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Orange fait la démonstration d’un réseau 5G privé sur antenne publique

L’opérateur est désormais prêt à commercialiser une offre hybride dans laquelle les entreprises pourront aussi se servir d’une antenne publique 5G pour faire passer leur réseau local privé, de manière bien plus efficace que le Wifi.

L’opérateur Orange vient de tester avec succès un réseau 5G privé « hybride », soit l’utilisation d’une partie de la bande passante d’antennes 5G publiques pour établir des communications privées dans un périmètre donné. L’enjeu est de supplanter le Wifi en tant que réseau local sans fil, avec une bande passante plus fiable et plus étendue entre les équipements (des caméras de surveillance dans un stade aux machines-outils sur un site industriel) comme entre les appareils des salariés.

Comparativement au Wifi, la 5G privée évite les déconnexions et les pertes de paquets, lesquels sont courant sur des sites très fréquentés. Elle évite également l’installation d’une flotte de bornes et de toute l’infrastructure réseau associée, puisqu’il suffit de s’abonner à un service auprès de l’opérateur pour utiliser son antenne 5G publique locale. Chez Orange, ce nouveau service est baptisé Mobile Private Network.

Une seule carte SIM pour des connexions hybrides

Accessoirement, cette 5G privée là n’a pas besoin qu’une carte SIM dédiée soit installée dans tous les appareils, contrairement aux premiers réseaux radio privés (ceux de la bande de fréquence 38, à base de 4G). Ici, tout appareil qui sort de la zone de couverture de l’antenne partagée bascule automatiquement sur le réseau public d’Orange. Les entreprises pourront d’ailleurs souscrire à un forfait unique qui comprend 5G privée et 5G publique. Cet abonnement sera sans doute appelé Mobile Private Network Hybrid.

Mais il y a mieux que maintenir la connectivité en dehors de la zone de couverture : le routage des communications sur le réseau public ou le réseau privé selon les applications.

Lors de sa démonstration sur son site d’Arcueil, en région parisienne, Orange a notamment connecté un PC portable – dépourvu de carte SIM - à un routeur 5G de la marque Cradlepoint. Celui-ci permettait de manière simultanée de se connecter à la partie privée de l’antenne 5G, pour superviser un processus industriel situé dans la même zone de couverture, et à sa partie publique pour établir une communication vidéo via Internet avec un prestataire externe.

Parmi l’inventaire des équipements mis en œuvre dans son service Mobile Private Network Hybrid, on note qu’Orange cite les antennes 5G qu’il achète à Ericsson et à Nokia, mais pas celles de Huawei, qui constitueraient pourtant une grande partie de sa flotte.

Enfin de la vraie 5G

Les technologies employées comprennent le Slicing, pour découper la bande passante globale d’une antenne en sous-réseaux étanches, et le Local Breakout, pour router les paquets sur le réseau public ou sur le réseau privé.

Le Slicing faisait paradoxalement partie du cahier des charges initial de la 5G. Alors que tous les opérateurs se targuent de couvrir le territoire national d’antennes 5G depuis fin 2020, il aura donc fallu attendre un peu plus de deux ans et demi pour voir enfin apparaître chez l’un d’eux une version complète de la dernière génération de réseau mobile. Entretemps, il a été décidé de baptiser les réseaux 5G complets – qui comprennent le Slicing – « 5G-SA » (Stand Alone) et les autres, qui ne sont que de la 4G rapide, « 5G-NSA » (Non Stand Alone).

Premier opérateur français à prouver le fonctionnement d’une offre 5G avec slicing, Orange se targue également d’être en avance sur la maintenance automatisée de son réseau mobile. La maintenance automatisée est une autre caractéristique qui était censée arriver dès le départ avec la 5G, mais qu’aucun opérateur ne semble encore avoir implémentée.

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