Patrick Bertrand, Cegid : « nous allons continuer les opérations de croissance externe »

Après l’annonce de résultats trimestriels montrant l’apport important des opérations de croissance externe dans la progression continue du chiffre d’affaires de Cegid, Patrick Bertrand, directeur général de l’éditeur lyonnais, fait le point sur les fruits et les perspectives de sa stratégie.

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Parmi les pistes de développement de votre activité en 2009, vous évoquez notamment le SaaS. Quels sont, concrètement, vos projets en la matière ?

Patrick Bertrand : Notre activité SaaS représente une dizaine de millions d’euros, plus spécialement concentrée sur le domaine de la paie/RH. On réalise plus de 200 000 bulletins de paie par mois selon ce mode-là ; 7 000 TPE utilisent nos logiciels en mode ASP. On perçoit une demande de plus en plus importante des entreprises pour des offres en mode SaaS ; nous allons développer notre dispositif notamment dans le domaine de la vente de détail et du GRP (gestion de la relation prospect). Le SaaS correspond à une véritable évolution de fond du marché, et constitue une réponse à la crise. Mais ce ne sera pas un big bang : on ne va pas se retrouver avec toutes les entreprises voulant utiliser la totalité de leur SI en mode SaaS dans les deux ans qui viennent...

En 2009, notre dispositif commercial autour du SaaS va donc être renforcé pour, à côté des utilisations traditionnelles, avoir une équipe très offensive pour la mise à disposition de ces solutions. On a notamment formé des commerciaux pour les ERP, pour certaines industries, etc... 90 % de notre offre fonctionne aujourd’hui sur le mode SaaS.

Dans le communiqué de presse annonçant vos résultats trimestriels, vous évoquez le développement d’offres SaaS avec des partenaires. En quoi consistent ces projets ?

En tant qu’éditeur de logiciels, nous devons nous inscrire dans un écosystème, un environnement où l’on compte sur nos propres forces et sur celles que peuvent apporter des partenaires. Depuis un an, nous considérons que nous avons un cœur d’offre autour duquel gravitent des modules nécessaires pour les clients. La vraie question est de savoir si Cegid doit développer ces modules en périphérie du cœur de l’offre ou bien si elle doit s’appuyer sur de petits éditeurs tiers. C’est ce que l’on essaie de développer. Nous l’avons déjà fait avec Esker, sur la dématérialisation de documents. Nous avons participé à la création d’Altaven, une société éditrice d’une solution d’intégration fiscale.

Pour le dernier trimestre, les opérations de croissance externe ont clairement contribue à la bonne santé de Cegid. Où en est l’intégration de VCSTimeless et de Civitas ?

Malgré les informations anxiogènes que l’on peut recevoir depuis le mois de septembre, Cegid est resté très offensif. Civitas est une entreprise saine, positionnée sur un marché - le secteur public - auquel nous souhaitions nous ouvrir car nous estimons que ce secteur devrait compter parmi ceux qui investiront le plus dans les années qui viennent : les collectivités locales et les administrations vont avoir besoin de réduire leurs coûts ; l’informatique et le logiciel vont y contribuer. Le rachat de VCSTimeless correspondait plutôt au renforcement de nos positions dans le domaine de la vente de détail, un secteur sur lequel on réalise plus de 45 M€ de chiffre d’affaires. La situation de VCSTimeless était plus difficile, avec une forte base installée et des équipes très compétentes, mais une situation financière très grave. Le défi était de bien l’intégrer industriellement et de revenir à un équilibre financier rapidement. Nous sommes très en avance sur notre plan de marche : trois mois après la reprise, VCSTimeless est à l’équilibre.

Nous allons poursuivre notre stratégie de croissance externe qui doit faire partie de la stratégie de croissance d’un éditeur, avec les deux optiques de renforcement sur nos marchés et d’ouverture à de nouveaux secteurs d’activité. Clairement, l’étape de Civitas sur le secteur public ne sera pas la dernière. Notre objectif est de réaliser au moins 20 à 30 M€ sur chacun des domaines d’activité où nous nous développons.

Civitas a en outre réalisé une très bonne fin d’année, notamment en termes de commandes, au point d’être en phase de recrutement.

Dans le contexte économique actuel, quelles perspectives entrevoyez-vous pour le marché du logiciel ? Sont-elles meilleures qu'à l'automne ?

Le logiciel est un vecteur d’amélioration de la productivité. Dans un contexte de crise, il y a aura forcément un ralentissement de la croissance, mais il est possible de continuer à progresser. Mais pas dans tous les domaines. Ceux qui contribuent à la réduction des coûts des entreprises doivent pouvoir continuer leur progression, je pense notamment à la gestion de production et à la chaine logistique, à tout ce qui est paie/RH, à ce qui est BI intégré au SI, la GRC… autant d’éléments dont les entreprises ont besoin pour résister à la crise. 

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