SAP France : année sombre pour la filiale, qui prédit toutefois un rebond en 2010

L'exercice 2009 s'est soldé par un recul de 10 % de l'activité de SAP en France, soit deux points en dessous de la moyenne mondiale. Pascal Rialland, le DG aujourd'hui sur le départ, estime toutefois que le rebond est en train de s'amorcer. Et met en avant la percée de SAP dans un secteur qu'il a longtemps courtisé en France : la finance.

C'est un Pascal Rialland sur le départ qui a détaillé ce matin les chiffres de l'activité de l'éditeur en France. A 468 millions d'euros, l'activité de la filiale française s'est contractée de 10 % sur un an. Un recul un peu supérieur à la moyenne du groupe (- 8 % à 10,7 milliards d'euros). L'activité issue de la vente de licences et de maintenance (hors consulting donc) recule dans l'Hexagone de 5 % en 2009, là aussi deux points en dessous de la moyenne du groupe. En perdant l'appel d'offres ONP (le contrat de l'Opérateur National de Paie, remporté par un consortium autour des solutions HR Access) sur lequel elle a mobilisé pas mal d'énergie, la filiale hexagonale a peut être laissé échapper quelques parts de marché.

Si 2009 a été une année difficile, Pascal Rialland estime que la courbe s'est inversée au quatrième trimestre. "On assiste même à un retour de la croissance dans certaines géographies, comme la zone Amériques, les BRIC ou l'Allemagne." Trois unités de SAP où les revenus liés au logiciel (licences et maintenance) sont repartis à la hausse, une inversion il est vrai favorisée par une base de comparaison faible dans ces pays. Comme le résume Pascal Rialland : "les pays qui ont plongé le plus vite, ressortent aujourd'hui le plus vite. Mais, partout, on sort du cycle de compression des dépenses". Au quatrième trimestre, la filiale hexagonale est toutefois restée en décroissance, il est vrai handicapée par une base de comparaison assez défavorable. En 2010, alors que SAP au global prévoit une croissance comprise entre 4 et 8 %, la filiale a reçu un objectif situé "dans le haut de la fourchette", selon Pascal Rialland.

L'automobile repasse la marche avant

Si SAP France est passé à côté du marché de l'année - l'ONP donc -, la filiale française met en avant sa percée dans le secteur financier, marché qu'elle tente de pénétrer depuis des années sans grand succès pour l'instant dans l'Hexagone. Sur ce secteur, SAP France a connu une progression de 45 % par rapport à 2008. Et a notamment signé un contrat avec Crédit Agricole (consolidation statutaire et prudentielle, sur les bases des outils Cartesis venant de BO), ainsi que d'autres affaires avec BNP Paribas (contrat cadre dans la BI), la Macif ou Generali. Autre segment en forte progression (+ 65 %) : la distribution. SAP France y a conclu des accords avec le groupe Casino (un contrat cadre très large incluant la CRM, la gestion des assortiments, les RH et la BI) ainsi qu'avec les surgelés Picard. "L'automobile est aussi reparti dans un cycle d'investissement, ajoute Pascal Rialland. Nous avons signé des contrats importants avec PSA, Renault-Nissan et Faurecia".

Pour la filiale, 2009 aura aussi été celle de la fusion des équipes SAP et BO, un dossier particulièrement saillant en France du fait du poids de l'éditeur de BI sur ce marché (il y possède notamment des activités de R&D, à Levallois-Perret). Si des intégrateurs mettent en avant les difficultés rencontrées dans ce rapprochement, un porte-parole de SAP estime que le dossier est bouclé, sur le plan opérationnel (avec notamment un seul gestionnaire de comptes pour l'ensemble du porte-feuille de produits), depuis l'été.

Clarification des rôles avec les ex-BO

Reste que SAP continue manifestement à affiner son organisation, suite à cette fusion. Récemment, le groupe a clairement séparé les attributions de Jim Hagemann Snabe (en charge de toute la stratégie produits) de celles de John Schwarz (l'ex directeur général de BO, désormais chargé de superviser l'évolution des besoins métier des clients et de la stratégie de mise sur le marché des produits). Tous deux sont membres du comité exécutif de SAP. "C'est une clarification des rôles en ce qui concerne la R&D chez SAP, explique Pascal Rialland. John Schwarz conservait jusqu'alors une vision transverse sur les produits hérités de BO".

En complément :

- Pascal Rialland, DG France de SAP : "en trois ans, la filiale a doublé de taille" (janvier 2009)

- Hausse de la maintenance : reddition pure et simple de SAP, Apotheker fragilisé (janvier 2010)

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