SOA : l'Open Group veut clarifier le maquis des architectures orientées services en entreprises

Le consortium d'industriels Open Group a publié deux guides de référence censés décrypter comment évaluer l'impact de la SOA dans une entreprise, ainsi que les modèles de gouvernance applicables à posteriori. Deux framework pratiques, en forme de lampe frontale, qui viennent éclairer les entreprises dans une jungle de standards difficile à défricher.

Trop de standards, tue le standard. C'est en partie pour répondre à cette problématique de sur-abondance des standards dans les architectures orientées services (SOA) que l'Open Group, un consortium d'industriels du monde de la SOA, a publié deux guides de bonnes pratiques et de déploiement, OSIMM (Open Group Service Integration Maturity Model) et SOA Governance Framework. Son objectif : définir des cadres et des scenarii pratiques pour aider les entreprises à se dépêtrer du bazar de la SOA.

Il faut noter que cette publication intervient dans un contexte où les projets SOA sont souvent synonymes d'échec (budget dépassé, planning intenable, mauvais cahier des charges métiers). Rendant ainsi le concept assez flou, d'une part, et d'autre part, les entreprises méfiantes quant à son adoption. Tour à tour, le Burton Group a proclamé la mort de la SOA avant que Gartner ne la ré-suscite dans le Cloud Computing, le BPM et même le Web 2.0 et tout autre symbole du mode distribué.

C'est dans ce contexte que l'Open Group souhaite se transformer en guide de pratique. Selon le consortium, OSIMM doit alors permettre de connaître le niveau de SOA approprié aux besoins de l'entreprise - et surtout de son métier. Il décrypte la phase en amont d'une éventuelle prise de décision. Tandis que la SOA Governance Framework s'attèle à donner des bonnes pratiques en termes de gouvernance. Ou comment organiser au mieux les services pour coller au plus près aux besoins métier. Notons que la gouvernance est souvent présentée comme l'une des bêtes noires de la SOA, et la raison pour laquelle nombre de projets restent en attente de finalisation.

« Impossible de savoir où investir »

« Aujourd'hui, il existe environ 115 standards [techniques, ndlr] dans la SOA, » explique Marc Carrel-Billiard, responsable de l'offre Application Portfolio Optimization chez la SSII Accenture. « Tout l'enjeu, pour les clients, est de comprendre ce puzzle et de savoir comment les architecturer ». Dans cette jungle, il est ainsi difficile de connaître les niveaux de maturité de chaque standard, difficile de prioriser et, surtout, « impossible de savoir où investir », reconnaît-il. Ce dernier point constitue en effet l'un des plus importants flous chez les entreprises, lorsqu'il s'agit d'implémenter une SOA. La plupart se reposant sur des fournisseurs et leur force de frappe technologique – et marketing. Reste, toutefois, que « les vendeurs usent et abusent des standards. Il est parfois difficile de savoir ce qui réellement certifié », commente Marc Carrel-Billiard. Difficile enfin d'évaluer l'architecture la plus « secure » pour une entreprise.

Un manque de modèle d'organisation et de compréhension par les entreprises que l'Open Group tente aujourd'hui de combler. Concrètement, comment mieux utiliser les standards. « SOA n'a pas rempli les promesses avancées par les vendeurs aux clients, » résume Marc Carrel-Billiard, « et les clients se sont brulés les ailes. Aujourd'hui, on [avec les deux guides de l'Open Group, ndlr] remet les compteurs à 0 et on essaie de comprendre ce qu'on aurait dû faire. » En termes de SOA, la charrue aurait bien été placée avant les boeufs, la technologie avant la prise en compte métier et le déploiement associé. Un décryptage un peu tardif?

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