L’éditeur américain d’origine française a annoncé la semaine dernière le lancement de la préversion des hubs MDM, dérivé de xDM, sur Snowflake. Une solution qui attire déjà certains clients communs de Semarchy et du fournisseur du Data Cloud.
Snowflake promet depuis plusieurs années de fournir « l’App Store de la gestion de données ». Le point culminant de cette stratégie consiste en la prise en charge de conteneurs à côté des fondations du « lakehouse ». C’est la capacité qui propulse les « Native Apps », des applications que les entreprises déploient et dont les fondations sont gérées par Snowflake. Elles sont déployées dans les instances des clients.
Une approche qui a convaincu Semarchy. Il faut dire que l’éditeur basé à Phoenix, mais né à Lyon, en France, n’en est pas à son premier coup d’essai avec Snowflake.
François-Xavier Nicolas,
cofondateur et CPO, Semarchy
« Avec xDI, nous avons un connecteur certifié pour Snowflake. Nous y avons intégré tout ce qui peut se faire en matière d’intégration de données sur Snowflake, y compris la prise en charge des données semi-structurées », déclare François-Xavier « FX » Nicolas, cofondateur et chief product officer chez Semarchy, auprès du MagIT.
Il est notamment possible de stocker et de transformer des données au format JSON et XML dans Snowflake.
« Nous avons un autre composant qui permet de récupérer des métadonnées et des métriques d’outils de la couche de gouvernance de Snowflake pour analyser les usages », ajoute-t-il.
Dernièrement, les clients de xDM, l’outil MDM (Master Data Management) de Semarchy ont réclamé la prise en charge de Snowflake comme base du stockage et du traitement des données de référence.
Les tables hybrides, un prérequis pour Semarchy
XDM est historiquement compatible avec Oracle, puis plus récemment avec PostgreSQL et SQL Server, rappelle FX Nicolas.
« La prise en charge de Snowflake comme base du stockage de notre outil MDM est une extension d’une politique que nous pratiquions déjà », indique-t-il.
Cette prise en charge a été annoncée l’année dernière en préversion. « Nous attendions la disponibilité des tables hybrides. C’est une fonctionnalité dont nous avions besoin pour exécuter notre MDM dans Snowflake », précise le chief product officer.
Présentées en juin 2022, les tables hybrides, associées au moteur Unistore, permettent de traiter des charges de travail translytiques (HTAP), mi-transactionnelles, mi-analytiques. Ces deux fonctionnalités sont entrées en préversion l’été dernier. Une capacité nécessaire à l’enregistrement des données de référence (golden records), selon Semarchy. « Comme nous gérons les interactions des métiers avec les données de référence, il nous faut une dose de transactionnelle performante », confirme notre interlocuteur.
« Nous avons travaillé en collaboration avec Snowflake pour déployer cela. L’accès à ce back-end Snowflake pour xDM est en encore en préversion. Nous testons les performances avec les premiers clients », signale FX Nicolas.
En parallèle, Snowflake a proposé à Semarchy d’héberger ses hubs MDM comme des « Native Apps ». « Ici, l’application xDM est déployée depuis les conteneurs Snowpark gérés par Snowflake et les traitements sont exécutés à l’aide du moteur interne de la base », explicite le chief product officer. « Le déploiement se fait en quelques clics depuis la marketplace de Snowflake ».
« Nous ne changeons pas notre modèle de tarification, qui est fonction du nombre de golden records. Le client paiera la consommation de ressources – de calcul et de stockage depuis son tenant Snowflake. »
François-Xavier NicolasCofondateur et CPO, Semarchy
Cette application native s’appuie sur la version 2025.1, disponible depuis le 15 janvier. Les déploiements devront attendre encore un peu.
« Depuis la semaine dernière, nous avons déjà deux clients prêts à partir sur cette offre », assure François-Xavier Nicolas. Au total, une petite dizaine de clients ont montré leur intérêt, principalement dans les secteurs de la finance et du retail.
Reste aussi à peaufiner la facturation du service depuis la marketplace. « Nous ne changeons pas notre modèle de tarification, qui est fonction du nombre de golden records. Le client paiera la consommation de ressources – de calcul et de stockage depuis son tenant Snowflake », indique FX Nicolas. « Nous travaillons avec Snowflake pour que nos clients communs puissent utiliser leurs crédits Snowflake afin de se procurer notre MDM ».
Semarchy poussera automatiquement les mises à jour de l’application xDM dans le registre Snowflake. Le client n’aura qu’à redémarrer son instance pour changer de version.
Un moyen d’attirer de nouveaux clients
Pour l’instant, cette offre s’adresse surtout aux nouveaux clients. Par ricochet, Semarchy espère convaincre une partie des clients de Snowflake qui n’ont pas adopté son MDM. « Cela dit, rien n’empêche d’accompagner des clients existants vers cette technologie », note FX Nicolas.
« En ce qui concerne les modèles que nous utilisons, toute la partie design réalisée sur une autre technologie peut être facilement portée sur Snowflake. Cette flexibilité est possible grâce à notre approche basée sur des modèles logiques. Les utilisateurs travaillent avec le langage SemQL [le DSL de Semarchy N.D.L.R.], et nous nous chargeons de générer les éléments techniques sous-jacents, comme les tables et le SQL ».
Pour l’heure, les clients ayant exprimé la volonté d’exploiter Snowflake comme base de données de référence (et non pas utiliser la Native Apps de Semarchy) l’ont fait pour des raisons d’optimisation de coût et de performance. « Ces clients-là ont mis en place des systèmes de synchronisation entre leur entrepôt Snowflake et leur MDM, dont les données de référence sont stockées dans un autre SGBD », relate le chief product officer de Semarchy. « Nos clients apprécient la stabilité et le niveau de performances offerts par Snowflake, ainsi que le rapport coût-performance, sachant que leur volume de stockage augmente sur la plateforme ». Eux s’attendent à réaliser des économies.
La disponibilité générale des hubs de données depuis la marketplace de Snowflake est prévue d’ici à la fin du premier trimestre 2025.