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Low-code : le secteur public français, nouvelle cible d’Appian

Appian compte renforcer sa présence en France en attirant de nouveaux clients, notamment les acteurs du secteur public. Il a déjà convaincu le département des Yvelines.

Présenté officiellement il y a deux mois, Laurent Dewailly, vice-président régional d’Appian, tient véritablement ce poste depuis un an.

Avant de rallier Appian, il était le directeur des ventes des solutions software defined chez Lenovo, rôle qu’il a également tenu chez IBM.

« J’ai rejoint Appian afin de développer fortement l’activité en France », déclare Laurent Dewailly. « Depuis un an, nous avons beaucoup recruté : nous avons doublé le nombre de collaborateurs rattachés au bureau français », ajoute-t-il.

Présent sur le territoire depuis 2013, l’éditeur compte ainsi une vingtaine d’employés dans l’Hexagone, principalement des commerciaux et des avant-ventes.

Ses clients sont traditionnellement des banques, des assurances (deux secteurs qui représentent 50 à 60 % du chiffre d’affaires de l’éditeur, selon le vice-président régional), des industriels pharmaceutiques et des fournisseurs d’énergie. Sur son site Web, Appian mentionne une poignée de clients français : GRDF, Transdev, Groupama et Natixis.

Outre le fait d’attirer de nouveaux clients, l’éditeur souhaite renforcer sa présence au sein des administrations en Europe. Il espère ainsi reproduire le succès obtenu auprès des agences et du gouvernement américain. Pour information, sa plateforme low-code est déployée par des unités de la US Navy, de l’US Air force, le Département de la sécurité intérieure ou encore le Département de l’agriculture.

Il faut toutefois prendre en compte des particularités locales, note Laurent Dewailly. « Le service public présente un potentiel très important et il a déjà fait énormément de progrès en France », affirme-t-il.

À titre d’exemple, le dirigeant évoque des procédures accélérées comme les déclarations d’impôts ou l’obtention d’une carte grise. « Mais quand l’on connaît le poids du secteur public en France, l’on sait que nous avons là une particularité », continue le responsable.

Pour convaincre les administrations, l’éditeur mise – selon les termes du vice-président régional – sur l’exhaustivité de la plateforme BPM/low-code taillée originellement pour le CASE management. Sans surprise, il met sur le devant de la scène les fonctionnalités d’automatisation robotisée des processus et de process mining.

Répondre aux enjeux de transformation des administrations françaises

« Dans le public, il y a beaucoup de travail d’automatisation à faire », estime le responsable. « Jusqu’à présent, la France avait énormément de bras, mais au cours du premier mandat d’Emmanuel Macron, il y a eu une baisse du nombre de fonctionnaires. Il faut bien traiter les demandes, assurer les services et une plateforme comme Appian peut répondre aux exigences des citoyens », poursuit-il.

Toutes les administrations françaises ne sont pas concernées. Depuis 2016, cette baisse est principalement due au remplacement des contrats aidés par des contractuels. En 2020, L’INSEE observe bien une diminution des effectifs dans les ministères économiques et financiers (-2,4 %), aux ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (-3,2 %), dans la fonction publique territoriale (-0,4 %), mais note une hausse générale de 0,6 % du nombre de fonctionnaires.

Le besoin d’automatisation provient plutôt de la volonté de moderniser les systèmes administratifs. À ce titre, Laurent Dewailly estime qu’Appian a un autre atout dans sa manche : son système de modélisation de données.

« Nous allons récupérer les données dans les systèmes sources. Nous pouvons les modifier et les réinjecter ou encore les mettre à disposition des métiers », commente-t-il. Cependant, tout comme l’exploration des processus et la RPA, cette capacité qui permettrait d’amoindrir les problématiques d’intégration de données n’est disponible que depuis peu.

En ce qui concerne l’hébergement des applications, Appian promeut habituellement son offre cloud, accessible par défaut sur AWS. Les entreprises et les administrations françaises sont toutefois plus enclines à déployer son offre on-prem. « Nous avons de très gros clients français qui préfèrent déployer la plateforme sur site. Les éditeurs qui le proposent sont de plus en plus rares », défend Laurent Dewailly.

Mais c’est sans doute sur la rapidité de développement que l’éditeur veut gagner des points. Le vice-président rappelle l’existence de l’offre Appian Guarantee. « Nous savons nous engager auprès d’un client à réaliser son premier projet juste avant la mise en production en huit semaines », souligne-t-il. « Le paradigme est à la semaine et non au mois ou à l’année ».

Cette agilité de développement serait due à la relative facilité de prise en main de la plateforme par les consultants des intégrateurs d’abord, et des équipes internes des clients, ensuite.

« Ce que me disent nos partenaires, c’est qu’avec Appian, les consultants juniors peuvent être très rapidement opérationnels », vante le dirigeant.

Secteur public : la concurrence au rendez-vous

 Encore faut-il que les administrations puissent prendre connaissance de l’offre de l’éditeur américain. En ce sens, Appian est listé auprès de la centrale d’achats de l’UGAP, tandis qu’il a rempli une fiche pour figurer dans le catalogue GouvTech.

Ces points d’accès sont également ceux de ses concurrents, en premier lieu Pegasystems. Au cours de ces trois dernières années, cet éternel rival a gagné des appels d’offres notables. Il a été choisi par l’agence nationale de l’habitat pour concevoir la plateforme de demandes d’aides dans le cadre du dispositif MaPrimeRenov. De même, le produit de Pega motorise le système de certification des hôpitaux de la Haute Autorité de Santé.

«J’espère reprendre des parts de marché à mes concurrents ».
Laurent DewaillyVice-président régional, Appian

De son côté, Appian ne mentionne qu’un seul client du secteur public : le département des Yvelines. La suite low-code a permis de développer l’outil Papyrus, une solution de prise de rendez-vous et de gestion d’entretiens avec les usagers intégrée au CRM Dynamics 365. Ce projet a justement été mené en huit semaines, dans le cadre du programme Appian Guarantee. Désormais, le département des Yvelines cherche l’entreprise qui maintiendra Papyrus et étendra ses fonctionnalités.

Ce n’est qu’un début, selon le directeur commercial français d’Appian. « Je pense que s’installer sur le marché du secteur public prend du temps, mais c’est extrêmement important dans une stratégie commerciale, notamment en France », assure Laurent Dewailly. « Et j’espère reprendre des parts de marché à mes concurrents ».

Pour opérationnaliser cette prise de part de marché, l’éditeur compte également sur ses partenaires, les cabinets de conseil, les ESN et les intégrateurs. « Nous travaillons avec les cabinets tels KPMG, les ESN comme Capgemini ou Atos ou encore les sociétés indiennes avec qui nous collaborons de plus en plus », liste le responsable français. Sur son site Web, Appian mentionne aussi Accenture, Cognizant, Deloitte, EY, HCL, Infosys PWC, Tata et Wipro. « Nous avons également des partenaires de plus petites tailles, des spécialistes de la plateforme Appian », précise Laurent Dewailly. « Ceux-ci peuvent répondre rapidement à la demande d’un client sur un projet particulier où interviennent en complément de grands acteurs ».

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