. Outscale était logiquement un maillon fondamental de cette chaîne de valeur Cloud souhaitée par Dassault Systèmes.

Un Paas pour le Big Data

Surtout,  Outscale s’est lui-même forgé une place dans un écosystème de Cloud (Iaas) français, aux côté par exemple d’OVH. La société a étendu le maillage de son réseau à l’étranger en implantant des datacenters aux Etats-Unis (d’abord sur la côte est, à Boston, New York et dans le New Jersey), puis en Asie (avec deux datacenters en Chine et un à Hong- Kong). Puis la société a ouvert un autre site sur la côte ouest des US, dans la Silicon Valley. Avec trois centres en France et son implantation à l’étranger, Outscale veut encore aujourd’hui cibler les entreprises françaises qui « souhaitent se développer et croître durablement aux US », avait expliqué son Pdg.

Surtout, la société a également fait évoluer son offre vers le Paas en proposant un environnement Big Data bâti sur la distribution Hadoop de MapR. Annoncé lors du dernier salon Big Data Paris, cette offre, nommée Big Data as a service est aujourd’hui officiellement disponible. Outre cette plateforme de données, Outscale propose également une offre de traitement de données reposant sur Spark et une autre portant sur l’analyse bâtie sur la pile ElasticSearch / Kibana / Logstash.

Apport de ressources pour Outscale

Restera à s’interroger sur l’intérêt pour Dassault Systèmes de racheter la société qui était déjà son  pendant Cloud. Dans un communiqué, l’éditeur français n°1 indique par exemple développer sa stratégie de diversification, liée au Cloud. Avec Outscale, « le groupe peut faire face aux pics d’activité, poursuivre la diversification de ses segments d’activité, déployer de nouvelles fonctionnalités et proposer à ses clients des solutions cloud avancées disponibles sur site, ainsi qu’en environnements privés ou hybrides ».

 En 2016, Outscale a publié un chiffre d’affaires de 22,7 millions d’euros pour une perte nette de 683 100 euros. « Cet investissement effectué par Dassault Systèmes nous apporte des ressources supplémentaires pour poursuivre notre stratégie d’innovation technologique et de développement commercial à l’international », a indiqué quant à lui Laurent Seror, dans ce même communiqué.

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