PME et ETI : la culture data mûrit (mais l’exploitation des données reste faible)
Selon l’Observatoire de la Maturité Data des Entreprises de Datasulting, les données sont considérées de plus en plus comme des actifs stratégiques par des entreprises attirées par l’IA. Mais la qualité des données, un vrai socle data, et les compétences sont des défis pour des ETI et des PME qui se montrent néanmoins volontaires.
Les ETI et PME françaises se mettent doucement, mais sûrement, à la gestion des données. C’est une des principales conclusions du rapport 2025 du cabinet de conseil Datasulting qui publie chaque année son Observatoire de la Maturité Data des Entreprises (alias OMDE).
« Le pourcentage de décideurs avec un faible niveau de connaissance des données est passé de 51 % en 2022, à 33 % en 2024 », note ainsi l’étude. Mieux, 67 % des décideurs estimeraient avoir un bon niveau de connaissance des sujets data, contre 35 % en 2022.
Il n’en reste pas moins que malgré cette prise de conscience qui progresse chaque année un peu plus, un décalage persiste entre, d’un côté, le potentiel des données, et, de l’autre, la capacité à le concrétiser. Moins d’une entreprise sur quatre interrogée exploiterait en effet efficacement ses données (22 %).
La qualité des données, toujours une entrave
Des problématiques ne changent pas en revanche : celles de la qualité des données.
« Pour faire de l’IA utile, il faut se préoccuper de construire un socle data solide. »
Gaël PhilippeDatasulting
Certes, le sujet progresse lui aussi avec 68 % des entreprises qui déclarent qu’elles assurent un suivi de cette qualité, contre 54 % en 2023 et 51 % en 2022. Mais un tiers seraient toujours freinées par des manques de budget pour traiter ces sujets et 43 % par manque de temps.
« Les PME se sentent de plus en plus concernées par l’impact que pourrait avoir l’IA générative sur leurs métiers et leur secteur d’activité », souligne Gaël Philippe, président de Datasulting. « Pour autant, nous constatons que leur maturité sur l’usage des données reste faible et que pour faire de l’IA utile, il faut également se préoccuper de construire un socle data solide ».
Des ETI qui regardent de plus en plus l’IA
« L’accélération de l’adoption de l’IA est une réalité que nous constatons quotidiennement. »
Luc MauretteDatasulting
Or, selon les chiffres de l’Observatoire de la Maturité Data, les ETI regardent de plus en plus vers l’intelligence artificielle. Mais pour l’instant, elles ne font que regarder.
« Si seulement 3 % des entreprises ont déployé des IA génératives, ce chiffre va très rapidement décoller puisque près d’une PME-ETI sur 2 (49 %) anticipe un impact significatif de l’IA dans leur secteur d’activité », prédit cependant Datasulting.
« L’accélération de l’adoption de l’IA par les PME-ETI est une réalité que nous constatons quotidiennement chez nos clients », insiste Luc Maurette, consultant IA chez Datasulting.
Des ETI et des PME volontaires
Du côté des actions, 49 % des ETI et des PME auraient déjà sensibilisé ou formé leurs collaborateurs aux données, et 38 % auraient mené des campagnes de communication internes.
Pour Datasulting, ce point est particulièrement important, car « l’accompagnement des collaborateurs reste crucial pour pérenniser la dynamique [vers une culture data] ».
Quasiment toutes les ETI et PME (89 %) ont également nommé un responsable des projets data, contre 78 % en 2023 et 71 % en 2022.
Du côté des RH, les compétences data sont de plus en plus internalisées, avec une forte progression du profil de data analyst et d’ingénieur data. Le data scientist resterait encore un peu en retrait.
Enfin, et plus globalement, l’immense majorité des entreprises (74 %) envisageraient de mener de nouvelles actions en 2025 pour tirer davantage profit de leurs données. Il y a donc une volonté. Il ne reste plus qu’à trouver le chemin comme diraient les Anglo-saxons (« When there is a will, there is a way »).