Sur fond de baisse, IBM fait briller son Cloud

Grâce à SoftLayer et aux souscriptions, les services Cloud d’IBM ont progressé, mais restent encore décalés par rapport aux ventes de logiciels dits LegacyGrâce à SoftLayer et aux souscriptions, les services Cloud d’IBM ont progressé, mais restent encore décalés par rapport aux ventes de logiciels dits Legacy

Les dernières applications Web d’IBM ont certes séduit nombre d’entreprises, mais pas suffisamment pour compenser la lente érosion de certains outils et applications plus traditionnels.

Les récents résultats financiers du groupe ont montré que les revenus liés au logiciel ont chuté de 10%, à 5,8 Md$ (3%, une fois le taux de change ajusté). Cette chute de certaines applications cœur suit également le déclin des serveurs, et plus particulièrement des Power Series, même si ces gammes semblent finalement s’être stabilisées ces derniers trimestres. Les revenus associés au Power Systems ont seulement reculé de 1% ce trimestre, comparé au trimestre précédent.

« Je pensais que les performances du groupe en matière de logiciel seraient aussi mauvaises cette année que celles de la division Systems and Technology group, l’année dernière », explique Geoff Woollacott, responsable logiciel et BI au sein de la société Technology Business Research. « La chute des revenus a été plus importante du côté de la gestion d’infrastructure que du côté de l’application, même si les deux reculent ».

La ligne middleware du groupe, qui comprend WebSphere, Information Management, Tivoli et les outils Rational, a baissé de 7% (ou stagne une fois le taux ajusté). Les revenus liés aux systèmes opérationnels ont chuté de 17%.

TBR s’attend à un recul de 7% de l’ensemble des revenus liés au logiciel sur le trimestre en cours.

Même les ventes de DB2, un pilier de longue date du portefeuille du groupe, ont baissé de 4% en 2014 et devraient reculer de 8% en 2015, soutient encore TBR. « Parmi les produits sur le déclin, DB2 est l’un des joyaux de la couronne », affirme Geoff Woollacott. « Mais la base est soutenue par des investissements legacy, IBM devrait pouvoir assurer le support pendant longtemps encore. »

Une des raisons qui explique ce recul est le nombre grandissant d’entreprises qui préfèrent acheter les produits Cloud d’IBM, tels que SoftLayer ou son environnement de développement Bluemix sur un modèle d’abonnement. Les utilisateurs veulent avoir le choix du logiciel à chaque projet et ne pas rester verrouiller sur des plateformes propriétaires avec des contrats de licences types, tels que ceux pratiqués par IBM Global Services.

« Ils veulent tous les services infogérés qu’ils avaient via l’externalisation, mais dans un format Cloud », soutient Carl Brooks, analyste du cabinet 451 Research. « Et ils les veulent pour demain et non pas pour dans une semaine, sur un modèle onDemand, avec une personne qui les accompagne tout en sentant qu’ils gardent le contrôle. »

Avancée rapide des services Cloud

IBM a signé plusieurs contrats ces derniers mois dans le Cloud, avec par exemple Marriott, l’Armée américaine et Coca-Cola Amatil. Cela peut être attribué à la capacité de la division Cloud d’IBM de répondre rapidement aux opportunités de marché, et de construire, plus rapidement qu’IGS, des datacenters privés pour les entreprises.

Un client d’IBM pense que IBM devrait davantage s’appuyer sur SoftLayer, donnant plus d’influence à sa division Cloud sur ses clients. « Global Services est une organisation assez lente, il leur faut beaucoup de temps pour rassembler les pièces du puzzle et les mettre en place », explique le responsable IT d’une entreprise américaine (dans l’industrie).  « Ils peuvent demander une partie de l’année pour mettre en place un data center, alors que la division Cloud peut le faire en moins d’un mois. »

Mettre à disposition des versions de DB2 et de WebSphere qui exploitent mieux SoftLayer pourrait être une chance de relancer ces produits. IBM n’a toutefois pas été très clair quant à ses intentions en la matière. « Ils n’ont pas encore opté pour une approche claire en matière de produits hybrides », affirme Frank Dzubeck, un consultant américain. « Je pense qu’ils travaillent dessus depuis un moment mais cela est difficile à faire. Des choses devraient apparaître une fois leurs projets finalisés. »

Certains observateurs pensent qu’IBM pourrait décider de ne proposer que des versions bridées (en mode Cloud, NDLR) de certaines de ses applications cœurs. Big Blue préférerait développer ou racheter des offres purement Web comme il l’a fait avec Cloudant l’année dernière - et Compose.

« Lorsque vous évoluez, vous conservez des produits, mais certains peuvent se trouver écarter des ventes », souligne Geoff Woollacott. « IBM pourrait maintenir une base installée sur certains de ces gros produits legacy et seulement les supporter sur quelques années. »

Ce qui pourrait alors freiner les services Cloud est la concurrence interne avec IGS, soutiennent certains analystes. IGS compte encore beaucoup dans les revenus d’IBM, propose des services managés identiques à ceux de la division Cloud, mais n’a pas la capacité d’avancer aussi rapidement.

« Le cycle de vie de 18 mois pour le développement d’applications est révolu. Nous sommes sur des contraintes de 6 mois ou moins pour développer et lancer une application Web », confirme un analyste. « Avec le modèle de vente d’IGS, en six mois, ils en sont à savoir ce que veulent les utilisateurs. »

Traduit et adapté par la rédaction

 

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