AppianWorld : de la plateforme aux solutions verticalisées, Appian franchit le pas

Appian entend désormais développer ce qu’il a déjà mis sur pied avec Intelligent Contact Center : des solutions verticalisées. L’entreprise s’organise en interne pour y parvenir.

« D’une société qui commercialise une plateforme, nous devenons une société qui commercialise des solutions métiers ». C’est ainsi que Mike Beckley, le CTO et co-fondateur d’Appian, a présenté la prochaine évolution majeure d’Appian, dans un entretien avec la rédaction.

Cette évolution de la stratégie d’Appian prend sa source dans Intelligent Contact Center (ICC), la première véritable solution verticalisée à destination du secteur en pleine transformation des centres de contacts. Cette solution autonome, lancée il y a un an et commercialisée indépendamment de la plateforme Appian, a pour vocation d’exposer les outils de BPM, d’intelligence artificielle et de RPA (via Blue Prism) pour ce secteur spécifique, où Appian a une forte empreinte, nous avait rappelé Matt Calkins, le CEO du groupe. A cet outillage, ICC y associait une expérience de terrain, des processus et des bonnes pratiques métiers.

Toutefois à l’époque, le CEO s’était défendu de considérer le lancement d’une application verticale comme un renouveau stratégique. Il considérait cela davantage comme un effet opportuniste, souhaitant rester concentrer sur la mission première d’Appian – développer une plateforme. Mais aujourd’hui, Matt Calkins imagine bien Appian comme un bâtisseur de solutions métier maison. Aux côtés des partenaires. Dans son esprit d’ailleurs, les solutions Appian sont différentes des autres dans le sens où elles partagent un socle commun et ainsi des ressources applicatives communes – c’est notamment le cas du reporting.

Une nouvelle activité dédiée aux solutions verticalisées

Mike Beckley, le CTO et con-fondateur du groupe, confirme que le galop d’essai débuté avec ICC s’est finalement transformé. « ICC était un prototype pour la commercialisation de solutions », explique-t-il. A tel point qu’Appian a créé une activité spécifique. Selon lui, celle-ci travaillera à « comment aligner les départements métiers autour de solutions verticalisées », à faire accoucher les métiers de leur besoins et à les traduire dans des solutions industrielles Appian. Une « productisation »  des usages métiers en somme. Cette organisation a contribué à la formation d’équipes de ventes et marketing dédiées ainsi que des experts dans les verticaux visés. Ces derniers sont sélectionnés là où l’empreinte d’Appian est la plus forte. L’accent est par exemple mis sur les services financiers et le secteur public, mentionne Malcolm Ross, le vice-président des produits chez Appian, rappelant que le secteur public est une industrie historique pour la société. 

Pour le CTO, cela est aussi une illustration du fait qu’en deux ans, depuis l’entrée en bourse d’Appian, le Low Code est apparu pour les entreprises comme un outil métier, notamment pour les départements métiers, donc.

Et justement. Car pour Malcolm Ross, cette verticalisation permet de modifier les modèles de ventes. Si l’on vend une plateforme à l’IT, une solution cible davantage les métiers, explique-t-il en substance. 

En concurrence avec les partenaires ?

Toutefois une question se pose. Jusqu’alors Appian se reposait historiquement sur ces partenaires pour développer des applications métiers. KPMG a en effet développé sur Appian une application pour la finance et  PWC pour le secteur de la santé. De son côté, Outre ICC, Appian a déjà conçu lui-même une application pour la gestion des achats dans le secteur de la défense (Appian Government Procurement).

Mais en avançant de son côté la société risque bien de marcher sur les plates-bandes de ses partenaires, dont la présence est toujours affirmée et indispensable. De quoi alors placer Appian en concurrence directe, face à ses partenaires ? Non, répond Matt Calkins,le CEO de la société. Il explique d’abord que chez Appian, ces développements métiers sont l’œuvre de consultants – par opposition aux partenaires donc. Toutefois il reconnait que cela nécessite une certaine prudence et prône en guise de réponse l’échange. « Nous allons échanger et collaborer avec nos partenaires et faire attention de ne pas créer les mêmes solutions », promet-il. C’est ainsi qu’Appian évitera de se montrer en frontal de son réseau.

Pour le moment, en France, pas de nouvelle équipe centrée sur ces verticaux, a indiqué Xavier Grimaud, à la tête des activités d’Appian dans l’Hexagone. L’équipe Professional Services assure le relai (10 personnes dans l’Hexagone). Cette réorganisation s’effectue au niveau européen et arrive ensuite dans les pays, nous assure-t-on. Les partenaires, dont le réseau ne cesse de s’étendre, continuent de développer des packages métiers.

 

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