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Workplace : Zoom met encore plus d’IA dans tous ses outils collaboratifs

La nouvelle offre « tout en un » de Zoom arrive sur un marché dominé par Teams et alors que les entreprises montrent une certaine méfiance sur l’usage de leurs données par les IA. Mais Zoom peut jouer la carte de la popularité auprès des utilisateurs pour tenter de s’imposer.

Zoom lance un nouveau « hub » collaboratif, après Zoom One. Ce hub embarque de l’intelligence artificielle (IA) et regroupe des applications internes et externes.

Workplace consolide ainsi les applications de messagerie instantanée, de téléphonie, de vidéoconférence et de mails de Zoom. Le tout s’accompagne d’API, de SDK et de connecteurs avec des outils disponibles depuis la Zoom App Marketplace – dont les messageries et le stockage cloud de Google ou de Microsoft. Et Workplace inclut donc AI Companion, le nouvel assistant à base d’IA de Zoom. Sans frais supplémentaires.

Le fait de ne pas facturer AI Companion pourrait être un avantage concurrentiel décisif par rapport aux grands rivaux que sont Microsoft et Google. Ces deux éditeurs facturent jusqu’à 30 $ par utilisateur et par mois pour leurs assistants intelligents.

Après une première année de « buzz » autour de l’IA générative en 2023, 2024 est l’année où les entreprises évaluent les assistants de manière plus rigoureuse pour déterminer si, oui ou non, les versions payantes valent les coûts supplémentaires demandés, constate Irwin Lazar, analyste au cabinet d’études Metrigy.

AI Companion dans Workplace

AI Companion dans Workplace (Meetings, Team Chat, Whiteboard, etc.) pourra composer des messages et des emails. Il pourra générer des résumés des conversations, et faire des ébauches de documents ou de tableaux blancs. Ou encore, prendre des notes pendant des réunions. Dans Zoom Phone, l’IA pourra résumer les appels, hiérarchiser les messages vocaux et recommander des tâches de suivi.

En mai, Zoom prévoit d’ajouter une autre fonctionnalité appelée Ask AI Companion, qui pourra rassembler, consolider et partager des informations et des données provenant de sources multiples – de la plateforme Zoom et de certaines applications tierces.

Cet outil, explique l’éditeur, aura pour but d’aider à préparer les réunions et à assurer le suivi des personnes après celles-ci.

Zoom plus populaire que Teams

Workplace arrive alors que la croissance du chiffre d’affaires (CA) de Zoom ralentit. Au cours de l’année 2023/2024, son CA a augmenté de seulement 3,1 %, contre 7 % au cours de l’exercice précédent.

Mais Zoom reste très populaire auprès des professionnels, et Workplace pourrait s’avérer utile aux utilisateurs qui souhaitent pousser cette solution en interne face à ses concurrents, estiment les analystes.

« Zoom est très apprécié des utilisateurs. Nos données montrent que si les clients de Microsoft et de Google ont accès à Zoom, la plupart d’entre eux utiliseront Zoom pour les réunions », partage Irwin Lazar.

Zoom est en concurrence directe avec Teams de Microsoft qui ne cesse de gagner du terrain. Mais les progrès de Teams ne sont qu’en partie dus au produit. Si sa part de marché augmente, c’est aussi – voire surtout – parce qu’il est un composant de la suite de productivité Microsoft 365, rappelle Gabe Knuth, analyste chez Enterprise Strategy Group (groupe TechTarget, propriétaire du MagIT).

Aussi populaire soit-il, « Il faudra [que Zoom] démontre [aux décideurs] que la valeur de ses fonctionnalités collaboratives dépasse celles de Teams et de Microsoft 365 » avertit Gabe Knuth.

Outils collaboratifs : « Les organisations montre des signes d’inquiétude  »

En août, Zoom a modifié les conditions générales de son IA. L’éditeur a étendu son utilisation des données de ses clients. Cette décision a inquiété et a même donné lieu à une plainte déposée par le « Center for AI and Digital Policy » auprès de la Federal Trade Commission.

« Les outils collaboratifs et les transcriptions [générées par l’IA] suscitent d’énormes inquiétudes dans les entreprises », déchiffre Avivah Litan, analyste chez Gartner. « Tout le monde craint que ces transcriptions ne se retrouvent devant les tribunaux ou chez les concurrents ».

Face aux critiques, Zoom est revenu sur sa décision de changer ses conditions. Et il est peu probable que l’incident ait la moindre conséquence sur sa réputation, estime l’analyste.

Il n’en reste pas moins que les entreprises veulent de plus en plus un contrôle total sur les conversations tenues lors des réunions, sur les échanges des fils de discussion et sur le contenu de leurs mails, liste Avivah Litan.

Or, selon elle, aujourd’hui, la plupart des plateformes collaboratives n’offriraient pas les contrôles suffisants pour répondre aux exigences des départements juridiques des entreprises.

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