Storage 27 : Les clés pour se lancer dans le cloud hybride
Les entreprises iront dans le cloud, mais sans changer tout de suite leur manière d’accéder aux données. Articuler l’IT locale avec les services en ligne est tout le sujet de ce nouveau numéro de Storage.
Les entreprises ont acquis le fait qu’elles devaient aller dans le cloud pour gagner en agilité, mais leurs applications et leurs données ne sont pas prêtes. En cloud public, les applications doivent supporter les pics d’activité, c’est-à-dire que leurs instances virtuelles se démultiplient selon la quantité d’utilisateurs qui s’y connectent à un instant T. Pour y parvenir, il faut qu’elles soient au format container, alors que jusqu’à présent elles fonctionnaient sous la forme d’une machine virtuelle dans le datacenter. Packager une application pour qu’elle fonctionne quel que soit le système d’exploitation sous-jacent, – c’est le principe des containers – est la tâche des développeurs.
Les équipes informatiques de production ont quant à elles un autre problème à relever : en containers, une application ne passe plus par son système de fichiers pour accéder à ses données, mais par une URL. Il y a deux moyens pour y parvenir.
Le premier, fastidieux, consiste à réécrire intégralement l’application et à mettre toutes les données sur un volume de stockage en mode objet. Le mode objet n’a plus rien à voir avec un système de fichiers : la DSI doit refaire les règles d’indexation, refaire les autorisations d’accès et former les utilisateurs sur les nouveaux processus d’accès. Il s’agira typiquement de naviguer dans un portail plutôt que sur le réseau. Portail qui doit d’ailleurs lui aussi être développé.
Des applications en containers, mais qui accèdent à des systèmes de fichiers
La seconde option, plus simple, consiste à forcer Kubernetes, le système qui orchestre les containers, à utiliser des systèmes de fichiers. À cette fin, les fabricants de baies de disques ont tous mis au point les pilotes adéquats, appelés pilotes CSI (Container Storage Interface). Cette seconde option est le fondement du cloud hybride. Elle présente l’avantage de ne pas rompre avec les habitudes : plutôt que basculer toute l’informatique en cloud, on s’appuie sur une poignée de serveurs et baies de stockage traditionnels dans le datacenter, et ceux-ci délestent leurs contenus en cloud public.
En clair, on maintient les impératifs de latence (un datacenter local est toujours plus rapide à interroger qu’un service sur Internet), voire de sécurité. Et l’on bénéficie en même temps de la facilité du cloud pour supporter les volumes importants, les données dormantes trop chères à conserver en local (archives, sauvegardes…), les pics d’activité, ou encore l’interface vers d’autres services en ligne qui seraient trop complexes à déployer en interne.
Ce nouveau numéro de Storage propose de faire le point sur les questions qui se posent dès lors. D’abord, comment articuler un cloud public avec un hébergement privé dans un datacenter en colocation ? Car, dans la démarche du cloud, il y a aussi le projet d’externaliser l’informatique et c’est bien cette problématique à laquelle répondent les datacenters en colocation. Ensuite, il faut savoir quel cloud choisir au regard des performances nécessaires aux applications. Pour y répondre, le bureau d’études Cloud Mercato a soumis les principaux clouds publics à une batterie de tests, et force est de constater que les résultats sont particulièrement étonnants. Nous faisons également un point sur les services de stockage que propose chacun des principaux hébergeurs de cloud privé.
Du stockage local plus agile, du stockage en ligne d’abord pour le PRA
Côté stockage local, ce numéro de Storage met en lumière les principales solutions de stockage qui méritent de rester en place. Le groupe Madame Vacances a décidé de rationaliser son infrastructure en remplaçant ses baies de disques propriétaires par un système de SDS (Software-Defined Storage) qui présente l’avantage de mettre toutes les ressources dans une seule interface d’administration et qui, par sa nature virtuelle, sera plus souple pour l’extension du datacenter en mode hybride.
Les systèmes de SDS sont la base technique des infrastructures hyperconvergées et ce numéro de Storage en énumère les cinq principaux avantages. Et pour que le tour d’horizon soit complet, nous vous proposons de faire le point sur les principales solutions de stockage d’appoint qui s’offrent aujourd’hui aux entreprises.
Côté cloud, le premier usage que les entreprises en feront, ne serait-ce que pour valider sa capacité à utiliser des ressources en ligne, est la reprise d’activité. Un Plan de Reprise d’Activité (PRA) consiste à élaborer un scénario pour relancer les applications et récupérer les données depuis une copie de secours en cas d’incident. Mais le point le plus important est que ce scénario suppose toute une chorégraphie, entre les équipes et les services, qui a été chamboulée depuis l’adoption massive du télétravail.
En plus d’un article consacré aux nouvelles clés d’un PRA réussi, ce numéro de Storage propose d’illustrer le sujet avec le récit de la reprise d’activité réussie de l’éditeur Jamespot au lendemain de l’incendie qui a frappé son hébergeur, OVHcloud. Enfin, nous ferons une nouvelle fois un tour d’horizon des principaux hébergeurs de cloud, cette fois-ci concernant les services de PRA qu’ils proposent.