Eric Boustouller quitte la direction de Microsoft France
Après 7 ans passés à diriger la France, Eric Boustouller est promu à la direction de l'Europe de l'Ouest. il est remplace par Alain Crozier, jusqu’alors Directeur financier Monde et Corporate Vice President de l'éditeur. Eric Crozier aura la lourde tâche d'assurer le développement de la filiale alors que l'économie ralentit et que l'éditeur s'apprête à mettre à jour des pans importants de son offre dont les différentes versions de Windows.
Après 7 années passées à la tête de la filiale française de Microsoft France, et quelques jours à peine après un débarquement en force des équipes du Fisc pour un contrôle fiscal de l'éditeur, Eric Boustouller est nommé Corporate Vice-President et quitte l'hexagone pour prendre la direction de la région Europe de l’Ouest de Microsoft. Depuis plusieurs mois, les rumeurs d'un départ s'étaient intensifiées sans que l'on sache jusqu'alors quel serait le point de chute de ce dirigeant arrivée en 2002 chez Microsoft depuis Compaq où il était directeur des ventes.
Eric Boustouller est remplacé par Alain Crozier, jusqu’alors Directeur financier Monde et Corporate Vice President de l'éditeur. Arrivé chez l'éditeur en 1994, Alain Crozier a dirigé les finances de la filiale française avant d'assumer le contrôle de gestion pour les régions Amérique du Nord & du Sud et Océanie, puis le contrôleur des ventes pour le monde, et enfin, dès 2000, la direction financière Monde pour plus d’une centaine de pays, au sein de l'organisation Ventes, Marketing et Services du groupe (SMSG).
De retour en France, il hérite d'une organisation dont les résultats ont été plutôt bons au cours des dernières années (notamment sur le secteur des entreprises, ou l'éditeur a connu une forte progression). Il sera toutefois confronté aux multiples défis imposés par la crise, et devra aussi faire face au challenge du renouvellement annoncé du portefeuille de produits serveurs et de produits pour postes de travail.
Un changement de PDG à la veille d'un renouvellement en profondeur du portefeuille de produits
Si l'arrivée des nouveaux produits serveurs devrait plutôt être une bonne nouvelle (du fait des améliorations bienvenues apportées à Windows Server et à Hyper-V, par exemple), Microsoft devrait être confronté à un challenge bien plus délicat sur les postes de travail. L'éditeur a en effet effectué des choix d'interface radicaux pour son nouvel OS (avec l'interface Metro) et courre le risque important de déconcerter ses utilisateurs grand public et de s'aliéner sa base d'utilisateurs professionnels, tant l'arrivée de Metro bouleverse l'ergonomie de l'OS. Les entreprises pourraient ainsi décider de faire l'impasse sur l'OS (comme cela avait été le cas avec Vista) au vu des problèmes de formation et d'utilisation que pourrait entraîner le déploiement à grande échelle du nouvel OS.
Dérivée de l'interface de Windows Phone, l'interface Metro de Windows 8 est présentée en interne comme une révolution ergonomique alors qu'elle n'a pas produit les résultats escomptés dans le monde des mobiles, où Windows Phone est jusqu'alors un bide retentissant. En tentant de l'imposer aussi sur les postes fixes (donc dans un univers ou les écrans tactiles sont rares), Microsoft prend donc un très grand risque surtout en période de crise. Non que l'éditeur ne puisse se le permettre : l'excellente performance des produits serveurs au cours des dernières années a créé un second moteur de croissance à même d'amortir d'éventuels chocs sur l'activité desktop.
A force de ne regarder que Windows et le grand public et de ne parler que de réseaux sociaux et de cloud, on en oublierait que les divisions business (office, Microsoft Dynamics...) et Server & Tools (Windows Server, Exchange, SQL Server, Sharepoint...) ont représenté plus de 10,4 Md$ de CA au 3e trimestre contre 4,62 Md$ pour Windows et Windows live, 1,6 Md$ pour la division entertainment & Devices (l'essentiel provenant de l'activité XBox) et 707 M$ pour les services Online (Office 365, BPOS, Windows Azure...).