
Pure Storage dévoile la plus rapide de ses baies de stockage
La nouvelle baie FlashArray//ST et ses 10 millions d’IOPS se destine à une niche d’utilisateurs de bases de données qui ont besoin de performances extrêmes. Les FlashArray//XL et FlashBlade//S voient quant à elles leurs performances doubler.
Toujours plus vite. Le fabricant de baies de stockage Pure Storage vient de dévoiler une toute nouvelle baie FlashArray//ST qui, avec une performance de 10 millions d’IOPS et un débit de 8 Go/s, bat tous les précédents records de vitesse. Dans la foulée, il met à jour ses baies FlashArray//XL et FlashBlade//S.
« Nous couvrions 95 à 97% des besoins applicatifs avec toutes nos familles de baies de stockage. Les 5 à 3% restants correspondent aux applications qui nécessitent une latence ultra basse, comme les bases de données de type SAP Hana. Nous comblons à présent ce besoin avec la FlashArray//ST », se félicite Jason Sarich, le directeur technique des produits chez Pure Storage, lors du salon annuel Pure Accelerate 2025 qui se tient cette semaine à Las Vegas.
Comparativement, les dernières baies OceanStor Dorado de Huawei, qui sont aussi conçues pour les bases de données les plus critiques, n’atteignent individuellement que 6,25 millions d’IOPS pour des caractéristiques physiques similaires.
« Nous utilisons exactement les mêmes contrôleurs que dans notre baie haut de gamme FlashArray//XL. Mais nous avons éliminé du système d’exploitation Purity toutes les couches qui peuvent induire de la latence : la déduplication, la compression. Et en faisant cela, nous libérons de la mémoire dont nous nous servons pour améliorer le cache, ce qui accélère encore la performance globale », explique-t-il.
La FlashArray//ST est d’ailleurs la seule du catalogue de Pure Storage qui ne soit utilisable qu’en mode bloc, via 16 connecteurs arrière qui offrent chacun 100 Gbit/s en NVMe/RoCE (la connectique 200 Gbit/s devrait arriver d’ici à la fin de l’année). L’absence des modes fichiers et objet, de toute façon inutiles pour les bases de données SQL, permet d’optimiser encore plus le fonctionnement du système.
Une baie Pure Storage composée de SSD
Mais ce n’est pas tout. Contre toute attente, la nouvelle baie FlashArray//ST ne stocke pas ses données sur des modules DFM, les fameux SSD propriétaires qui caractérisent les baies de Pure Storage. À la place, ses tiroirs en façade sont équipés de SSD NVMe traditionnels.
Selon Pure Storage, il s’agirait des modèles les plus rapides du marché, vendus pour être de type SCM (Storage-Class-Memory, à la manière des anciennes mémoires Optane d’Intel). Il est donc probable qu’il s’agisse de SSD fabriqués par Kioxia, mais personne chez Pure Storage n’a souhaité confirmer cette théorie.
« Nous utilisons tout de même des DFM, mais uniquement pour des opérations du système. Le gros intérêt des DFM est que notre OS les pilote intégralement pour que vous puissiez stocker autant de données que possible, de la manière la plus efficace possible. Mais ce pilotage coûte tout de même un minimum de latence. Or, notre but était de baisser la latence au maximum possible », détaille Jason Sarich.
« Entendons-nous bien : nous restons persuadés que les DFM sont les meilleurs supports de stockage existants, car ils représentent le meilleur compromis possible entre performance, coût par Go, densité, fiabilité. Mais dans ce cas précis, qui ne correspond donc qu’à 3% des usages, le seul objectif c’est la performance. »
Dans les faits, la latence de la FlashArray//S, c’est-à-dire le temps d’attente entre le moment où la baie reçoit une requête et celui où elle répond avec des données, atteindrait 55 microsecondes. Sur la dernière FlashArray//XL, historiquement la baie la plus rapide, la latence oscille entre 150 microsecondes et 1 milliseconde.
« Pour autant, nous avons choisi le meilleur des modèles de SSD de classe entreprise du marché. Leurs composants sont ceux qui ont le taux d’erreur le plus faible possible, leur firmware chiffre à la volée les contenus et ils possèdent quatre canaux PCIe, contre deux d’ordinaire, pour être connectés aux deux contrôleurs redondants de la baie », précise le directeur technique de Pure Storage.
DFM vs SSD
Pour mémoire, les DFM sont des SSD dépourvus de firmware et de contrôleur embarqué. Le choix des cellules de NAND à écrire se fait en amont, au niveau du système d’exploitation Purity de la baie. Ce choix présente deux avantages. Le premier est que l’OS a une meilleure connaissance des données à écrire et il peut ainsi répartir plus efficacement les couches successives de bits pour éviter l’usure prématurée des NAND. Les DFM sont ainsi réputés bien plus fiables et bien plus durables que les SSD ordinaires.
L’autre avantage est que l’espace libéré par le firmware, le contrôleur et la RAM embarquée pour les faire fonctionner permet de doubler la quantité de composants NAND sur le disque. Par conséquent, les DFM actuels offrent une capacité de 150 To en QLC, alors que les SSD de la même génération plafonnent à 61 To. Pure Storage a confirmé lors de son événement l’arrivée prochaine de DFM QLC de 300 To, face aux tout derniers SSD QLC qui n’offrent que 122 To.
De fait, alors que la FlashArray//ST a le même châssis 5U que la dernière FlashArray//XL et qu’elle comprend aussi 40 emplacements pour les disques, elle n’offre qu’une capacité maximale de 400 To utiles (600 To moins une redondance RAID5 qui consomme 200 To), contre un maximum de 1,46 Po brut sur le nouveau modèle //XL (jusqu’à 5,5 Po utilisables après compression/déduplication).
Les NAND utilisées dans les deux cas sont des TLC plus performantes, mais moins capacitives que les QLC. Les SSD de la FlashArray//ST offrent chacun, au mieux, une capacité de 15 To, tandis que les DFM TLC grimpent jusqu’à 36,6 To.
Une FlashArray//XL R5 deux fois plus rapide
De son côté, la nouvelle FlashArray//XL R5 serait deux fois plus rapide que le précédent modèle R4, avec un débit qui atteindrait désormais 45 Go/s. Également dédiée aux bases de données SQL, elle bénéficie donc d’une capacité bien plus importante et d’une meilleure durabilité que le modèle //ST grâce à ses DFM.
« La croissance de performances est due à une importante mise à jour des contrôleurs. Nous utilisons désormais des Xeon de cinquième génération, avec de la mémoire DDR5 au lieu de la DDR3 et des bus PCIe 5.0 au lieu du PCIe 3.0 », explique l’expert technique qui anime le stand consacré à la nouvelle baie et qui ne souhaite pas que son nom soit cité.
Les baies //XL, //X et //C haut de gamme (avec des NAND QLC) sont, dans le catalogue de Pure Storage, celles qui sont accélérées par un ASIC spécifique au fournisseur et dont la fonction est d’implémenter une déclinaison propriétaire du RAID 6.
Le saut des bus PCIe 3.0 aux bus PCIe 5.0 aurait même pu encore doubler les performances, mais, précise notre interlocuteur, les DFM actuels n’utilisent encore que des bus PCIe 4.0. « La prochaine génération de DFM TLC sera compatible PCIe 5.0 », assure-t-il, sans s’avancer sur une date.
La FlashArray//XL R5 est proposée en deux versions. Le modèle //XL 130 peut être étendu avec deux tiroirs de 32 DFM et 3U de hauteur chacun. Chaque tiroir apporte une capacité d’environ 1 Po brut qui peut se traduire par une capacité utile de 3,8 Po utiles. Cette configuration peut donc atteindre 13 Po utiles sur 11U.
Le modèle //XL 170 est quant à lui composé de deux baies //XL R5 qui fonctionnent comme un RAID. La haute disponibilité est meilleure, mais la capacité n’est pas exactement doublée puisque les deux baies cumulent 1,97 Po brut, soit 7,4 Po utiles. Cette configuration peut également être étendue avec un tiroir de DFM pour atteindre 11,2 Po utilisables.
De 100 Gbit/s à 400 Gbit/s sur les nouvelles FlashBlade//S
Enfin, le nouveau châssis FlashBlade//S R2 dispose des mêmes avancées que la baie FlashArray//XL R5, à savoir un processeur Xeon 5 avec plus de cœurs et de RAM comme des bus PCIe plus rapides. Les FlashBlade sont des NAS qui s’utilisent uniquement en mode fichier ou objet. Ce sont plutôt ces modèles-là que les entreprises utiliseront pour leurs projets d’inférence sur des modèles d’IA. L’arrivée des bus PCIe 5.0 doit à ce propos permettre l’ajout de cartes réseau 400 Gbit/s (jusqu’à 8), contre un maximum de 100 Gbit/s auparavant, en PCIe 3.0.
Physiquement, le châssis mesure aussi 5U de haut, mais il sert de réceptacle à dix lames XFM composées de deux ou quatre DFM. Il est possible de cumuler deux châssis avec les mêmes données et autant de châssis que l’on souhaite pour partager un seul gros volume sur le réseau.
Les FlashBlade//S R2 se décomposent en deux modèles, le //S200 et le //S 500 qui se différencient par la quantité de RAM et la puissance des processeurs embarqués ; Pure Storage n’entre pas dans les détails.
Les DFM actuellement disponibles, en QLC, offrent 37,5 ou 75 To de capacité chacun, soit 150 ou 300 To par lame XFM, soit 3 Po au maximum par châssis. Pure Storage ne semble pas encore fournir de lames avec des DFM de 150 To, mais LeMagIT croit comprendre que cette configuration serait imminente.