Oracle VM 3.0 : un choix plus politique que technologique

La sortie de la version 3.0 de la Oracle VM soulève la question de la migration qui, selon certains experts interrogées par nos partenaires de TechTarget, tient davantage d'un choix politique liée aux licences que technologique.

Oracle a certes vanté les mérites techniques de sa VM 3.0, inaugurée la semaine dernière, mais deux experts prétendent que la plupart des clients de la firme de Larry Ellison optent davantage pour la solution d'Oracle pour des raisons politiques que pour des raisons techniques.

Selon ces mêmes experts, les utilisateurs du monde Oracle choisissent Oracle VM car leur département IT souhaite disposer d'une pile technologique 100% Oracle, ou tout simplement pour des considérations liées aux licences.

"Lors d'un sommet dédié à la virtualisation, un des nos analystes s'est exprimé au sujet de la virtualisation d'applications Tier 1", affirme Julie Lockner, analyste senior auprès du cabinet de conseil Enterprise Strategy Group. "Lorsqu'on les a interrogés sur leur préoccupation première, tous ont pointé du doigt le licensing d'Oracle. Cela ne concernait que de très loin la technologie".

Dave Welch, CTO de House of Brick, une entreprise qui conseille les entreprises souhaitant installer des technologies Oracle sur du VMware, est de ceux-là. "Je pense que Oracle VM tient davantage d'une offre politique", a-t-il souligné. Je crois qu'Oracle essaie principalement de verrouiller le marché. Le groupe n'a jamais caché ses intentions sur le sujet."

En matière de licensing, Oracle considère VMware propice au partionnement logiciel et Oracle VM au partionnement matériel. Partant ainsi du principe qu'il est plus économique pour les clients d'Oracle d'utiliser sa propre technologie, tout particulièrement sur des serveurs multi-processeurs et multi-coeurs.

Si Welch aimerait bien voir apparaître une meilleure offre de virtualisation que celle de VMware pour faire jouer la concurrence, il ne voit aucune avancée technique dans Oracle VM qui puisse rivaliser avec VMware.

Oracle a mis du temps à publier cette version 3.0, qui était alors disponible en bêta auprès des clients depuis environ un an. Parmi les nouvelles fonctions techniques mises en avant par Oracle, on remarque l'ajout des technologies de Virtual Iron (une entreprise que la firme de Larry Ellison s'est payée en 2009), une gestion dynamique des ressources, une gestion dynamique de l'alimentation des serveurs, une meilleure montée en charge, une gestion avancée du stockage via l'API Oracle VM Storage Connect et une gestion centralisée de la configuration réseau, notamment.

Oracle VM repose sur Xen, et donc nous rappelle Welch, dépend entièrement des développements Open Source de l'hyperviseur [de la communauté, donc, NDLR]. Tout en ajoutant "qu'Oracle, avec sa VM, n'a pour l'heure pas été au delà des capacités offertes par Xen. Reste à voir si cette version 3.0 ira dans cette direction.

Traduit de l'anglais et adapté par la rédaction

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