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Blackberry rachète Cylance

L’opération vient d’être officialisée. Elle valorise la jeune pousse à 1,4 Md$. Le Canadien compte ainsi compléter son offre, notamment pour la mobilité d’entreprise, les systèmes embarqués et les objets connectés.

Blackberry vient d’annoncer le rachat de Cylance pour 1,4 Md$. Ce dernier compte parmi ces jeunes acteurs prometteurs de la protection des hôtes de l’infrastructure (EPP) – postes de travail et serveurs. Fondée en 2012 par un ancien directeur technique de McAfee, la jeune pousse s’appuie sur des algorithmes prédictifs pour détecter les maliciels sans recourir à des listes de signature. Ces algorithmes sont alimentés par des modèles définis par apprentissage machine par regroupement (clustering) supervisé. Et de revendiquer la capacité de « stopper plus de 99 % des cyberattaques en utilisant moins de 5 % de CPU ».

Lors d’un échange avec la rédaction, début 2017, Art Coviello, ancien président exécutif de RSA, n’avait pas caché son enthousiasme pour la technologie développée par Cylance. Et l’édition 2018 du rapport de tests de NSS Labs sur les solutions d’EPP lui a été très favorable, faisait ressortir un niveau d’efficacité du même niveau que celui de la solution de Kaspersky, en tête des résultats, donc, mais pour un TCO par hôte protégé bien inférieur. 

Au cours des dernières années, Cylance a fait évoluer son offre, l’ouvrant aux particuliers, ou encore en supportant de nouveaux modes de déploiement et s’engageant dans la direction de la détection et de la remédiation(EDR).

Avec cette acquisition, Blackberry met donc la main sur un acteur bien positionné pour renforcer son offre globale de gestion des points de terminaison, par la sécurité, l’un des principaux chevaux de bataille aujourd’hui.

Dans un communiqué de presse, John Chen, Pdg du Canadien, souligne ainsi que l’offre de Cylance « va immédiatement compléter notre portefeuille entier, en particulier pour l’UEM [gestion unifiée des terminaux, NDLR] et QNX », l’Unix embarqué racheté en 2010 et exploité depuis 2015 pour adresser le domaine des objets connectés. Et là, c’est la légèreté de l’agent de protection de Cylance qui intéresse Blackberry.

Le Canadien replace en outre ce rachat dans le contexte de sa plateforme Spark, annoncée au mois de septembre, et qui vise à offrir un moyen de sécuriser les déploiements d’objets connectés. L’un de ses axes touche à la sécurisation des communications. Ajouter à cela de quoi sécuriser les systèmes reposant sur Spark, apparaît ainsi cohérent.

Pour autant, il n’est pas question de dissoudre Cylance dans Spark : Blackberry l’assure, la jeune pousse qu’il rachète aujourd’hui fonctionnera comme une division dédiée. Clients et partenaires de Cylance devraient être ainsi rassurés.

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