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RPA : Appian lance son offre dédiée sans faire une croix sur ses partenariats

Appian renforce son partenariat avec Google, intègre les solutions de Novayre en annonçant Appian RPA, mais ne souhaite pas supprimer les intégrations avec Blue Prism, UiPath ou encore Automation Anywhere.

Malgré la virtualisation de son Appian World à cause du coronavirus, l’éditeur spécialisé dans le BPM a tenu à dévoiler les annonces qu’il avait prévu de faire lors de cet événement.

À quelques jours de la disponibilité générale de la version 20.1, le 20 mars 2020, l’éditeur basé en Virginie rappelle les principales fonctionnalités qu’ils ajoutent à son produit phare, une plateforme de développement low-code. Il mise sur l’automatisation de la « Full Stack ». Chez Appian, cela veut dire que la plateforme nommée « Low code Automation » intègre des fonctionnalités de RPA, de BPM, de Case Management, d’IA et un moteur de règles métiers. Il s’agit d’un moyen d’automatiser les développements de processus métiers et de gestion de tâches de bout en bout.

Appian RPA s’intègre « nativement » à la plateforme, selon Matt Calkins, cofondateur et PDG d’Appian. Ainsi, les utilisateurs peuvent automatiser des processus depuis la plateforme BPM dans le cloud à partir de bots codés en Java, exécutables sur des machines dotées de Windows ou Linux. Pour les développer, l’éditeur fournit un IDE dédié. L’outil peut servir à concevoir et déployer des bots supervisés, pour des processus back-end principalement, et non supervisés pour des tâches qui impliquent les décisions des métiers. Il est possible de programmer un calendrier pour l’exécution de ces éléments automatisés. Appian utilise la technologie Google Vision pour détecter des objets et du texte (OCR) afin d’identifier les erreurs des robots. Par ailleurs, Appian doit offrir un outil pour obtenir des pistes d’audit détaillées sur les actions robotiques.

Appian intègre rapidement les produits de Novayre Solutions

Jusqu’alors l’éditeur proposait des intégrations avec les produits de Blue Prism, Automation Anywhere et UiPath. Avec la mise à jour 20.1, Appian RPA apparaît comme sa solution native. Toutefois, les utilisateurs de la plateforme peuvent toujours utiliser les services des trois spécialistes ci-dessus s’ils le souhaitent.

En janvier 2020, Appian a annoncé l’acquisition de Novayre Solutions, une startup espagnole qui développait l’outil Jidoka RPA. Certains analystes interrogés par SearchSoftwareQuality (propriété de Techtarget, également propriétaire du MagIT) prévoyaient que l’intégration durerait près de 18 mois. Selon le PDG, l’intégration est un chantier qui a débuté bien avant l’acquisition de Novayre.

« Nous travaillons avec Novayre depuis longtemps. Notre partenariat a commencé bien avant l’acquisition. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec eux en construisant une compatibilité forte, via une phase importante de compréhension de leurs produits, et en fusionnant nos capacités au point qu’après l’acquisition, il restait peu de choses à faire », estime Matt Calkins.

Le PDG explique que l’architecture de la plateforme d’Appian et celle des produits de Novayre étaient très similaires. Par ailleurs, l’éditeur a apprécié le fait que Jidoka RPA était une solution SaaS dans le cloud qui propose des bots RPA écrits en Java, plutôt que de dépendre de composants de Microsoft installés sur des ordinateurs. Comme les autres produits RPA intégrés à la plateforme Low code Automation, Appian RPA s’intègre au Robotic Workforce Manager. L’outil de gestion pour déployer les bots au sein des systèmes des entreprises a également été amélioré.

Des machines et des hommes : automatiser les développements low code

Appian promet un coût fixe de 5 000 dollars par mois, un nombre illimité de bots, mais demande à ses clients de le contacter pour en savoir davantage sur la tarification. Cette question du tarif se pose également pour IDP (Intelligent Processing Document), la solution qui intègre « nativement » des produits IA de Google Cloud dans l’offre Appian AI. En effet, Appian a annoncé un partenariat étendu avec le géant du cloud. Les utilisateurs de la plateforme peuvent intégrer Google Vision (OCR, reconnaissance d’objets), Translate (traduction), et Natural Language (NLP). Ceux-ci permettent d’analyser des images, des documents au format PDF, du contenu textuel comme des mails, des factures, des fiches de salaires, etc. pour transformer des données non structurées en éléments structurés. Ces outils sont utilisables gratuitement tant que les utilisateurs ne dépassent pas une limite d’utilisation (pour l’instant non communiquée).

Comme nous l’avions expliqué, les équipes techniques ont une affinité particulière avec les produits Google, ce qui expliquerait la poursuite de ce partenariat. Matt Calkins n’a pourtant pas manqué de rappeler que les utilisateurs des solutions équivalentes de Microsoft et AWS peuvent intégrer ces solutions. « Nous respectons la volonté de nos clients de choisir les plateformes avec lesquelles ils veulent travailler », déclare Matt Calkins.

L’éditeur annonce également la disponibilité d’une nouvelle fonctionnalité nommée Deployment Approval. Celle-ci permet de faciliter la vérification des tâches automatisées avant leur mise en production dans une approche DevOps. La version 20.1 de la plateforme d’Appian permet de développer des applications mobiles compatibles avec Android Q et iOS 13, tandis que le support des déploiements cloud, hybride et sur site est étendu.

Cette salve de fonctionnalités doit faciliter le travail des entreprises. À travers Appian Guarantee, l’éditeur leur promet de déployer leur première application en huit semaines et de faire de leurs collaborateurs des développeurs en deux semaines.

« Le monde va avoir besoin de beaucoup plus d’applications dans les prochaines années que par le passé. »
Matt CalkinsAppian

Toutefois, Appian ne mise pas encore pleinement sur l’avènement du « développeur citoyen ». « Le monde va avoir besoin de beaucoup plus d’applications dans les prochaines années que par le passé. J’ai vu récemment une citation d’un analyste, affirmant que dans les cinq prochaines années nous devrons en construire autant que dans les 40 dernières années, ce qui signifie que soit nos développeurs doivent devenir plus efficaces, soit les non-développeurs doivent devenir des programmeurs. Appian privilégie la première solution, nous allons essayer de faire en sorte que les développeurs existants soient beaucoup plus productifs » vante Matt Calkins.

De ce fait, l’éditeur se retrouve en compétition avec Pegasystems qui adopte une approche similaire. De son côté, Microsoft veut faciliter le travail des collaborateurs, tout en proposant une offre RPA vraisemblablement plus abordable.

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