Top 500 : Deux systèmes PowerPC et un cluster Sparc aux trois premiers rangs

Les clusters à base de puces x86 ont beau dominer le classement mondial du supercalcul en nombre de systèmes installés, ils s'effacent devant des architectures plus exotiques lorsque l'on approche le top 10. Le dernier Top500 est d'ailleurs révélateur puisque deux systèmes IBM BlueGene sont classés 1er et 3e tandis qu'un cluster Sparc 64 occupe le 2nd rang mondial...

Ceux qui pensaient que les processeurs x86 allaient dominer le monde des supercalculateurs sans concurrence, se sont sans doute réveillés avec une sévère gueule de bois ce matin à la publication du dernier classement du TOP500 des supercalculateurs les plus rapides de la planète. Un classement qui vient rappeler que les puces x86 ne sont pas la seule solution pour construire des ordinateurs rapides. Le Top 3 des 500 supercalculateurs les plus performants du monde - publié ce matin pour l'ouverture de l'International Supercomputing Conference à Hambourg - est ainsi occupé par deux clusters IBM BlueGene/Q (Power PC) et par une machine à base de puces Sparc.

Sequoia (photo en une de cet article), un système IBM BlueGene/Q installé aux laboratoires Lawrence Livermore du ministère de l'Énergie US (1 572 864 Cores PowerPC), mène le peloton avec 16,32 pétaflop/s au benchmark Linpack. Le supercluster «K» assemblé par Fujitsu à base de puces Sparc64 pour l'Institut RIKEN à Kobe, au Japon, est solidement installé au second rang, avec 10,51 Pflop/s en utilisant moitié moins de cœurs que la machine de tête (705 024 cœurs SPARC64 VIII-fx). « K » était depuis un an le superordinateur le plus rapide du monde et a donc été détrôné par un calculateur américain.

Le nouveau numéro 3 sur la liste du Top 500 est aussi américain. Il s’agit du supercalculateur Mira, construit par IBM pour les  laboratoires nationaux d’Argonne dans l'Illinois. Ce système BlueGene/Q affiche une puissance de 8,15 pétaflop/s (en utilisant 786 432 cœurs).

L’Europe sur la bonne voie

Dans ce nouveau classement TOP500, l'Europe est de retour en force dans le Top 10, en partie grâce au support financier du programme européen PRACE (Partnership for Advanced Computing en Europe). Le système européen le plus rapide, n° 4 sur la liste, est SuperMUC, un système IBM iDataPlex installé au Leibniz Rechenzentrum, non loin de Munich, en Allemagne. SuperMUC délivre une puissance de 2,897 Pflop/s avec 147 456 cœurs Xeon E5.

Le second système européen est Fermi, un cluster IBM BlueGene/Q installé au CINECA à Bologne. Le système est au 7e rang sur la liste avec une performance de 1,72 Pflop/s.  Une seconde machine allemande, le BlueGene JuQUEEN/Q du Forschungszentrum Jülich, est n° 8, avec 1,38 Pflop/s (131 072 coeurs PowerPC). Le cluster français Curie, construit par Bull pour le Commissariat à l'énergie atomique et GENCI est n° 9, avec 1,36 Pflop/s (77 184 cœurs Xeon E5). Trois autres systèmes européens (deux Britanniques, un Français) apparaissent également dans le Top 20.

La Chine, qui avait brièvement pris les 1er et le 3e rangs mondiaaux en Novembre 2010, dispose de deux systèmes dans le Top 10, avec Tianhe-1A au National Supercomputing Center de Tianjin( n ° 5 avec 2,56 Pflop/s et 186 368 cœurs Xeon 5600 assistés par des cartes NVIDIA Tesla) et Nebulae, au Centre national de Supercomputing à Shenzhen, n°10 avec 1,27 Pflop/s (120 640 cœurs Xeon 5600 noyaux assistés par des cartes NVIDIA Tesla).

Intel et AMD dominent toujours, mais les systèmes PowerPC sont en croissance ainsi que les systèmes à base de GPU

D'un point de vue processeurs, 372 systèmes (74,4% du total) sont maintenant basés des processeurs Intel (contre 384 systèmes sur la dernière liste). 63 systèmes sont équipés de puces AMD Opteron (12,6%). La part des clusters à base de puces IBM Power est en nette progression et passe de 49 à 58 systèmes (11,6%).

Selon les coordinateurs du TOP500, 58 clusters utilisent des accélérateurs ou des co-processeurs (contre 39 il y a six mois), 53 s’appuient sur des accélérateurs NVIDIA, deux sur des processeurs Cell, deux sur des cartes AMD Radeon et un sur les tout nouveaux accélérateurs Intel MIC.

Aucun cluster ARM n’a pour l’instant fait son apparition sur la liste, mais cela pourrait se produire dans l’année à venir au vu des travaux qui se déploient dans le monde entier pour évaluer l’intérêt des puces ARM pour le supercalcul. Il faudra notamment surveiller avec attention les travaux actuellement menés à Barcelone autour des puces ARM et des accélérateurs GPU NVIDIA ...

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