Remaniement : la montagne accouche d'une souris numérique
Tout ça pour ça. Pas de secrétaire d'état de plein exercice sur l'Economie numérique, mais une fonction attribuée à Eric Besson, jusqu'alors cantonné à la prospective et à l'évaluation des politiques publiques. Si l’information concernant un remaniement ministériel était connue de longue date, les derniers jours bruissaient de la nomination imminente d’un secrétaire d’état à l’Economie numérique de plein exercice.
Tout ça pour ça. Pas de secrétaire d'état de plein exercice sur l'Economie numérique, mais une fonction attribuée à Eric Besson, jusqu'alors cantonné à la prospective et à l'évaluation des politiques publiques. Si l’information concernant un remaniement ministériel était connue de longue date, les derniers jours bruissaient de la nomination imminente d’un secrétaire d’état à l’Economie numérique de plein exercice. Peu de détails avaient filtré sur les dossiers que superviserait le titulaire du futur maroquin, mais chacun pouvait y trouver des raisons d’espérer. Le Syntec ou encore l’April – pour les logiciels libres - pouvaient rêver d’un relais efficace pour pousser l’adoption des technologies ; les entrepreneurs Internet espéraient un interlocuteur à même de les rassurer dans la volonté du gouvernement de doter la France de champions technologiques, comme le Président de la République s’y est engagé lors du récent Cebit ; enfin, ceux qui se lassent de voir le législateur toujours en retard d’une guerre en matière de protection des données personnelles ou de droits sur la propriété intellectuelle pouvaient être rassurés. Près du soleil, mais isolé Et au final, pas grand chose. Surtout une organisation que l’on a du mal à comprendre. Si les problématiques IT apparaissent comme largement transversales à travers la modernisation de l’état, la recherche, l’éducation nationale, on aurait pu s’attendre à ce que le point d’encrage se situe du côté de Bercy et du ministère deplus précisément à l’industrie ou encore aux services. Mais Eric Besson demeure rattaché aux services du Premier ministre. Près du soleil mais sans effectifs dédiés donc, à même de mobiliser l’ensemble des interlocuteurs sur les multiples défis du secteur : création d’emplois à valeur ajoutée, nouveaux modes de consommation et législation afférente ou encore développement d’une industrie de pointe. Surtout il faudra à un secrétaire d’état bien isolé beaucoup d’abnégation pour porter les espoirs du secteur tout en résistant à ceux qui souhaitent en faire une vache à lait, à commencer par les promoteurs de la réforme de l’audiovisuel public. D’autant que tant au parti socialiste – qu’il a quitté avec fracas au moment de l’élection présidentielle, ralliant Nicolas Sarkozy – qu’au gouvernement, ce diplômé de l’IEP Paris s’est surtout chargé d’économie générale ou de fiscalité. Pas vraiment high tech comme parcours. Notre confrère ZDNet avait pourtant dressé une liste assez large de candidats potentiels : de jeunes politiques ambitieux (Laurent Wauquiez, finalement nommé à l’emploi) à des profils plus médiatiques (Denis Olivennes, PDG de la Fnac et auteur d’un rapport sur les contenus numériques) en passant par des personnalités plus techniques (comme Gabrielle Gauthey, polytechnicienne membre de l’Arcep).