Conteneurs & Cloud : l’intérêt s’accélère (aussi en France)
L’intérêt pour les conteneurs a connu un coup d’accélérateur sur le quatrième trimestre de 2015. Une accélération qui devrait se poursuivre sur 2016. C’est ce que constate Christophe Baroux, Head of Google Cloud Platform SEMEA, qui s'est entretenu avec LeMagT des tendances locales sur le Cloud.
Les conteneurs ont le vent en poupe. A tel point qu’une des grandes questions aujourd’hui - y compris en France - est de savoir si la migration des applications existantes sur site passeront par la case virtualisation, ou si elles se feront directement en utilisant Docker, Kumbernetes et autres Google Container Engine. Une question intéressante à laquelle 2016 devrait répondre.
2016 : la France séduite par les conteneurs
La virtualisation, même si elle est plus « lourde », possède un mérite de taille. Elle permet, sur le papier, de prendre une application, de la porter assez simplement sur un Cloud, et de s’affranchir du hardware sous-jacent sans avoir à écrire (ou peu) de code. A l’opposé, les conteneurs obligent à repenser la conception en termes de services et de micro-services. Et donc, souvent, à les ré-écrire.
Mais cette contrainte peut aussi être un atout. Selon Christophe Baroux, beaucoup d’entreprises françaises profitent en effet d’un projet de migration vers le Cloud pour envisager une ré-écriture et un update de leur patrimoine IT. Une option qu’elles n’auraient peut-être pas envisagé autrement.
L’année dernière, lors du passage à Paris de la conférence Next, Google avait déjà mis l’emphase sur cette nouvelle technologie que sont les conteneurs. L'écosystème a semble-t-il été récéptif.
Rappelons qu’un conteneur permet de s’affranchir de l’utilisation d’un hyperviseur (et d’un OS invité) pour virtualiser et héberger des « micro-services ». Cette approche beaucoup plus fine a plusieurs avantages. Elle est beaucoup plus légère qu’une VM. Et elle permet, via les services, de mettre à jour une application en ne modifiant qu’un conteneur (et non pas avec un redéploiement entier).
Mais les VMs n’ont pas dit leur dernier mot
Mais elle a aussi ses désagréments : une technologie de conteneur est liée à un OS particulier. En clair, un conteneur Linux ne fonctionnera pas sur Windows Server puisqu’il est intimement lié au Kernel.
Autre limite, côté sécurité, plusieurs experts notent qu’une VM isole les instances les unes des autres en ne permettant pas à l'OS invité de communiquer avec l’OS hote. Cette barrière n’existe pas dans les conteneurs. Et il n’est pas inenvisageable que la compromission d’un conteneur se propage aux autres.
Ces défauts poussent les responsables IT à imaginer des stratégies hybrides comme déployer des conteneurs... à l’intérieur d’une VM. En d’autres termes, le match VM vs Conteneur pourrait fort bien se solder par un nul avec les honneurs.
2016, l’année du Cloud hybride (et du Cloud tout court)...
Autre tendance forte, connexe, qui devrait marquer 2016 en France : le Cloud hybride.
« La maturité est là. Aujourd’hui, 50% de ceux qui font du Cloud, font du Cloud hybride, constate Christophe Baroux. Et je pense que cela va s'amplifier ». Un changement important puisque jusqu'à aujourd'hui, nombreuses sont les entreprises hexagonales qui en parlent et qui en veulent, sans trop savoir de quoi il s'agit.
Plus largement, le Cloud hybride devrait bénéficier d'une montée en compétence générale des clients sur le Cloud. « La situation a évolué positivement ces trois derniers années. La question de savoir où sont localisées les données est souvent posée. Les entreprises sont également concernées par la sécurité. Mais il y a beaucoup moins d'irrationnel. Les certifications ont apporté l'assurance que les clients attendaient ».
Pour le responsable de Google, il existe néanmoins encore une différence de maturité avec les pays anglo-saxons. « Les entreprises américaines ont souvent migré leurs systèmes historiques. En France, ce sont plus des projets marketings, de ventes (NDR : e-boutiques), d’opérations de types publicités numéiques qui s’appuient le Cloud ». Un retard relatif qui représente aussi une opportunité. « Dans les deux prochaines années les entreprises françaises devraient faire migrer le coeur de leur IT professionnel », prédit Christophe Baroux.
... et de la BI pour tous ?
Dernière tendance clef lié au Cloud en 2016 : le Machine Learning, le Big Data et la BI devraient se démocratiser pour devenir - enfin - utilisables par les métiers. Car tout comme le Cloud hybride, les « données volumineuses » (et les enseignements qu'elles peuvent apporter à l'entreprise) ont bonne presse mais restent encore des casses têtes.
« Le Cloud va donner plus d'outils simples pour aller au bout du processus et simplifier l'exploitation des données pour en tirer des insights », analyse Christophe Baroux. Comment ? « Avec des outils packagés qui permettent de libérer le Big Data ». Une tendance que l'on retrouve chez plusieurs éditeurs (Microsoft ou MicroStrategy pour n'en citer que deux) et qui s'incarne chez Google dans Data Flow, BigQuery, TensorFlow ou encore Vision. Alors, 2016 : année de l'analytique Cloud pour tous ?
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