Quel sera l'impact de l’AI sur le travail ?
De nombreuses études se penchent sur le sujet tant l'intelligence artificielle suscite à la fois de l'excitation et de l'appréhension.
Quel sera l'impact de l'intelligence artificielle (IA) sur le travail et sur le capital humain, et pas seulement en termes quantitatifs ? Comment s'y préparer ? Quelle est la maturité des entreprises sur le sujet ?
Ces questions sont abordées dans de nombreuses études et livres blancs qui essayent de porter un regard objectif sur ce que ces différentes technologies apportent. Bien sûr, l'IA suscite toujours une certaine appréhension, notamment sur les risques de destruction d'emplois. Mais toutes les voix s'accordent désormais à dire que son avènement est inéluctable.
Effets bénéfiques et craintes
« 2018 sera l'année du passage à l'échelle industrielle de l'IA », affirment le Boston Consulting Group (BCG) et Malakoff Médéric dans l'étude qu'ils viennent de publier.
Cette étude a été réalisée par l'institut Harris auprès de plus de 1700 salariés, cadres et dirigeants en novembre et décembre derniers. Les auteurs soulignent qu'au-delà des enjeux technologiques et financiers, « les questions sur l'impact humain sont au cœur des débats ». Le premier défi à relever pour 56 % des dirigeants interrogés est « de repenser l'organisation du travail, la répartition des tâches entre humains et IA ». Et si 70 % des cadres et des dirigeants considèrent que l'arrivée de l'IA dans leur environnement de travail est une bonne chose, les salariés sont moins enthousiastes. Certes, plus de 40 % perçoivent l'IA comme positive, mais près d'un tiers ne se prononce pas.
Les effets de l'IA perçus comme positifs sont la baisse des risques d'erreur (83 % des dirigeants), la réduction des tâches dangereuses (62 %), l'amélioration de l'intérêt des tâches et de la valeur ajoutée au travail (62 %).
Des effets négatifs persistent : crainte pour l'emploi (39 % des dirigeants, 28 % des managers, 34 % des salariés), risques de déshumanisation et perte du lien social (57 % des dirigeants, 56 % des salariés).
Vers une course aux talents
« L'IA commence à avoir des répercussions sur quasiment tous les éléments de l'environnement de travail, mais aussi sur la façon dont les individus vivent et travaillent » souligne pour sa part Fujitsu dans un récent Livre blanc.
Intitulé « Le lieu de travail en 2025 » (en anglais), ce livre blanc réalisé par Pierre Audoin Consultants (PAC) étudie l'impact de l'IA sur les évolutions sociales et technologiques, sur l'environnement et sur les enjeux métiers des entreprises. Il souligne surtout que 71 % des entreprises s'inquiètent de leur capacité à s'adapter à l'ère de l'IA.
« 83 % des dirigeants interrogés affirment que l'arrivée en force de l'IA, de l'analyse de données, du Machine Learning, etc, à la fois dans les usages des employés et dans les solutions proposées aux clients va nécessiter la transformation des compétences dans les trois prochaines années », précise Benjamin Revcolevschi, directeur général de Fujitsu France.
Conséquence, les entreprises ont commencé une véritable course aux talents et aux compétences numériques.
Parvenir à les recruter est une chose, les fidéliser en est une autre. Pour pérenniser leurs recrutements, les entreprises vont devoir repenser leur stratégie, décloisonner et « dé-siloter » leur organisation. Bref, créer un cadre de travail plus propice au travail collaboratif et aux nouvelles générations.
Centre d'excellence IA pour Fujitsu
Pour se saisir de ces questions et développer les technologies qui y répondent, Fujitsu a par exemple créé un centre d'excellence (CoE) en IA à Saclay (Essonne), en partenariat avec l'Ecole Polytechnique. Opérationnel depuis septembre 2017, le CoE est dirigé par Axel Méry, également directeur technique de Fujitsu France.
« Avec l'ouverture de ce centre, la France est devenue le deuxième pôle IA de Fujitsu, derrière celui du Japon », se félicite Benjamin Revcolevschi. La firme japonaise a prévu d'investir 50 millions d'euros en 5 ans en France pour soutenir l'innovation dans le domaine du numérique. En février, le CoE a signé un partenariat avec l'équipe DataShape d'Inria autour de l'IA et du traitement de données massives.