OpenAI dépasse la barre du million d’entreprises clientes
Le créateur ChatGPT, Codex ou Sora milite pour un usage « transformatif » de l’IA qui ne se limite pas à couper dans les coûts ou à licencier. Mais son succès avec plus d’un million d’organisations qui paient pour ses produits montre que, quel que soit l’usage, le marché du travail est en mutation.
Un million d’entreprises payantes. C’est la barre symbolique qu’OpenAI vient de passer.
Ce résultat – impressionnant si on se rappelle que ChatGPT s’est fait connaître du grand public en décembre 2021 – est le fruit d’une croissance et de la multiplication de ses offres dédiées aux grandes entreprises, à commencer par ChatGPT Enterprise qui progresse de 900 % en un an.
Mais c’est bien toute sa gamme (API, ChatGPT for Work, Sora, etc.) qui se développerait.
Codex par exemple (l’outil de génération de code) aurait vu son utilisation multipliée par 10 depuis le mois d’août.
Un ROI oui, mais uniquement avec de bons cas d’usage
« D’après une récente étude de Wharton, 75 % des entreprises disent qu’elles ont un ROI positif, et moins de 5 % un retour négatif », répond l’éditeur. « Cela reflète ce que nous observons sur le terrain : lorsque l’IA est déployée avec le bon cas d’usage et la bonne infrastructure, les équipes obtiennent de bons résultats ».
Parmi ses clients d’accord avec cette affirmation, OpenAI cite beaucoup d’acteurs du numérique comme Oracle, Salesforce, Indeed, Databricks, Spotify, Adobe ou Canva.
Mais force est de constater que l’adoption de ses outils dépasse de loin ce seul secteur « naturel ». Santander, Morgan Stanley et BBVA, Estée Lauder, Philips, LG, Moderna, Singapore Airlines ou encore le ministère de la Justice britannique font partie des « logos » affichés par l’éditeur sur son site officiel.
« Si une entreprise réduit ses effectifs de moitié, et une autre utilise l’IA pour doubler ses capacités, selon vous, qui prospérera ? »
Fidji SimoDirectrice des applications chez OpenAI
Reste que pour Fidji Simo, sa directrice générale des applications, originaire de Sète, « trop d’entreprises perçoivent encore l’IA uniquement comme un outil de réduction des coûts, plutôt que comme un moteur de croissance ».
Les actualités récentes lui donnent raison avec des groupes comme Amazon, Accenture, IBM ou Onclusive – pour ne citer que quelques exemples – qui ont licencié massivement.
Ce qui ne manque pas de créer une forme d’inquiétude, et de faire réagir Fidji Simo. « Le potentiel de l’IA est bien plus vaste. Si une entreprise s’efforce de réduire ses effectifs de moitié, tandis qu’une autre utilise l’IA pour doubler sa capacité, laquelle, selon vous, prospérera ? », questionne-t-elle.
Si toutes les entreprises adoptaient cette approche, qui consiste à utiliser l’IA pour en faire plus au lieu de simplement dépenser moins, l’impact sur l’économie serait beaucoup plus profond et intéressant, martèle-t-elle.
L’aube d’une révolution du travail
En attendant, OpenAI se développe et ne licencie donc pas.
« Il est de plus en plus clair que nous sommes à l’aube d’une révolution bien plus importante que de simples gains d’efficacité. »
Fidji SimoDirectrice des applications chez OpenAI
Mais les forts gains de productivité qu’il revendique en interne (+70 % de demandes d’extractions qui sont fusionnées, +20 % de productivité de ses commerciaux) font qu’il ne recrute pas non plus à tour de bras.
« On me demande souvent comment OpenAI parvient à croître si vite et à accomplir autant de choses avec seulement 3 500 employés », concède Fidji Simo. Signe que même l’IA bien appliquée – pour transformer et pas pour licencier – transforme en profondeur le besoin de compétences.
« Nous n’entrevoyons pas encore toutes les nouvelles catégories de travail qui émergeront », conclut la responsable. « [Mais] à mesure que les obstacles s’effondrent, il est de plus en plus clair que nous sommes à l’aube d’une révolution bien plus importante que de simples gains d’efficacité. »
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