
Pure Storage globalise l’administration des flottes de disques
De nouveaux outils s’intègrent à la console d’administration Pure1 pour configurer ensemble toutes les baies de stockage d’un client, via leur interface de pilotage Fusion.
La mode est aux consoles d’orchestration par flotte entière d’infrastructures. Après VSP 360 récemment présenté par Hitachi Vantara, Pure Storage lance son concept d’Enterprise Cloud Data (ECD) à l’occasion de son événement annuel Pure//Accelerate qui se déroule cette semaine à Las Vegas.
Dans le principe, il s’agit pour une entreprise, qui dispose de nombreuses baies de stockage, de toutes les gérer comme s’il s’agissait d’un même pool de disques. Et ce que les baies soient physiques ou sous la forme de services en ligne. Et qu’elles se trouvent dans un datacenter ou éparpillées aux quatre coins du monde.
« Avec cette approche, nous adressons aussi bien les grands centres de données, qui ont trop de baies à gérer et risquent d’autant les erreurs humaines, que les chaînes de magasins qui ne peuvent pas passer leur temps à envoyer des techniciens dans leurs 5 000 points de vente », résume Shawn Hansen, le patron des baies de stockage FlashArray chez Pure Storage (en photo en haut de cet article).
Pour uniformiser les déploiements, pas les baies elles-mêmes
Il suffit de définir des règles, voire d’en sélectionner parmi celles livrées clés en main, et, hop, toutes les baies d’un propriétaire, celles en production et celles qui seront installées plus tard, appliqueront les mêmes processus de résilience et de sécurité.
« Pour que ce soit bien clair : il ne s’agit pas d’agglomérer virtuellement toutes nos baies comme si elles étaient toutes identiques. Chaque modèle de notre catalogue sert un besoin précis et ne saurait être remplacé par un autre. L’objectif premier d’Enterprise Data Cloud, c’est d’automatiser la mise en route des baies quand elles sont livrées sur site, pour qu’elles soient opérationnelles dans les plus brefs délais », précise Shawn Hansen.
« Si un utilisateur cherche à avoir plus de capacité de stockage pour une application, la console d’Enterprise Cloud Data ne va absolument pas lui permettre de récupérer de l’espace inoccupé sur une autre baie. Elle va juste servir à nous prévenir que nous devons lui livrer plus de disques DFM [le nom des SSD, chez Pure Storage, N.D.R.] pour la baie de son application », ajoute-t-il, en pointant l’une des caractéristiques de la plateforme de stockage globalisé d’Hammerspace.
Parmi les fonctions de pointe d’Enterprise Cloud Data, un inventaire global des contenus doit servir à renseigner si les coûts et les données sont bien répartis, à faire la chasse au gaspillage (repérer les copies surnuméraires) et, bien entendu, à répertorier les données susceptibles d’être livrées à une IA. Toutefois, si ces scénarios ont été évoqués, LeMagIT n’a pas pu constater qu’ils étaient déjà implémentés.
Une administration globale, mais seulement pour les baies Pure
Pure Storage présente Enterprise Data Cloud comme une nouvelle plateforme, mais, en pratique, il s’agit plus exactement de doter la console d’administration SaaS Pure1 d’une batterie de nouveaux outils transversaux qui communiquent avec Fusion, le module de paramétrage par IaC (Infrastructure-as-Code) qui est présent dans chacune des baies Pure Storage.
Car, contrairement à VSP 360 d’Hitachi Vantara qui est censé piloter n’importe quelle baie de stockage quelle que soit sa marque, Enterprise Data Cloud ne fonctionne qu’avec les baies de Pure Storage.
« Nous ne croyons pas à la console agnostique ! Nous avons essayé, cela pose quantité de problèmes, parce qu’une solution externe n’arrive jamais à s’intégrer à 100 % : vous activez une fonction, vous ne voyez pas si elle s’est déclenchée. Nous avons donc pris la même approche que Cisco, dont le système propriétaire ne gère que ses switches. Il n’y a pas d’autres solutions pour interagir au niveau le plus bas avec un maximum de performances, sans contraintes », défend vigoureusement Shawn Hansen.
Cinq outils pour commencer
Pour l’heure, la plateforme est essentiellement incarnée par cinq outils, plus des centaines de configurations clés en main. Les outils comprennent :
- AI Copilot. Un chatbot personnalisé basé sur ChatGPT et personnalisé sur les problématiques de stockage, capable de comprendre des requêtes en langage courant et dresser des rapports complets, y compris sous forme de tableaux récapitulatifs, mais aussi conseiller des actions. Shawn Hansen argumente qu’il s’agirait du seul assistant d’IA capable de chapeauter une flotte entière de machines. « Nos concurrents proposent une IA par baie de stockage », dit-il.
- Workflow Orchestration. Ni plus ni moins qu’un agencement graphique d’actions applicables à l’ensemble ou à une partie de la flotte. L’intérêt principal est surtout qu’il dispose de « milliers » de connecteurs vers des API du marché. Notamment celles de VMware, Microsoft, Cisco pour intégrer les baies à ces systèmes, Service Now pour générer automatiquement des tickets de support, ou encore Slack pour envoyer des messages sur les canaux des messageries collaboratives. Ce sont ces connecteurs qui sont accompagnés de jeux de configurations prêts à l’emploi.
- Pure Protect VMware to VMware Recovery. Pure Protect est l’outil de réplication des contenus que Pure Storage propose pour faire des copies de secours de ses baies, généralement vers des services de stockage sur AWS. Cette version prête à l’emploi permet de restaurer les machines virtuelles d’un cluster VMware vers un autre cluster VMware, qu’il soit en cloud ou sur site.
- Rubrik Security Cloud. Rubrik est à la base une solution de sauvegarde, mais il s’agit plus exactement ici d’utiliser son module de détection des corruptions pour automatiquement étiqueter les données endommagées, verrouiller en écriture des snapshots sains et même les restaurer sur des baies de secours.
- CrowdStrike LogScale. Cet outil sert à analyser en détail les fichiers de log des baies en quête de signes avant-coureurs d’un problème ou à des fins d’enquête pour remonter à la cause d’un incident.