Stockage : Pure Storage prédit sa forte croissance en France

Pure Storage affirme que son activité croît plus que celle de ses concurrents. Sa filiale française aurait même des résultats au-dessus de la moyenne dans le groupe. La raison ? Le programme Evergreen//One.

Un milliard de dollars. C’est le revenu annuel qu’a atteint fin 2022 le programme commercial Evergreen//One de Pure Storage, qui consiste à louer des baies de disques régulièrement rénovées et maintenues par le constructeur. Pure Storage y voit la consécration de son modèle et prédit qu’il va lui faire encore gagner des parts de marché importantes en 2023.

Selon les chiffres que LeMagIT a pu obtenir, Pure Storage se serait déjà hissé à le seconde place des meilleures ventes de baies de disques aux USA, derrière Dell. En France, il serait pour l’heure quatrième derrière Dell, NetApp et HPE.

« Certains trimestres, nous passons déjà en troisième position. Notre ambition pour 2023 est d’être un solide numéro 3 en France », lance Hugues Heuzé, le directeur général de Pure Storage en France. Selon des informations qui restent à vérifier, la filiale française connaîtrait en ce moment une dynamique supérieure à celle du groupe dans sa globalité : sa croissance locale serait de 5 à 9 points au-dessus de la croissance annuelle affichée par Pure Storage dans son ensemble, laquelle oscille entre 26 et 30 % selon les trimestres.

Pour un tarif mensuel donné, le programme Evergreen propose aux entreprises de bénéficier ad vitam aeternam d’un matériel régulièrement renouvelé, tantôt avec des contrôleurs plus modernes, tantôt avec des SSD plus compacts ou qui consomment moins. L’intérêt technique de cette offre, surtout, est qu’il n’y a plus à migrer vers un nouvel équipement de stockage quand le besoin de plus de puissance ou de capacité se fait sentir. Il suffit de remplacer les éléments.

« En France, l’un de nos clients, une banque, a choisi Evergreen pour ne plus jamais avoir de migration à faire. Chez eux, ce sont des milliers d’applications dont la migration nécessite d’ordinaire 18 à 24 mois. C’est long, cela coûte cher et nuit à l’empreinte carbone – car il faut maintenir deux environnements en production pendant tout ce temps, la source et la destination – et c’est exténuant pour les équipes. Avec Evergreen//One, ils changent les contrôleurs et les SSD les uns après les autres. L’opération ne dure plus qu’une journée », argumente Hugues Heuzé.

Evergreen se décline en plusieurs gammes : Evergreen//Forever concerne uniquement le renouvellement ou l’ajout transparent de composants, Evergreen//One ajoute des services de maintenance et Evergreen//Flex permet d’installer une capacité de stockage additionnelle que l’on paie uniquement lorsqu’on l’utilise.

Une nouvelle arme de séduction : l’engagement sur la sécurité et la consommation

Si Hugues Heuzé est si sûr qu’Evergreen va continuer à apporter à Pure Storage une croissance du CA d’environ 30 %, alors que le reste du marché stagne, c’est parce que le constructeur a récemment agrémenté son offre commerciale Evergreen//One de prises d’engagements concernant la sécurité et la consommation d’énergie.

« Dans Evergreen//One, Pure Storage conserve la main sur l’équipement, ce qui n’est pas le cas des deux autres offres où le client devient propriétaire des matériels », explique Gabriel Ferreira, le directeur technique de Pure Storage France.

« Avoir la main sur l’équipement nous permet […] d’activer le Safe Mode : ce sont des snapshots immuables que l’on restaure immédiatement en cas de cyberattaque. »
Gabriel FerreiraDirecteur technique, Pure Storage France

« Avoir la main sur l’équipement nous permet depuis décembre d’activer le Safe Mode : ce sont des snapshots immuables [impossibles à effacer ou modifier avant une date donnée, N.D.R.] que l’on restaure immédiatement en cas de cyberattaque. Dans ce cas, le client n’a même pas à prendre quelques dispositions que ce soit, nous faisons des sauvegardes par défaut, sans même lui demander son avis. »

Et d’ajouter que si une entreprise perd tout de même des données malgré les dispositions prises, Pure Storage s’engage à la dédommager financièrement. Une pratique de plus en plus en vogue ; en début de semaine, Veeam faisait une annonce similaire à l’occasion du lancement de sa Veeam Data Platform.

En marge de la sauvegarde, Evergreen//One a aussi évolué en janvier avec un nouvel engagement « Energy Efficiency Service Level Agreement ». Ce service consiste à promettre à une entreprise qu’une configuration Pure Storage ne dépassera jamais un plafond énergétique, à lui fournir une console Energy Savings Visualiser pour le vérifier (et générer des documents d’audit) et à la dédommager dans le cas « improbable » où la consommation électrique grimperait au-delà de ce qui est prévu.   

Evergreen//One, locomotive de l’offre Pure Storage

De par sa nature, Evergreen//One se veut une souscription universelle, facturée à la capacité et aux services qui vont avec. C’est-à-dire que l’entreprise peut choisir de l’utiliser pour du matériel sur site, puis pour du matériel hébergé dans un cloud privé, puis pour un service de stockage en ligne fourni par Pure Storage chez Azure ou AWS.

« Dans le cas des offres chez les hyperscalers, il s’agit en l’occurrence d’une version SDS de nos baies FlashArray, qui fonctionne au-dessus de l’infrastructure de l’hyperscaler. C’est-à-dire que l’entreprise doit aussi payer pour les ressources d’infrastructure qu’elle utilise chez cet hyperscaler », précise Gabriel Ferreira.

« Néanmoins, ce système donne une liberté totale à notre client, qui peut décider à tout moment de réintégrer son stockage sur site, sans aucun effort de migration à fournir puisque, encore une fois, nous nous occupons nous-même de livrer le matériel et d’effectuer la réplication. Et ce, en maintenant une seule souscription avant, pendant et après le transfert. »

Parmi les autres fonctions débrayables depuis Evergreen//One, on trouve Fusion et Portworx Data Services. Fusion est un moteur d’intelligence artificielle qui se charge tout seul d’attribuer des volumes – et de les déplacer le cas échéant – dans un pool d’équipements Pure Storage, selon les besoins de chacun en ressources. Il gère par ailleurs automatiquement l’ajout de nouveaux environnements. Selon Pure Storage, les administrateurs économiseraient grâce à ce système 70 % de leur temps de travail sur le stockage.

« Quant à Portworx Data Services (PDS), les premiers éléments semblent nous indiquer qu’il s’agira très certainement d’un grand succès commercial », se réjouit Gabriel Ferreira. « Il s’agit de livrer Portworx avec des outils prépackagés, comme Elastic Search ou Redis, de sorte à minimiser à l’extrême l’administration des environnements Kubernetes. »
Kubernetes est, chez tous les acteurs du marché, la technologie en vogue parmi les produits d’infrastructure. Pure Storage fournit par défaut avec ses solutions de stockage un pilote CNI qui permet de les gérer directement dans Kubernetes, de sorte que les applications en containers puissent enregistrer durablement des données (fichiers ou bases de données), sans passer par un mode objet qui consisterait à réécrire entièrement les applications métier historiques.

Au-dessus de ce CNI, Portworx est un environnement qui s’assure de maintenir les règles de stockage, quel que soit l’endroit où sont déployés les containers. C’est-à-dire avec ou sans équipement Pure Storage à côté. Le bundle Portworx Data Services ajoute à ces déploiements les containers fonctionnels tiers que les applications sont susceptibles d’utiliser : moteurs analytiques, bases de données, consoles, etc.

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