Grande mise à jour des baies de stockage chez NetApp

Le constructeur vient de rafraîchir son catalogue des baies AFF et StorageGRID avec de nouveaux modèles tantôt deux fois plus performants, tantôt deux fois plus capacitifs.

Deux fois plus performantes, jusqu’à 40 millions d’IOPS et jusqu’à 1 To/s de bande passante. Telles sont les caractéristiques que NetApp met en avant pour présenter tout un train de nouvelles baies de stockage : les AFF A70, A90 et A1K, mais aussi, en mode objet, les StorageGRID SG6160, SG5860, SG5812 avec leurs répartiteurs de charge SG110 et SG1100.

Dans le même temps, NetApp met à jour son système OnTap 9.15 vers plus de protection contre les cyberattaques, ainsi que son système d’administration BlueXP pour qu’il étiquette automatiquement les données au fil de l’eau, afin d’améliorer la gouvernance comme les ingestions dans une IA.

AFF : des processeurs plus modernes et plus de connectique

La principale modernisation dont bénéficient les dernières baies AFF tient dans le fait qu’elles utilisent des bus PCIe 5.0 et des mémoires DDR5 quatre fois plus rapides que sur la génération précédente. De fait, elles s’accompagnent désormais de connectiques 200 Gbit/s Ethernet et 64 Gbit/s Fibre Channel.

Les AFF A70 et A90 remplacent respectivement les A400 et A800. Elles conservent le même boîtier 4U pouvant contenir 48 SSD. Leurs deux processeurs sont des Sapphire Rapids, soit la génération de Xeon lancée en 2023, tandis que les modèles d’AFF précédents reposaient sur des Xeon Cascade Lake de 2019, limités aux bus PCIe 3.0 et aux mémoires DDR3.

De fait, les nouvelles baies disposent de 18 slots d’extension PCIe – contre 8 précédemment. Cela leur permet de proposer aux serveurs 18 (A70) et 56 (A90) connecteurs FC 64 Gbit/s, contre 32 connecteurs FC 16 Gbit/s (A400) et FC 32 Gbit/s (A800) précédemment. Le nombre de ports Ethernet en 200 Gbit/s est de 24 sur les deux nouvelles machines. Rappelons que les AFF sont des baies de stockage qui peuvent fonctionner en NAS (partage de fichiers sur réseau Ethernet), comme en SAN (accès en mode bloc, historiquement en Fiber Channel).

L’AFF A1K remplace pour sa part l’ancienne A900. Cette dernière disposait de deux Xeon Ice Lake de 2021 avec bus PCIe 4.0 et mémoire DDR4, tandis que la nouvelle baie est équipée de Xeon Sapphire Rapids. Manifestement, il s’agit à présent de présenter deux contrôleurs chacun comprenant deux processeurs, chacun dans un boîtier 2U, plus un tiroir de 24 SSD NVMe également de 2 U ; soit un total de 6U, contre un bloc de 8U pour la précédente A900.

Du fait de ses deux contrôleurs séparés, l’AFF A1K totalise moins de ports FC 64 Gbit/s que l’A90 : on en dénombre 48. La quantité totale de ports Ethernet 200 Gbit/s est la même : 24. L’ancienne A900 disposait de 64 ports FC 30 Gbit/s et de 36 ports Ethernet 100 Gbit/s.

Toutes ces baies supportent d’être mises en cluster jusqu’à 24 nœuds regroupés en 12 paires de nœuds redondants. La quantité de SSD maximum gérée par une paire de nœuds comme par cluster (le cluster permet d’augmenter les débits et les accès) est de 2 880, soit une capacité effective de 185 Po. Les SSD supplémentaires sont fournis par des tiroirs de disques 2U comprenant chacun 24 SSD NVMe.

Toutes les baies peuvent communiquer avec les serveurs en NFS, SMB, S3 (NAS), ainsi qu’en NVMe/FC, NVMe/TCP (SAN). Les anciens protocoles en mode bloc FC et iSCSI sont toujours supportés, quoique non optimisés pour les SSD NVMe de ces baies.

NetApp a noué un partenariat avec Lenovo pour proposer un bundle « AIPod » dédié aux tâches d’inférence. Il comprend une nouvelle baie AFF et deux serveurs dotés de GPU L40S de Nvidia.

OnTap : encore plus de sécurité

Concernant le système d’exploitation OnTap de ces baies, sa dernière version 9.15.1 dispose d’une fonction SnapMirror ActiveSync qui permet de synchroniser les baies entre elles. Il est important de noter qu’il ne s’agit pas de copier le contenu d’une baie en production vers une baie de secours.

Il s’agit bien d’avoir deux baies en production, éventuellement à deux endroits différents (avec le module FlexCache), qui se synchronisent pour offrir à leurs utilisateurs respectifs les mêmes contenus. Selon NetApp, si une des deux baies tombe en panne, l’autre est capable de prendre le relais pour tous les utilisateurs.

Parmi les fonctions censées renforcer la sécurité des données, citons des zones de données immuables, le blocage automatique des accès suspects et que seuls plusieurs administrateurs travaillant de concert peuvent débloquer.

BlueXP, la console d’administration au-dessus des produits OnTap, apporte pour sa part des fonctions clés en main de restauration après incident et de protection contre les ransomwares. Ses nouvelles fonctions d’étiquetage et de classification automatiques des contenus doivent notamment favoriser le RAG, à savoir le fait de chercher dans ses propres documents des données pertinentes à envoyer à une IA générative lorsqu’on lui soumet un prompt.

StorageGRID : deux fois plus de capacité

Les baies StorageGRID n’offrent qu’un accès objet S3 et se veulent des solutions de stockage surtout intéressantes par leur rapport capacité/prix, plus que par leurs performances, significativement inférieures à celles des AFF. Elles sont destinées à la conservation de données froides : sauvegardes, archives, bases documentaires. Contrairement aux baies AFF (et ASA), les StorageGRID ne fonctionnent pas sous le système OnTap, mais sous un système dédié, simplement baptisé StorageGRID System.

La plus grande nouveauté des dernières baies StorageGRID tient aux disques durs qu’elles peuvent utiliser : des unités de 22 To de capacité contre 12 To maximum précédemment et le support de disques 10 To certifiés FIPS 140.

La certification FIPS 140, initialement développée pour les besoins du gouvernement américain, mais vraisemblablement appréciée par tous les milieux bancaires du monde occidental, consiste à octroyer au disque différents niveaux de sécurité. Par exemple, le contenu est systématiquement chiffré, l’identité des utilisateurs qui accèdent au contenu est sauvegardée dans une partie non effaçable, le dispositif sert à savoir si quelqu’un a physiquement accédé au disque, etc.

La SG6160 succède à la SG6060 dont elle reprend le format 5U avec 58 disques durs et la configuration processeur de 40 cœurs à 2,4 GHz. Elle supporte d’être étendue avec un ou deux tiroirs 4U de 48 disques durs chacun, soit une capacité brute maximale de 3,96 Po. Sa connectique est meilleure, avec 4 ports Ethernet 100 Gbit/s contre autant de ports Ethernet en 25 Gbit/s précédemment.

Les SG5860 et SG5812 succèdent respectivement aux SG5760 et SG5712 avec une configuration processeur un peu meilleure : 8 cœurs à 2,2 GHz, contre 2 GHz précédemment. Les modèles SG5x60 proposent 60 disques durs dans un boîtier 4U, tandis que les modèles SG5x12 ont 12 disques durs dans un boîtier 2U. Il n’est pas possible de les étendre avec des tiroirs de disques. De fait, les SG5860 et SG5812 offrent respectivement 1,32 Po et 264 To de capacité maximale, contre 720 To et 144 To précédemment.

À ces nouvelles baies s’ajoute une mise à jour de la SGF6112 lancée l’année dernière. Cette version, en boîtier 1U, est la seule à être équipée de SSD, ici au nombre de 12. La nouveauté est que la machine supporte à présent des SSD QLC de 30,7 To, contre des unités TLC de 15,36 To jusqu’ici. De fait, sa capacité brute est doublée : 368,4 To, contre 184,2 To précédemment.

Les baies StorageGRID sont conçues pour être assemblées en cluster derrière des répartiteurs de charge au format 1U. Deux nouveaux modèles SG1010 et SG110 remplacent ici les anciens SG1000 et SG100 avec plus de puissance de traitement pour fluidifier les accès. Le SG1010 a 48 cœurs de processeurs à 2,6 GHz contre 40 cœurs à 2,1 GHz sur l’ancien modèle. Le SG110 a 24 cœurs à 2,7 GHz contre 10 à 2,4 GHz avant. La connectique reste inchangée, soit 4 ports Ethernet à 100 Gbit/s sur le haut de gamme et à 25 Gbit/s sur l’entrée de gamme.

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