MuleSoft veut renforcer la gouvernance des API sur Anypoint
Au premier trimestre 2022, MuleSoft prévoit de sortir une série de nouvelles fonctionnalités pour aider ses utilisateurs à dompter la gestion de leurs API à travers des environnements multicloud, ainsi qu’à des fins de gouvernance et de conformité.
La filiale de Salesforce, acquise pour 6,5 milliards de dollars en 2018, entend compléter sa plateforme Anypoint avec Flex Gateway et API Governance. Elle met également à jour API Designer, Anypoint Exchange et API Manager.
Ces différentes fonctionnalités doivent permettre aux utilisateurs de concevoir, construire, déployer, exploiter, découvrir et cataloguer des API dans des environnements multicloud, ainsi que de les protéger contre les utilisations abusives ou les attaques de robots.
Flex Gateway est une passerelle légère normalement compatible avec les pratiques DevOps et les flux CI/CD permettant d’administrer de manière sécurisée les API sur site, AWS, GCP, Kubernetes, et Microsoft Azure. Elle complète API Manager, qui intégrera prochainement les fonctionnalités d’Anypoint API Analytics afin de gérer et de superviser les interfaces depuis un seul endroit.
API Gouvernance, lui, vise à définir « des standards de qualité de développement d’API », ce qui se traduit par la possibilité d’obliger l’utilisation des protocoles HTTPS et Oauth, entre autres. Ces politiques peuvent être appliquées pour toutes les API, nouvelles ou existantes. L’environnement propose des étiquettes et des filtres pour trier et identifier les interfaces qui respectent ou non les normes de conformité. Ces règles pourront être conservées sur Anypoint Exchange et chargées dans API Designer, afin d’obtenir une vérification avant déploiement.
API Designer rassemble désormais les différentes spécifications d’API compatibles avec la plateforme Anypoint : les API RESTful bâties avec RAML, avec OpenAPI, AsyncAPI (spécifique à API Designer) et GraphQL introduit dans l’écosystème MuleSoft via Anypoint Datagraph.
Plus tard, API Experience Hub améliorera l’efficacité des développeurs travaillant sur des expériences numériques et permettra la gestion des API pour des applications spécifiques. Dans le détail, il s’agira de construire en quelques minutes des portails, en s’appuyant sur des templates pour publier certaines API référencées sur Anypoint Exchange en direction d’une population cible.
Les nouveaux outils sont censés aider les développeurs à décrire leurs API afin que d’autres puissent les réutiliser sans avoir à réécrire des connecteurs redondants, selon Shaun Clowes, senior vice-président de la gestion produit, design et documentation chez MuleSoft.
Pour les entreprises qui augmentent leurs usages dans le cloud, il serait de plus en plus difficile de suivre et de gérer leurs API, et la manière dont elles sont consommées.
Une meilleure gouvernance des API, pas forcément des outils
Les utilisateurs accueilleront sûrement avec intérêt Flex Gateway, selon Predrag Jakovljevic, un analyste chez Technology Evaluation Centers. Mais il avertit que le hub ajoutera un autre point de gestion, de contrôle, de violation potentielle et de synchronisation du code – comme les correctifs et les mises à jour – pour les responsables informatiques chargés de la gestion des API. Parmi les nouvelles fonctionnalités, les outils de gouvernance seront probablement les plus indispensables aux utilisateurs, note-t-il.
« Tant d’entreprises adhèrent à la promesse des API et se retrouvent ensuite coincées parce qu’elles n’ont pas investi dans les meilleures pratiques et les outils de gouvernance », remarque Predrag Jakovljevic.
« Maintenant, il est assez clair que les responsables IT [vont] adopter une approche best-of-breed, ils n’essaient plus d’avoir un seul environnement. »
Shaun ClowesSenior VP de la gestion produit, design et documentation, MuleSoft
Bien que MuleSoft appartienne à Salesforce, la société s’adresse également à des clients qui ne sont pas des usagers de Salesforce. Et ils ont besoin d’une prise en charge des API muticloud : selon une étude de Deloitte, 97 % des responsables informatiques prévoient de répartir l’infrastructure sur deux ou plusieurs nuages à des fins de résilience et de conformité. Selon Shaun Clowes, les utilisateurs de MuleSoft ont de plus en plus besoin de suivre et de gérer les API d’application sur plusieurs clouds publics, tels que Microsoft Azure, AWS et Google Cloud Platform, ainsi que sur des clouds privés et sur des systèmes sur site. Flex Gateway offre cette possibilité.
« À un moment donné, il y a peut-être 10 ans, les sociétés pensaient qu’il n’y avait qu’une seule approche pour les gouverner tous – les gens allaient, par exemple, migrer uniquement vers AWS, ou vers Azure », déclare Shaun Clowes. « Maintenant, il est assez clair que les responsables IT [vont] adopter une approche best-of-breed, ils n’essaient plus d’avoir un seul environnement. »
L’entreprise fonde probablement ses espoirs sur MuleSoft Composer, un outil d’intégration low-code présenté le mois dernier, selon Predrag Jakovljevic. MuleSoft – contrairement à l’iPaaS concurrente de Boomi, récemment revendu par Dell – n’a pas été conçue à l’origine pour prendre en charge les intégrations cloud.
« MuleSoft est complexe, lourd, et nécessite une personne certifiée pour le faire fonctionner, mais la bonne nouvelle est que MuleSoft a des milliers de consultants formés et une couverture mondiale satisfaisante », lance Predrag Jakovljevic. « Composer est très important pour eux, car il apporte des “intégrations citoyennes” – en théorie, du moins. »
