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Pour enrichir Kubernetes Lens, Mirantis met la main sur Shipa

La jeune entreprise, cofondée par des vétérans de Juniper et de CloudBees, ajoute une option « extrêmement simple » pour la découverte automatique des applications et la gestion continue, selon Mirantis.

Le portail pour développeurs Lens Kubernetes a gagné des fonctionnalités de gestion du cycle de vie des applications cette semaine grâce à l’acquisition d’une startup en phase de démarrage.

Mirantis a déployé cette semaine un nouveau module pour son IDE Lens, Lens Apps, qui intègre des outils de Shipa, une startup qu’elle a acquise pour un montant compris entre 10 et 30 millions de dollars cette semaine. Les six employés de Shipa vont rejoindre Mirantis, dont le cofondateur et PDG Bruno Andrade, anciennement directeur principal de l’ingénierie logicielle chez Juniper Networks, ainsi que le cofondateur et vice-président de l’ingénierie Vivek Pandey, qui a précédemment cofondé CloudBees.

Les outils de découverte automatique des applications Kubernetes et de gestion automatisée des clusters de Shipa sont désormais disponibles en tant que Lens Apps pour tous les utilisateurs du portail des développeurs Lens Kubernetes de Mirantis. L’arrivée de Shipa fait suite à l’acquisition, l’année dernière, de la startup Amazee.io, dont les solutions de déploiement de Kubernetes font également partie de Lens.

« Shipa s’adresse à toutes les applications qui sont déjà en place et en cours d’exécution sur une plateforme Kubernetes. »
Adrian IonelPDG de Mirantis

Selon Adrian Ionel, PDG de Mirantis, Amazee a ajouté à Lens une prise en charge initiale du déploiement d’applications Kubernetes qui a permis d’abstraire la complexité de l’infrastructure de conteneurs sous-jacente. Shipa ajoute maintenant des fonctionnalités de gestion « day two » pour les clusters Kubernetes existants et nouvellement créés via Lens.

« Amazee se concentre sur la livraison et le déploiement d’applications, pas sur les clusters eux-mêmes », affirme Adrian Ionel. « Shipa s’adresse à toutes les applications qui sont déjà en place et en cours d’exécution sur une plateforme Kubernetes. Il s’agit de répondre à la question suivante : comment puis-je les exécuter de manière extrêmement simple ? »

Pour un ingénieur de Google Cloud, Shipa se distingue par sa flexibilité

Il existe de nombreux outils sur le marché qui simplifient la gestion de Kubernetes pour les développeurs. Parmi eux, l’on trouve des fournisseurs de plateformes Kubernetes tels que VMware Tanzu et IBM Red Hat OpenShift, ainsi que le portail pour développeurs Docker Desktop.

Là où le produit de Shipa se démarque, c’est sa capacité à coexister avec d’autres approches de gestion de Kubernetes, et le fait qu’il offre la simplicité sans sacrifier l’extensibilité qui rend Kubernetes populaire, avance Kelsey Hightower, ingénieur distingué chez Google Cloud, qui a servi de conseiller à la startup depuis 2020.

« Chaque organisation a une façon différente d’exprimer les politiques et les meilleures pratiques », insiste Kelsey Hightower.

Shipa permet aux ingénieurs de plateforme de mettre en place un cadre de politiques via les contrôleurs d’admission Kubernetes. Les ingénieurs en question peuvent également choisir le degré de prescription avec les ressources Kubernetes préconfigurées auxquelles les développeurs accèdent via l’interface de Shipa, ajoute l’ingénieur distingué chez Google Cloud.

 « Certaines équipes avancées peuvent directement accéder à Kubernetes et configurer eux-mêmes ces ressources. Mais il y aura toujours des équipes qui diront : “ce n’est pas que nous ne sommes pas intelligents, c’est juste que nous n’avons pas le temps” ».

Pour les équipes DevOps qui préfèrent ne pas entrer dans les menus détails de Kubernetes pour gérer leurs propres applications, Shipa permet une gestion hautement abstraite des clusters au sein et à côté des clusters autogérés, résume-t-il.

« Ce que vous pouvez faire, c’est installer quelque chose comme Shipa et lui donner 50 % d’un cluster », explique Kelsey Hightower. « En fin de compte, je peux toujours utiliser tous les mêmes outils Kubernetes que j’utilisais auparavant, donc [je] ne prends pas une décision à sens unique en choisissant Shipa ».

Adrian Ionel ajoute que la découverte automatique des clusters Kubernetes et de leurs composants par Shipa a convaincu Mirantis de racheter la startup. Shipa lie également la découverte automatique et l’observabilité intégrée à l’automatisation des runbooks pour la gestion de l’infrastructure – quelque chose que les ingénieurs de plateforme peuvent mettre en place en utilisant des combinaisons d’outils, mais que Shipa intègre à l’interface du portail de développement Lens Kubernetes.

Lens gagne en popularité, selon Mirantis

Mirantis, qui a acquis l’entité commerciale de Docker en 2019, doit faire face à une forte concurrence de la part de fournisseurs plus importants tels qu’IBM/Red Hat et VMware Tanzu. Pourtant, son portail de développeurs Lens Kubernetes a connu une forte croissance au cours des deux dernières années, avance Adrian Ionel.

Lens comptait entre 4 000 et 5 000 utilisateurs en mai 2020. Aujourd’hui, le PDG de Mirantis affirme que 750 000 utilisateurs finaux se sont dotés de l’IDE. Depuis que la société a lancé Lens Pro en juillet 2022, elle a recensé plus d’un millier d’usagers payants pour l’outil. Baille Gifford, société de gestion de placements écossaise, compte à elle seule 200 utilisateurs uniques de Lens Pro.

De son côté, Shipa a pour client Hard Rock Digital, AppMax, l’université de Toronto ou encore BambooHR.

Bien que la solution de Shipa ne soit maintenant disponible que sous forme de Lens Apps, elle peut être utilisée comme un module autonome – sans besoin d’utiliser Lens – assure Adrian Ionel. Ce module ne nécessite pas d’abonnement à Lens Pro.

« L’ensemble de la base d’utilisateurs va pouvoir l’utiliser », prévoit le PDG. « En 30 secondes, ils vont pouvoir découvrir automatiquement des applications et appliquer des runbooks ».

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