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Les ETI françaises veulent exploiter leurs données, mais leur maturité reste faible (étude)

La 4e édition de l’Observatoire de la Maturité Data des Entreprises montre que les PME et les ETI progressent aussi bien dans l’outillage BI, que dans les compétences ou la culture « data ». Mais la maturité globale reste faible, malgré une volonté forte des entreprises de mieux exploiter leurs données.

L’instructif « Observatoire de la maturité data des entreprises » – réalisé chaque année par le cabinet de conseils Datasulting – constate, que par rapport à l’édition 2023, de plus en plus de PME et d’ETI s’estiment « capables d’exploiter correctement leurs données ».

Cette maturité globale est en progression continue et significative (+5 points par rapport à 2022 et + 9 points par rapport à 2021), mais elle reste à un niveau relativement faible de 24 %. En résumé, les trois quarts des ETI et PME françaises pensent encore ne pas être prêtes pour faire de l’analytique, même si elles le souhaitent fortement.

« 85 % des répondants sont convaincus que l’exploitation de leurs données leur permettra d’améliorer la performance de leur entreprise. Convaincus, mais tout est encore à faire pour activer ce potentiel », commente Datasulting.

Le frein de la Data Quality

Parmi les freins soulignés par l’Observatoire, on retrouve, encore et toujours, la problématique de la qualité des données. « C’est un vrai sujet d’interrogation. Une entreprise sur deux n’assure pas de suivi de la qualité de ses données », constate le cabinet de conseils. « Établissez un plan de contrôle : évaluez la complétude et la cohérence de vos données grâce à un reporting de pilotage et des alertes », invite-t-il pour répondre à ce défi.

La « data quality » n’est cependant pas le seul frein. Le manque de connaissances et de compétences (pour 41 % des PME et des ETI sondées), le manque de temps (également pour 41 %) et des outils non adaptés qui permettraient d’accéder aux données (pour 32 %) sont aussi le plus souvent cités devant le manque de budget (pour 28 %).

Côté positif, la culture des données serait en progression. Si 60 % des décideurs disaient avoir un faible niveau de connaissance du sujet en 2022, ils sont 50 % en 2023. Là encore, on pourra voir, dans ce moitié-moitié, un verre à moitié vide ou à moitié plein.

Les outils BI progressent, Excel résiste

Quant à l’outillage BI, il évolue lui aussi et monte en gamme. « Qlik, Power BI, Tableau et consorts se démocratisent. Nous assistons à un déploiement de [ces] outils de Business Intelligence ».

Infographie sur la corrélation entre l'utilisation des outils de BI et la maturité data des entreprisesUtilisation des outils de BI selon la maturité data que Datasulting symbolise
par des persona allant du jardinier amateur au cultivateur professionnel.

Aujourd’hui, ce sont 39 % des PME et ETI qui en sont équipées contre 21 % en 2022, chiffre Datasulting. « C’est le signe d’une volonté de s’appuyer sur leurs données pour booster la performance de leur activité ».

Ce changement de paysage est à nuancer, là encore, puisque « le tableur [N.D.R. : Excel] reste néanmoins un incontournable pour la moitié de nos entreprises ».

Ce facteur de l’outillage BI est très intéressant à suivre, dixit Datasulting, car il existe de fait une corrélation très forte entre le degré d’équipement en solutions BI (et analytique) et le degré de maturité globale d’une organisation.

Data Science, parent pauvre des projets « data »

L’Observatoire met également à jour une multiplication des projets « data ». Une entreprise sur deux (48 %) a mis en place des actions concrètes en 2023 pour tirer profit de leurs données (+6 points par rapport à 2022).

Mieux, 62 % prévoient d’en lancer un dans les 12 mois (un bond de + 18 points).

Cette appétence a une répercussion sur les RH. Les ETI et les PME internalisent de plus en plus les compétences data, mais elles sont aussi de plus en plus à la recherche de nouveaux profils. À commencer par les fameux data scientists.

Infographie sur les compétences data que possèdent les ETI françaises

 La data science est d’ailleurs le parent pauvre de la gestion des données. À peine une ETI/PME sur dix en ferait. Ce qui est tout de même deux fois plus que dans les entreprises sur le segment « inférieur » en taille des TPE/PME, selon une récente étude de France Num.

Attention, cependant, de ne pas internaliser pour internaliser, avertit le cabinet de conseils pour qui « le recrutement de ces ressources rares doit être planifié et synchrone avec le déploiement de votre architecture data ».

L’étude a été menée auprès de 288 organisations en France, du 1er avril 2023 au 31 août 2023. L'évaluation pour l'Observatoire 2024 a débuté.

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