BNP Paribas Securities Services déploie le PLM Dassault Systèmes

BNP Paribas est la première banque au monde à déployer la plateforme PLM Enovia de Dassault Systèmes. Un moyen de gagner en agilité et efficacité face à la montée en puissance de la réglementation dans le secteur financier, un moyen de gagner en compétitivité.

Quand on parle PLM, on pense immédiatement aéronautique, automobile. Pourtant BNP Paribas Securities Services vient d’annoncer déployer la plateforme Enovia éditée par Dassault Systèmes. La banque va y gérer le cycle de vie de ses produits financiers, une grande première dans le secteur.

« Depuis la crise financière, un certain nombre de nouvelles réglementations ont été mises en place en Europe et aux Etats-Unis. Cela nécessite de nous y adapter et en même temps, cela ouvre aussi la porte à la création de nouveaux produits destinés à aider les institutions financières à se mettre en conformité », résume Philippe Ruault, responsable ‎Clearing, Custody & Settlement Products chez BNP Paribas Securities Services. « En outre, notre marché est extrêmement compétitif. Nous sommes cinquième mondial, mais le premier non américain du classement. »

 Dans cette compétition, la filiale du groupe BNP Paribas s’est internationalisée. Elle compte désormais 8 000 personnes sur 34 sites et, présente sur une centaine de marchés financiers, elle réalise un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros. « Nos équipes produit, qui représentent environ 200 personnes, ont vu leur métier changer », ajoute le responsable. « Tout comme d’autres industries, le produit fait la jonction entre les commerciaux, la production IT et marketing. Ce sont eux qui sont à la source de l’innovation de l’entreprise et des adaptations que nous faisons sur nos offres. Depuis 4/5 ans, nous avons demandé à ces 200 personnes d’être en permanence en veille réglementaire, en veille concurrentielle. Ils doivent lire tous les documents publiés par la banque centrale européenne, par le régulateur américain de manière à filtrer, analyser et identifier les impacts d’une règlementation sur tel ou tel produit.»

La pression réglementaire pousse naturellement vers la mise en place d’une plateforme PLM

Le besoin de veille s’est accru, et les produits financiers proposés aux investisseurs ont dû être adaptés. Ceux-ci sont déclinés par pays et bien souvent personnalisés pour les grands clients de la banque. En tout, BNP Paribas Securities Services gère 80 lignes de produits qui représentent au final 500 produits et services à gérer. Outre la pression règlementaire, c’est la gestion de ces lignes de produits qui a poussé la banque à s’intéresser aux solutions de PLM, tout comme l’on fait d’autres industries il y a quelques années. « Ces 3 dernières années, nous nous sommes aperçus que nous ne sommes pas les seuls à devoir gérer cette complexité. Si on prend l’exemple de la mode, avant, il leur fallait 1 an pour sortir une nouvelle collection, maintenant c’est quelques semaines seulement. Chez PSA, la réutilisation atteint 70% des composants d’un nouveau modèle. En termes de configurabilité, nous avons beaucoup à apprendre de l’automobile, ou des fabricants d’ordinateurs qui peuvent donner l’impression à leur client que vous achetez un produit unique mais qui est en fait une composition de composants standards déjà testés et éprouvés. En juin 2014, nous avons décidé de signer un contrat avec Dassault Systèmes pour l’implémentation d’Enovia, une solution PLM qui sera notre « Innovation Factory ».

L’architecture globale de la plateforme PLM de BNP Paribas Securities Services.

 

L’idée a germé fin 2013. Lors de l’année 2014, la banque a procédé au choix de la solution et de ses partenaires sur ce projet. Sébastien Messean, à la tête du projet PLM, se souvient du choix de l’offre Enovia de Dassault Systèmes : « Dassault Systèmes a investi dans le secteur financier. Clairement, il y a 5 ans, 3 personnes étaient dédiées au secteur financier, et maintenant ils sont 25/30 à travailler pour notre secteur. Ils sont les seuls à avoir fait ce pas. Dassault Systèmes a pris de l’avance sur ce marché. Techniquement, je pense que les solutions PLM se valent, mais Dassault Systèmes a une stratégie et une ambition qui est clairement affichée. L’offre Dassault Systèmes répond à notre besoin.»

Un projet déployé tout au long de l’année 2015

L’équipe projet se compose de 7 personnes et nous pouvons nous appuyer sur 10 personnes qui viennent des métiers et une trentaine qui participent aux workshops et réunions pour modéliser les processus. Enfin, une centaine de personnes dans différents pays et de différentes fonctions sont informées de l’avancement du projet.

Le projet se décompose en 5 grandes fonctions. La veille concurrentielle sera le premier module à être déployé en 2015, suivi du module Initiatives pour la gestion amont des projet de nouveaux produits, le module de développement et de gestion des produits lui-même, et enfin le module de gestion des propositions, le référentiel produit s’enrichissant à chaque phase. Celui-ci va permettre à la banque de regrouper tous les produits et leurs variantes dans un même endroit. Philippe Ruault précise: « Le référentiel sera l’opportunité de numériser notre catalogue produit en allant à un niveau très granulaire, jusqu’à attacher des parties de contrat à chaque service, tout le marketing qui va avec le produit, et à terme jusqu’au message SWIFT de confirmation du paiement. » Cette granularité permettra notamment de généraliser la réutilisabilité des composants, tout comme PSA réutilise des composants des véhicules précédents pour concevoir un nouveau modèle. Guillaume Dufour, Dassault Systèmes directeur des solutions Banque et services business de Dassault Systèmes souligne : « Nous voyons aujourd’hui de plus en plus d’analogies entre l’approche de BNP Paribas et de PSA. Tous deux emploient les mêmes termes, parlant de nouveaux modèles opérationnels, durables et flexibles. Introduire de la rigueur dans la manière de produire des solutions, mais aussi répondre à l’incertitude ou des événements imprévisibles comme la régulation, la concurrence et dans le souci de développer le business. »

400 personnes sur 10 sites concernées à termes par le projet

Alors qu’il mène la phase d’analyse fonctionnelle, Sébastien Messean évoque le déploiement du premier module : « Nous déploierons un premier composant du module Marketwatch au premier trimestre 2015, un Quick-Win qui ne nécessite pas de développement particulier puisqu’il s’appuie sur les dashboards de la plateforme. Il permet aux utilisateurs de construire eux-mêmes des tableaux de bord où ils pourront capturer de l’information sur le marché dans la première phase, puis de l’information interne. « Ce premier déploiement concernera 400 personnes sur 20 sites avec sans doute des extensions possibles. Auront aussi des licences, les personnes du risque, de la conformité, des opérations, de la finance et du juridique, qui participent activement au développement des produits. »
Financer dans le cadre du grand programme « Simple and Efficient » du groupe, le projet doit notamment permettre à BNP Paribas Securities Services de réduire son délai de mise sur le marché de nouveaux produits financiers : « Nous voulons réduire les délais de mise en place de nouveaux produits sur le marché et 20% est un objectif atteignable grâce aux Workflow et à la digitalisation du processus », considère Philippe Ruault.

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