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Pour Semarchy, le MDM a toujours un rôle clé à jouer

Semarchy, spécialiste du MDM vante les qualités de sa plateforme adressée principalement aux métiers et tente de rattraper son retard en matière de configuration et de gestion de la sécurité par les équipes IT, en particulier dans le cloud.

Semarchy est un éditeur américain fondé en 2011 par les Lyonnais de Sunopsis, un expert de l’ELT revendu à Oracle en 2006. Sa spécialité, le Master Data Management.

À l’été 2020, le fonds d’investissement « private equity » Providence Strategic Growth (oui, PSG) entre à son capital pour l’aider à sortir de son enclave européenne et à mieux cibler le marché américain. Semarchy est désormais basé à Phoenix, en Arizona, et dispose de bureaux à San Francisco, Londres, et à Lyon.

Moins présent sur le devant de la scène que ses concurrents Informatica ou TIBCO, l’éditeur défend son concept « d’Intelligent Data Hub » représenté par son produit xDM, une plateforme qui doit rassembler des capacités d’un Master Data Management (MDM) et toutes ses variantes (Reference Data Management ou RDM, Application Data Management ou ADM) en plus d’assurer la gouvernance et la qualité des données.

« Il y a une prise de conscience du marché qu’il faut aller au-delà du simple Master Data Management », déclare Hervé Chapron, Vice-Président et Directeur général EMEA chez Semarchy.

Le cabinet d’analystes Gartner apparaît sensible à ces arguments. En réalité, il considère que le MDM moderne doit disposer de l’ensemble des fonctionnalités listées ci-dessus. D’ailleurs, Semarchy est désigné comme l’un des leaders de son Magic Quadrant de janvier 2021 consacré au MDM.

Semarchy assure que son xDM est simple à déployer, à administrer et à gouverner.

« Nous avons vu émerger sur le marché une profusion d’outils pour gérer les données : cela va du profiling, au catalogage, en passant par la gouvernance, etc. Souvent pour un projet, il faut rassembler beaucoup de briques et l’on passe beaucoup plus de temps à faire fonctionner tout ce beau monde ensemble qu’à faire son travail », affirme François-Xavier « FX » Nicolas, vice-président des produits chez Semarchy.

La plateforme de Semarchy est constituée d’un système d’intégration, d’un profiler (découverte de données), d’un MDM à proprement parlé, d’une brique de gouvernance et enfin d’un composant de visualisation de données.

« Surtout, nous avons rendu les outils de MDM complètement accessibles aux métiers qui ont un vrai rôle à jouer quand il s’agit de gérer les données dans l’entreprise », vante Hervé Chapron.

L’évolution du MDM vu par Semarchy

« Il y a un glissement des utilisateurs qui gère les données », renchérit François-Xavier Nicolas. « Nous sommes passés à une administration de ces informations par l’IT, puis à une gestion effectuée par des intendants de données [data stewards, N.D.R.], c’est-à-dire des collaborateurs qui connaissent le fonctionnement des systèmes de traitements de données, à une prise en main par les métiers qui ont eux aussi besoin de manipuler et de gérer les données ».

« Nous sommes passés à une administration de ces informations par l’IT, puis à une gestion effectuée par des intendants de données [...] à une prise en main par les métiers ».
François-Xavier NicolasVice-président, produits, Semarchy

À l’instar de Tableau, Semarchy nomme ces personas des « data champions » et en dispense à peu de chose près la même définition. « C’est un mouvement que nous observons dans toutes les entreprises afin de donner plus de pouvoir aux métiers, mais il ne s’agit pas d’en faire absolument des analystes », nuance François-Xavier Nicolas.

Selon le responsable, il y a trois raisons principales pour lesquelles les entreprises sollicitent Semarchy. « Premièrement, ils s’aperçoivent qu’ils ont des problèmes opérationnels et cherchent à réaliser des économies d’échelle, par exemple réduire le temps de mise sur le marché d’un produit. La deuxième raison pour nos clients d’adopter un MDM, c’est d’améliorer leurs revenus par l’optimisation du parcours client », énumère-t-il. « Le troisième point touche aux contraintes réglementaires, mais une entreprise qui a déjà une gestion de la donnée propre, ce n’est normalement pas un problème pour elle ».       

Cette notion de protection des données au regard des réglementations et des législations est moins la priorité pour les clients qu’elle ne l’a été, selon FX Nicolas. « L’année avant l’application du RGPD, cette réglementation était la principale raison pour laquelle les clients venaient nous voir ».

Comme d’autres, la promesse de Semarchy est de favoriser l’amélioration de la qualité de la donnée pour que les équipes métiers et commerciales puissent la convertir en gains financiers.

De son côté, François-Xavier Nicolas évoque des cas d’usage évidents dans le cadre de projets de data science, pour éviter le « garbage in garbage out ». Tout comme Stibo Systems, Semarchy se penche aussi sur la gestion des équipements IoT, un sujet plus discuté dans cet écosystème particulier.

« Nous voyons venir vers nous beaucoup de clients qui travaillent dans le domaine du BtoC », assure Hervé Chapron. « Par exemple, La Redoute ou Feu vert ont des bases de données avec des milliers de clients, avec qui ils communiquent à travers une approche multicanal. C’est extrêmement important d’avoir une vision non seulement à 360 degrés, mais fiable de ces clients, pour œuvrer à leur fidélisation et essayer d’augmenter le panier moyen et également améliorer l’efficacité des campagnes marketing ».

« Dans le domaine du cosmétique, un de nos clients a amorti son premier projet en moins d’un an. Parce qu’ils ont complètement couvert avec leurs économies marketing, l’acquisition de la plateforme et des services liés à sa mise en place », vante-t-il.

Semarchy est également présent auprès des banques et des assurances, dans l’industrie, la supply chain et les domaines RH. En outre, l’éditeur réalise « environ 30 % » de son activité auprès du secteur public aujourd’hui. Total, Transdev, CMA-CGM, GRDF, April, AG2R La Mondiale ou encore le groupe Rocher font partie de ces grands clients.

Un seul environnement, plusieurs applications

Techniquement, Semarchy entend se différencier avec une approche centralisée, là où d’autres proposent plusieurs applications qu’il faut coordonner.

« Dans notre produit, nous avons à la fois les structures de données, les règles de qualité et de sécurité, les interfaces graphiques, les workflows, la gestion des rôles… toutes ces choses-là font partie du Data Hub », assure le vice-président responsable des produits.

Pour autant, avec xDM, les organisations doivent bâtir les applications par elles-mêmes ou avec l’aide des partenaires ESN de l’éditeur (un panel de partenaires qu’ils cherchent d’ailleurs à enrichir).

« Quand je parle d’applications, j’emploie le terme au pluriel. Plusieurs applications ciblent des publics différents à partir d’un même Data Hub. Quand les intendants emploient une application, ils le font pour supprimer des doublons, faire correspondre et fusionner des enregistrements, tandis que les métiers auront davantage accès à la donnée Golden pour des usages spécifiques », décrit François-Xavier Nicolas.

Depuis plus de deux ans, Semarchy s’appuie sur le framework d’UI Material Design, conçu par Google. Avec App Builder, il ajoute une interface graphique à partir de laquelle les data stewards et les équipes IT peuvent bâtir des applications en glisser-déposer. En outre, l’éditeur embarque xDM Dashboard afin de construire des tableaux de bord.

Un MDM simple pour les métiers, moins pour les équipes IT

Mais Gartner lui reprochait en janvier de ne pas suffisamment faciliter le travail des équipes IT, « en particulier en ce qui concerne le contrôle de versions, le chargement de données, les API et la synchronisation des données ».

Il faut dire que l’éditeur a récemment décommissionné son architecture SOAP pour se concentrer sur les API et les connecteurs JDBC. Surtout, le cœur de la plateforme dépend d’une architecture Java (le xDM s’appuie sur une JVM, Apache Tomcat et une base de données – Oracle, PostgreSQL, ou SQL Server). Aussi, Semarchy a sa propre itération de SQL, SemSQL permettant d’effectuer des requêtes directement sur les bases de données associées aux data hubs.

Une partie des fonctionnalités de la version xDM 5.3 présentée à la fin du mois de mai dernier doivent répondre à certaines de ces remarques. L’éditeur entend optimiser la configuration des « Datasource », des connexions JDBC, vers les schémas des bases de données utilisés par les data hubs, les dashboards et xDM Discovery Data.

En outre, Semarchy mise sur une fonctionnalité nommée Data Notifications. Il s’agit d’un système de « change data capture » qui doit faciliter la propagation des changements de données en quasi-temps réel à travers les hubs ou les applications. Ces modifications automatisées dépendent d’un système de messagerie distribué type Apache Kafka ou d’appels API et de services de messagerie au sein des applications.

Une gestion des configurations et de la sécurité en cours d’amélioration

« Le but principal de cette mise à jour est de faciliter tout ce qui a trait à la gestion, la configuration et l’intégration, notamment dans le cloud », indique FX Nicolas.

« Nous commençons à travailler avec de très gros comptes comme Sanofi dont les déploiements sont internationaux, répartis sur plusieurs zones géographiques. Ceux-là optent très souvent pour des déploiements cloud », ajoute-t-il.

Hervé Chapron rebondit sur cette affirmation. « Dans neuf cas sur dix, les nouvelles signatures portent sur la version cloud, soit sur AWS, Google Cloud et Azure », confirme-t-il.

Mais selon le vice-président produit, « le cloud tire avec lui une énorme complexité en matière de configuration », mais aussi « d’énormes problématiques en termes de sécurisation ».

« Le cloud tire avec lui une énorme complexité en matière de configuration ».
François-Xavier NicolasVice-président, produits, Semarchy

C’est en réalité l’axe principal de cette mise à jour. La première de la note de release concerne la gestion des utilisateurs et des rôles via l’API REST xDM Configuration au lieu de le faire depuis le serveur applicatif.

Cette itération 5.3 ajoute une gestion des identités intégrée capable de supporter « la plupart des briques et des protocoles » tels Azure Active Directory, Google, OKTA, Auth0 (via OpenID Connect, SAML, LDAP, etc.). Cela doit permettre de « simplifier » le déploiement d’un système SSO (Single Sign On).

Enfin, Semarchy livre une fonctionnalité censée faciliter la gestion les secrets, qu’il s’agisse d’identifiant intra-applicatif, de certificats ou des authentifiants des utilisateurs de xDM. Cette gestion est effectuée depuis un les services KMS des fournisseurs de cloud. En revanche, il n’est pas possible d’employer ces services pour chiffrer les données et métadonnées supervisées par la plateforme MDM.

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