Cloud privé : AWS place tout son poids dans Eucalyptus

La semaine dernière, Amazon Web Services a confirmé officiellement qu’Eucalyptus constituait le pendant cloud privé de son infrastructure. Un accord stratégique pour le groupe qui place tout son poids dans la solution Open Source et en a fait son implémentation de référence pour le Cloud privé / hybride.

Amazon Web Services a bien un point faible - l’interface entre son infrastructure Cloud et les clouds privés des clients, installés dans leurs propres datacenters.

Jeudi dernier, le spécialiste du cloud a fait un grand pas en avant pour proposer une réponse à cette problématique, qui doit résoudre au moins une partie du problème : un accord avec Eucalyptus Systems, le spécialiste du Iaas Open Source dit on-premise, qui devrait faciliter la migration d’applications et des données des clients depuis leurs propres datacenters vers AWS.

Selon les termes du partenariat, Amazon Web Services (AWS) collaborera avec Eucalyptus à étendre la compatibilité du Iaas Open Source avec ses API, permettant aux utilisateurs d’assurer l’interopérabilité des applications fonctionnant dans leurs datacenters avec les services clé d’Amazon, comme Elastic Compute Cloud (EC2) et Simple Storage Service (S3), affirment les deux partenaires.


Un accord stratégique plus que technique

Ce partenariat a pour objectif de proposer une série d’API communes, capable de rendre compatibles les deux solutions. Et cela constitue un gain pour les entreprises, notamment en matière d’outils d’administration communs aux deux plates-formes et dans l’utilisation du SDK d’Amazon, soulignent les deux entreprises. Nuance toutefois : cet accord ne constitue pas en soi une nouveauté technique. Eucalyptus, depuis sa genèse, proposait une implémentation des API d’AWS. En revanche, cet accord relève de la stratégie pour les deux groupes. En officialisant et formalisant les relations entre les deux socles, Amazon met tout son poids dans Eucalyptus, transformant cette solution de Cloud privé en une implémentation de référence de ses API - il forme ainsi le pendant nuage privé qui manquait à AWS (en dépit de son offre Virtual Private Cloud). Cet accord positionne ainsi AWS dans le monde du Cloud hybride.

«Il s’agit en effet d’un accord clé», déclare Robert Mahowald, vice président chez IDC. Ce partenariat crée une extension de ressources Cloud public / Cloud privé qui n’apportera pas uniquement la flexibilité de déploiement multi-environnement, et la possibilité pour les entreprises de rétro-pédaler, mais également les dotera d’API commune en matière l’administration et de composition d’images. Et ce, afin de pouvoir se connecter indépendamment aux deux plates-formes.»

Un point que confirme Stephen O'Grady, co-fondateur et analyste au sein du cabinet Redmonk. Sur son blog, il affirme : «en levant les incertitudes, d’une façon stratégique, autour de ses API, Amazon gagne une offre crédible de Cloud privé, réduisant dans le foulée la surface d’attaque de ses concurrents qui pourraient être tentés d’utiliser cette approche 100% cloud public contre le groupe.» Il ajoute : «AWS n’a pas à dévier de son orientation Cloud public en créant une structure logicielle plus traditionnelle pour les entreprises. A travers cet accord, il l’externalise de façon efficace auprès d’Eucalyptus.»

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