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L’État ouvre un cours pour aider les start-up françaises à décrocher les marchés publics

La Mission French Tech (DGE) lance une formation gratuite pour aider les start-up à comprendre les marchés publics. Un enjeu stratégique alors que ces contrats restent souvent ignorés par de jeunes entreprises qui ne savent pas comment les gagner.

La commande publique représente un marché majeur pour les entreprises françaises, avec plus de 200 milliards d’euros de contrats passés chaque année par l’État et les collectivités. Pourtant, les start-up peinent encore à s’y imposer.

Un accès encore limité des start-up à la commande publique

Selon un rapport du Médiateur des entreprises publié en 2023, plus de la moitié des grands comptes publics (52 %) considèrent que le principal frein à l’achat de solutions développées par des start-up vient de leur méconnaissance des procédures administratives.

Face à ce constat, la Mission French Tech vient de lancer une formation gratuite en ligne, baptisée « Je choisis la French Tech » Académie. Conçue en partenariat avec OpenClassrooms, elle vise à donner aux start-up les clés pour mieux appréhender les marchés publics et maximiser leurs chances de remporter des contrats.

Pour rappel, la Mission French Tech est l’administration rattachée à la Direction Générale des Entreprises (Bercy), qui est chargée de soutenir la structuration et la croissance de l’écosystème des start-up françaises)

Une formation conçue par des experts de la commande publique

La formation se déroule sur quatre heures. Elle est accessible à toutes les start-up, où qu’elles soient en France. Elle repose sur l’expertise de 40 spécialistes issus d’administrations clés (ministères des Finances, des Armées, Gendarmerie), de la Direction des Achats de l’État, ou encore plusieurs centrales d’achat publiques (UGAP, RESAH, UniHA).

« Depuis le lancement du programme “Je choisis la French Tech” en 2023, l’enjeu du renforcement des relations entre start-up et grands comptes publics et privés a fédéré plus de 600 entreprises et partenaires. »
Julie HuguetDirectrice Mission French Tech

L’objectif est double. Le premier est de démystifier les processus de passation des marchés. Le second est de fournir des stratégies concrètes pour positionner les offres des start-up auprès des acheteurs publics.

Les modules couvrent ainsi plusieurs aspects, de l’identification des opportunités à la gestion contractuelle, en passant par l’exécution financière et le suivi des prestations.

Pour Julie Huguet, directrice de la Mission French Tech, cette initiative s’inscrit dans un mouvement plus large. « Depuis le lancement du programme “Je choisis la French Tech” en 2023, l’enjeu du renforcement des relations entre start-up et grands comptes publics et privés a fédéré plus de 600 entreprises et partenaires », rappelle-t-elle. « Nous voyons l’émergence d’un “réflexe d’achat French Tech”, c’est très positif ! », se réjouit-elle.

Un levier pour la souveraineté technologique

Au-delà de la simple facilitation des démarches, cette formation s’inscrit dans une politique plus large de soutien à l’innovation française. La commande publique est en effet un levier fort qui permet à la fois en entreprise de se pérenniser financièrement, de se développer et d’apprendre des besoins.

« La commande publique est un élément clé pour notre souveraineté technologique et économique. Elle représente un levier essentiel de croissance pour les start-up et un catalyseur d’innovation pour les acteurs publics », insiste Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique.

Dans un contexte où les administrations cherchent à moderniser leurs outils et à intégrer davantage de solutions numériques, la Mission French Tech espère en tout cas encourager une relation plus fluide entre acheteurs publics et jeunes pousses de la tech.

« Aux administrations, je dis : soyez ouvertes aux solutions innovantes de nos start-up. Et aux start-up, je dis : n’attendez plus, rejoignez l’Académie […] et proposez vos solutions aux acheteurs publics ! », lance la ministre.

Le cours sur Openclassroom est d’ores et déjà disponible sur cette page.

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