EMC World 2014 : une nouvelle baie VNXe et un VNX 100 % logiciel

EMC l’avait évoqué l’an passé. L’arrivée d’une incarnation virtuelle de ses baies de stockage unifiées VNX est sur le point de devenir réalité. En attendant, le constructeur refond son offre d’entrée de gamme avec le VNXe 3200.

À l’occasion de sa conférence annuelle EMC World, le numéro un mondial du stockage a annoncé l’arrivée prochaine d’une version virtuelle de ses baies VNX dans le cadre de son projet Liberty, qui vise à découpler l’OS des baies de stockage unifiées VNX de leur partie matérielle. Parallèlement, EMC a aussi dévoilé sa nouvelle baie d’entrée de gamme VNXe 3200 (annoncée à moins de 12 000 $) dont la partie logicielle devrait servir de base au projet Liberty.

Joe Tucci, le CEO d'EMC ouvre EMC World 2014

Le VNXe 3200 est l’aboutissement de plus de trois ans de travaux depuis le lancement des premiers VNXe et il a pour objectif de tenir certaines des promesses faites à l’origine par EMC pour cette ligne de systèmes d’entrée de gamme. Capable d’accueillir de 6 à 150 disques durs via des tiroirs d’extension (le plafond est dans un premier temps fixé à 50 disques et sera étendu courant 2014), le VNXe 3200 dispose en standard de 4 ports 10Gbit Base-T. Selon EMC, il délivre des performances NAS jusqu’à 3 fois supérieures à celle de l’actuel VNXe 3150 et peut aussi supporter jusqu’à trois fois plus de machines virtuelles.

La baie embarque une nouvelle génération de puces Xeon d’Intel et supporte la connectivité Fibre Channel, en plus des actuels ports Ethernet (utilisés pour le support d’iSCSI et des protocoles NAS NFS et SMB/CIFS). Elle hérite aussi de la plupart des optimisations apportées par EMC à sa ligne VNX2 lancée en septembre 2013 et notamment les optimisations multicœurs (MCx).

Pour le VNXe 3200, EMC tient aussi une promesse effectuée l’an passée à EMC World 2013, à savoir le support complet des technologies Flash de la firme et notamment FAST Cache (qui permet d’utiliser des SSD comme cache en lecture/écriture) et Fast VP (pour le tiering automatique de données). La baie supporte aussi le thin provisioning et la déduplication. Fonctionnellement, elle ne se différencie donc quasiment plus d’une baie VNX de milieu ou de haut de gamme traditionnelle.

La longue route vers une architecture SAN/NAS vraiment convergée

Même si peu d’utilisateurs en sont conscients, ce résultat est le fruit de travaux d’intégration logicielle impressionnants de la part d’EMC. Car l’architecture matérielle des baies VNXe est réellement unifiée (le même contrôleur délivre à la fois des services NAS et SAN) à l’instar des baies FAS de NetApp, là où les VNX disposent de contrôleurs séparés pour les services SAN et NAS. Pour créer les VNXe, il a donc fallu entamé un vaste projet de convergence des piles logicielles SAN et NAS d’EMC en un OS unique pour motoriser les VNXe.

Ces douloureux travaux d’intégration expliquent sans doute les problèmes de jeunesse des premières baies VNXe (depuis longtemps réglés) et ils se sont poursuivis tout au long des trois dernières années pour aboutir à l’OS qui motorise aujourd’hui le VNXe 3200.

À l’origine, EMC a travaillé à l’intégration des codes SAN issus de Flare, l’OS de ses baies Clariion, et NAS issus de ses baies NAS Celerra, sur la base d’un unique noyau Linux dans le cadre d’un projet baptisé Unity. Cet assemblage de deux OS est longtemps resté transparent (la cible iSCSI du VNXe se présentant par exemple comme un Celerra…), mais il s’est peu à peu amélioré afin de tirer parti de l’architecture unifiée du VNXe. L’intégration des innovations multicœur des VNX2 (MCx) a été l’une des dernières améliorations apportées pour le VNXe 3200.

VNXe : l’avenir des VNX ?

Officiellement, EMC considère désormais que la base de code Unity est prête pour servir de base au projet Liberty qui vise à produire une version 100 % virtuelle (« software only ») de ses baies VNX. Mieux, le code Unity pourrait servir de moteur à de futures générations de baies VNX milieu et haut de gamme vraiment convergées (et de ce fait, directement concurrentes des baies FAS de NetApp). EMC disposait déjà d’une version virtuelle de ses baies VNX mais elle était largement réservée aux partenaires pour la formation, du fait de l’intégration dans le code de nombre de technologies sous licence (dont certaines sans doute héritées du code Windows sous jacent à l’OS Flare hérité des Clariion).

Le constructeur n’a pas officiellement défini de date pour l’aboutissement du projet Liberty, mais le projet s’inscrit dans un ensemble d’efforts plus général de la part d’EMC de séparer ses logiciels de ses matériels. L’OS des baies objet Atmos est ainsi déjà séparé de la couche matérielle (même si de l’aveu de David Goulden, le CEO d’EMC, 80 % des ventes d’Atmos se font avec des appliances EMC). C’est aussi le cas des appliances VPLEX qui existent sous forme matérielle et virtuelle. De même, la couche de Software-Defined Storage VIPR (qui combine des fonctions de virtualisation, d’administration et de services de données) fonctionne au-dessus de VMware vSphere et est donc totalement indépendante de toute appliance EMC. Goulden a même évoqué la perspective à terme de disposer d’implémentations des baies haut de gamme VMAX sous forme logicielle. Objectif : ne s’interdire aucun scénario de vente au cas où un client désirerait utiliser le savoir-faire stockage d’EMC sans toutefois vouloir se limiter aux offres matérielles de la firme.

 

 

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