Trilio adapte sa solution de sauvegarde à Kubernetes
Le spécialiste des sauvegardes OpenStack propose de protéger, restaurer et migrer les conteneurs en prenant en compte les spécificités de leur stockage et de leurs applications.
Trilio, un spécialiste de la sauvegarde d’environnements virtuels Open source, lance ces jours-ci TrilioVault for Kubernetes, une adaptation de sa solution aux clusters Kubernetes. Cette version prend des instantanés (snapshots), sauvegarde et restaure les applications, les données et les métadonnées en production dans les conteneurs. En version bêta depuis novembre 2019, TrilioVault for Kubernetes est gratuit pour un maximum de dix nœuds avec des fonctions basiques et existe en version entreprise, avec une licence payable par nœud dans le cluster.
TrilioVault pour Kubernetes fonctionne sans agent. Il s’installe depuis un package au format Operator et prend la forme d’une Custom Resource Definition, c’est-à-dire une extension de Kubernetes qui l’enrichit ici avec des fonctions de sauvegarde, de PRA et de migration. À la source, la solution est compatible avec tous les types de stockage pris en charge par Kubernetes : S3, NFS, ou en mode bloc via un pilote CSI. Elle prend en compte les spécificités de toutes les applications installées via les gestionnaires de packages Labels, Helm et Operator. La destination peut être sur site ou en cloud : AWS, Azure, GCP, IBM Cloud ou tout autre cloud privé avec cluster Kubernetes sont directement pris en charge.
L’argument d’une approche plus éprouvée
« Il y a d’ordinaire deux façons de protéger les environnements Kubernetes et tous les deux ont des défauts », lance David Safaii, le PDG de Trilio. « Les scripts personnalisés, d’abord, permettent d’effectuer des sauvegardes et des restaurations, mais ils nécessitent beaucoup trop de maintenance et de mises à jour, car les applications conçues pour le cloud sont modifiées en permanence. Les solutions de sauvegarde historiques, ensuite, imposent de passer par des agents, lesquels reposent sur des outils et des systèmes de stockage propriétaires. Il manque à ces deux options un schéma de sauvegarde ouvert, avec une évolutivité infinie. »
On notera toutefois que d’autres éditeurs proposent des solutions de sauvegarde sans agent pour Kubernetes. Citons Asigra, Catalogic/Storware, Cohesity et Storidge. Pour sa part Trilio revendique une meilleure connaissance des problématiques liées aux instances virtuelles en environnement Open source. TrilioVault servait jusque-là à protéger des clusters OpenStack et KVM, principalement déployés avec les logiciels de Red Hat.
L’écosystème Kubernetes ralenti par la pandémie
Christophe BertrandAnalyste, Enterprise Strategy Group
« Honnêtement, avant la pandémie, j’aurais considéré que Trilio arrivait sur le marché au bon moment, car il répondait à un besoin en pleine explosion : l’adoption croissante des conteneurs en entreprise et la nécessité de les protéger. Mais aujourd’hui, je n’en suis plus si sûr. Après deux mois de télétravail, la priorité des entreprises va aux logiciels de sauvegarde pour postes de travail. Il faudra attendre un moment pour qu’elles se préoccupent à nouveau d’investir dans des fonctions aussi spécialisées », commente l’analyste Marc Staimer, directeur du bureau Dragon Slayer Consulting.
Christophe Bertrand, analyste au bureau Enterprise Strategy Group, est plus optimiste. « Les conteneurs font partie intégrante des nouvelles tendances technologiques : ils sont essentiels aux efforts de développement agile, et les logiciels qui servent à les protéger seront rapidement tout autant indispensables. Les conteneurs Kubernetes sont appelés à remplacer les machines virtuelles dans une partie importante des charges de travail actuelles. » Il reconnaît toutefois que la bascule vers Kubernetes est le projet technologique le plus retardé en entreprises, suite aux événements liés à la pandémie.