GIP Informatique se lance dans le poste de travail virtuel en cloud pour les PME

Un exemple de prestataire de services qui s’adapte à son temps ? Peut-être. Mais quel que soit l’état réel de l’adoption du Cloud Computing par les entreprises, GIP Informatique a choisir d’aller de l’avant. Ce spécialiste de l’infogérance pour les TPE et PME a décidé de développer une offre de poste de travail virtuel, la VirtuBox... rien moins que concurrente du Forfait Informatique d’Orange Business Services.

Construire une offre Cloud de poste de travail virtuel managé serait-il l’apanage des «gros» acteurs du marché. Que nenni, semble répondre GIP Informatique avec son offre VirtuBox que l’on ne peut manquer de comparer au  Forfait Informatique d’Orange Business Services. De fait, GIP Informatique est une SSII installée depuis 1995 à Plaisir, dans les Yvelines. Elle propose des prestations d’infogérance pour les TPE et PME jusqu’à 150 à 200 postes et réalise ainsi environ 1,2 M€ de chiffre d’affaires.

Philippe Faucon, directeur général de la SSII, préfère parle de «consolidation», tout en reconnaissant que «l'on dit Cloud Computing maintenant.» Et d’avancer une forte culture Citrix et, surtout, une «vraie compétence sur la virtualisation du poste de travail, la mutualisation et le travail à distance.» De quoi justifier le lancement de l’offre VirtuBox : «ce sont des choses qui ont été utilisées et mises en place pour des grands comptes, initialement. Et jusqu’ici, la mutualisation d’infrastructure entre TPE et PME n’était pas facile. La virtualisation a commencé à changer la donne,» explique-t-il. De fait, «peu à peu, on s'est désintéressé du matériel au profit de la puissance réellement utilisée [...] et le stockage a pu être mutualisé par les SAN; dont les coûts ont sérieusement baissé. Au point de devenir négligeables par rapport au coût de la maintenance ou du logiciel.» Des conditions qui lui ont permis d’envisager de développer une offre de DaaS (Desktop as a Service) : «nous avons commencé à la proposer à nos clients en 2010,» avec Citrix, car «c’est le seul capable de faire VDI qui marche vraiment.»

Contourner les limites technologiques

Mais Philippe Faucon reconnaît les limites de la technologie : «pour une TPE/PME qui n’a pas forcément une bonne bande passante, il faut prendre une ligne SDSL, voire deux. Ou une ligne spécialisée.» Les autres questions sont à la fois techniques et psychologiques, voire réglementaires : «où sont mes données ? Quelles sont les conditions de réversibilité ?» C’est notamment sur ce dernier point que Philippe Faucon a tenu à se distinguer : «la réversibilité fait l’objet de belles phrases dans les contrats mais elle n’est pas forcément facile à mettre en oeuvre - c’est une vraie problématique et vrai frein.»

Et c’est justement ce frein que GIP Informatique a voulu lever. Dès lors, l’entreprise a développé un produit, la VirtuBox, basé sur Windows Server 2008 R2 qui est déployé chez le client pour «héberger la totalité de son back office - flux d'impression, photos, bureautique - qui reste parallèlement hébergé et synchronisé dans notre centre de calcul,» explique Philippe Faucon. Pour cela, il s’appuie sur les briques BranchRepeater et Netscaler de Citrix : «cela permet de garantir deux choses : une augmentation limitée de la bande passante nécessaire et un minimum de continuité de service en cas de coupure de la liaison.»

Pour le reste, précise-t-il, «nous publions les applicatifs métiers du client dans le cloud, avec XenApp, pour assurer sauvegarde et qualité de service.» Plus loin, un outil logiciel permet de récupérer tout ce qui est dans le centre de calcul sur la VirtuBox. Par contrat, ce sont les machines virtuelles qui peuvent être ainsi dupliquées sur la boîte : «tout est là en permanence chez le client - pas pour un PRA mais pour garantir la confiance.» Mais pas de vrai VDI : on parle là de sessions multiples sur une instance Windows Server - «le VDI ne tiendrait pas.» Philippe Faucon évoque même l’offre VDI-in-a-box de Citrix : «c’est bien en LAN mais ça ne marche pas sur du WAN. Les économies d’échelle ne sont pas assez importantes pour nous et la consommation de bande passante est trop importante.»

Ouvrir  la virtualisation aux TPE

La solution nécessite concrètement de 30 à 40 kbps de débit symétrique par utilisateur et est proposée pour un prix allant de 39 à 59 euros par mois. Avec cette solution GIP Informatique vise principalement des entreprises de 20 à 50 postes. Et propose des services originaux comme l'évaluation des applicatifs un peu complexe à virtualiser - «avec une protection anti-copie par dongle, par exemple.» L’offre a déjà quelques mois d’existence et compte plus de 200 utilisateurs - «des utilisateurs très nomades dont il faut synchroniser les profils.» Et si la firme à sélectionné l'offre Citrix, c’est «parce qu’elle est très stable et que l’on n’est pris en otage comme avec VMware sur les prix.»

Embrasser le passage au Cloud

Avec cette offre, GPI Informatique entend surtout s’engager dans une tendance. Pour le patron de la SSII, «le cloud a déjà commencé à changer la chaine de valeur. Sinon, on continuerait à faire de l'infogérance comme avant.» Pour lui, l'impact de la crise n’est pas étranger au lancement d'une telle offre : «les PME de 200 personnes disparaissent ou se concentrent pour des problèmes de coûts et d’investissements. Cela diminue le nombre des clients.» Et cela encourage à la consolidation des infrastructures. Et puis, sur le plan technique, «certains clients ont un manque de fiabilité des sauvegardes : tout cela a conduit à changer notre métier. On ne vit plus sur la peur des virus ou des sauvegardes car nos clients ont compris l'enjeu et doivent se positionner. Toute la mutualisation a entraîné une désensibilisation du métier de responsable informatique.»

De manière plus générale, il ne cache pas ses craintes pour «les boîtes d'infogérance qui n'ont pas migré vers ces services car elles auront des difficultés, au profit des auto-entrepreneurs et des prestataires locaux qui se retrouvent revalorisés, ne serait-ce que par la proximité.» D’ailleurs, il s’appuie «sur un réseau de partenaires. On revient sur de la proximité pour conserver les contrats et la pertinence. Nous avons tous besoin de nous tourner plus vers l'utilisateur.» Mais son constat est sans appel : «certaines structures moyennes qui n'ont pas pris le virage sont vouées à rencontrer des difficultés.»

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