Crise : Progress Software termine 2011 en baisse, pessimiste sur 2012

Le spécialiste du CEP et BPM Progress Software sauve de justesse son exercice 2011, en dépit d’un quatrième trimestre sur le déclin, frappé par un ralentissement des investissements et un retard dans les décisions d’achat en Europe. L’éditeur n'entrevoit pas d’amélioration au premier trimestre 2012.

Le crise européenne a-t-elle frappé le monde du middleware ? C’est une quesiton que l’on peut se poser à la lecture des résultats de Progress Software, ce spécialiste du BPM (Business Process Management) et du CEP (Complex Event Processing), notamment. Ce pure-player américain a en effet terminé l’année 2011 sur des résultats globalement en baisse au quatrième trimestre, freinant la progression des revenus de l’ensemble de l’exercice, qui restent toutefois positifs.

Sur le quatrième trimestre 2011, le chiffre d’affaire de l’éditeur a plongé de 6%, passant de 145,2 millions de dollars au T4 2010 à 136,3 millions au T4 2011. Mais ce n’est rien face à la dégringolade du bénéfice net qui, sur la période, chute de 45% pour s’établir à 11,7 millions de dollars. Pour l’ensemble de l’exercice, toutefois, le groupe parvient à hausser son chiffre d’affaires d’un petit 1% à 533,7 millions de dollars avec un bénéfice net en hausse de 21% à 58,8 millions de dollars.

Si ces résultats semblent être en ligne avec les attentes du marché, comme l’indique le nouveau Pdg du groupe nommé en novembre dernier, Jay Bhatt, celui-ci souligne toutefois qu’ils «reflètent les enjeux que l’entreprise affronte en pleine période de reconstruction». Un recentrage sur le concept de «réactivité opérationnelle» et de cloud, comme nous l’évoquions le 23 septembre dernier lors de la conférence annuelle de l’éditeur, Progress Revolution.

37,7 % du CA en EMEA

Il faut ajouter que Progress Software est une éditeur américain qui réalise 51% de son CA hors des Etats-Unis. La zone EMEA comptait par ailleurs pour 37,7% du CA total du groupe (201,7 millions de dollars) en 2011. Logiquement, le groupe de Jay Bhatt se retrouve victime d’une crise sur le Vieux Continent qui dure. Comme nombre de ses homologues de l’industrie IT américaine qui subissent les effets de cette crise, comme nous l’expliquions en juillet dernier.

«L’un des enjeux auxquels nous avons été confrontés au quatrième trimestre, alors que nous préparions notre avenir, a été les retards de nos clients dans leurs investissements logiciels, en réponse à une incertitude macro-économique, particulièrement en Europe. Au quatrième trimestre, les revenus en EMEA ont été épaulés par un euro fort mais, à taux de change constant, les revenus de cette région auraient baissé de 18% par rapport à l’année dernière», commente Progress Software, dans un préambule à une conférence analyste censée décrypter ces résultats. Précisant plus loin que les importantes ventes de licences de sa solution OpenEdge, opérées au quatrième trimestre 2010, n’ont pu avoir lieu au T4 2011, en Europe. Globalement, l’entreprise a noté au T4 «un déclin du nombre de gros contrats» comparé au T4 2010, en raison d’un décalage «des décision d’achats».

Pour 2012, la mission de Jay Bhatt sera également difficile. Plutôt pessimiste sur une reprise des activités au début de l’année, Progress Software ne table que sur un CA de 120 millions de dollars au premier trimestre 2012, soit une prévision de chute de l’ordre de 10% par rapport au premier trimestre 2011. En dessous des attentes du marché. De quoi alors faire vaciller le titre du groupe qui perdait 7,6% quelques heures après la publication de ces résultats.

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