Adobe : Catalyst veut unir designers et développeurs autour de Flash

Adobe rend publique la première bêta de Flash Catalyst, un outil de développement d'interaction et de graphisme Flash destiné aux designers. Avec Flash Builder 4 (ex-Flex Builder) également proposé en bêta, Adobe aligne sa plate-forme pour créer un workflow collaboratif pour réunir le monde du développement et celui du design.

Le produit qui va combler l'écart qui existait entre les développeurs et les designers de la Creative Suite. C'est ainsi qu'Adobe présente Flash Catalyst (ex projet Thermo), un nouveau composant de l'écosystème Flash – aujourd'hui disponible en bêta publique - qui vient s'insérer entre Flash Professional (notamment pour les animateurs) et Flash Builder 4 (ex-Flex Builder, renommé également aujourd'hui et disponible en bêta, qui se destine aux développeurs purs) pour créer la passerelle nécessaire entre les deux mondes. 

Dans le détail, Flash Catalyst 4 et Flash Builder reposent tout deux sur le nouveau framework Flex 4. Ces briques, en exploitant chacune leurs spécificités de façon séparées – d'un côté le design, d'un autre la logique applicative –, proposent un modèle de développement de type MVC (Modèle-Vue-Controleur). Un tryptique très en vogue dans les framework de développement Web dont un des avantages généralement mis en avant est la vitesse de développement des applications.

"Le designer n'était pas habitué aux composants"

Avec Flash Catalyst, l'idée était ainsi de proposer au designer de créer ses composants graphiques ainsi que ses interactions Flash, sans taper un ligne de code. Et de transmettre le fruit de ses travaux aux développeurs. Charge à lui d'élaborer les logiques métiers ou encore de créer des "data binding" depuis des sources de données hétérogènes.

Il s'agissait également de répondre à un problème d'esthétique. « Avec Flex, il était non seulement difficile de styliser les applications, mais le designer n'était pas habitué aux composants, explique Thibault Imbert, ingénieur système chez Adobe France. Avec Flash Catalyst, l'idée est donc de replacer le designer au coeur des phases de développement. »

Lors d'une démonstration, Thibault Imbert importe ainsi un fichier Illustrator dans Catalyst – qui propose une interface familière aux designers – et y récupère chaque spécificité (filtres, calques). Il crée alors un fichier FXG, format XML natif de l'application qui décrit l'interface et est reconnu par le Flash Player. Puis il génère automatiquement des composants Catalyst de façon à rendre l'ensemble compréhensible pour le framework Flex par de simples sélections d'objets et d'éléments à partir de calques. Le designer choisit ensuite les interactions et les transitions qu'il souhaite appliquer à son application. Et ce, sans coder. Il enregistre le fichier au format FXP compréhensible par le Flash Builder. Le travail du développeur peut alors débuter, dans ce dernier outil.

Microsoft chasse les mêmes cibles

A terme, Catalyst proposera des possibilités poussées de collaboration entre le développeur et le designer, comme la gestion du versioning. Thibault Imbert confirme que ces avancées seront bien présentes dans la version 1.0, dont la date de sortie n'a pas été communiquée.

En présentant Catalyst, Adobe veut à sa manière permettre aux designers – son coeur de cible historique – « de rentrer dans le développement Flex par la porte de la création », selon Thibault Imbert. Un schéma inverse de celui mis en place par Microsoft qui détient un savoir-faire très orienté vers les développeurs et se cherche une cible de créatifs avec ses outils Expression, notamment la prochaine version de Blend et son très attendu outil de prototypage Sketchflow dévoilé lors du Mix 2009 de Las Vegas. Mais, in fine, la cible convoitée est la même.

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