MS Experiences 2016 : Satya Nadella à la conquête des DSI français

L’événement annuel Microsoft rebaptisé Microsoft Experiences a bénéficié cette année d’un hôte de choix, Satya Nadella. Le CEO de Microsoft était à Paris pour commenter l’ouverture du premier datacenter Microsoft dans l’hexagone.

Microsoft a une nouvelle fois fait salle comble au palais des congrès avec son événement annuel Microsoft Expériences. Ce que l’éditeur nommait auparavant TechDays offrait en effet un plateau de choix cette année avec la venue de Satya Nadella lui-même venu évangéliser nos contrées aux vertus du Cloud Microsoft. Très applaudi par près de 4 000 personnes, le PDG de Microsoft s’est livré à un long monologue sur la « mission » de Microsoft, c'est-à-dire concevoir des logiciels et des services pour les gens. « Si on prend l’exemple de Windows 10, il ne s’agit pas d’un système d’exploitation, c’est un système pour vous avec vos multiples terminaux. C’est comme cela que nous concevons un nouvel OS. »

Un datacenter Azure en France, enfin !

C’est néanmoins sur le Cloud Computing que Satya Nadella s’est montré le plus convaincant.  Celui-ci est revenu sur l’annonce de l’ouverture d’une infrastructure Cloud en France. Parlant de l’infrastructure Cloud publique Azure, le CEO de Microsoft a souligné : « Nous sommes présents dans 30 régions sur le globe. Nous offrons en Europe plus de régions qu’aucun autre fournisseur Cloud. Nous exploitons un centre à Dublin, Amsterdam, au Royaume-Uni, en Allemagne et nous avons annoncé hier que nous allions lancer un datacenter en France. Disposer d’une telle infrastructure à l’échelle globale nous permet d’être disponibles pour les entreprises locales, pour les développeurs à une échelle locale, les multinationales, pour le secteur public. C’est un élément très important dans notre offre globale. » Satya Nadella a rappelé que Microsoft a investi 3 milliards de dollars sur le vieux continent dans ses infrastructures Cloud.

Le CEO de Microsoft a ensuite lourdement insisté sur la notion de confiance vis-à-vis de la plateforme Cloud Microsoft. « Nous construisons cette infrastructure « hyperscale » en ayant bien à l’esprit les règles en vigueur en termes de conformité sur les différentes zones géographiques où nous opérons. En l’occurrence, c’est l’Europe qui écrit les standards dans ce domaine, tout particulièrement sur le plan de la protection des données personnelles. Nous, en tant que fournisseur de Cloud, apportons le meilleur support de la règlementation européenne. »  

Microsoft se veut le champion de la protection des données en Europe

Paradoxalement, alors que l’Américain tombe sous l’égide du Patriot Act, Microsoft fait de la réglementation européenne l’atout de son offre Cloud.  Brad Smith, Chief Legal Officer de Microsoft est venu sur scène enfoncer le Cloud et expliquer tout le zèle mis par Microsoft afin de protéger les données de ses clients. Il a souligné que Microsoft avait été le premier à certifier ses services dans le cadre du mécanisme « EU-US Privacy Shield », nouveau cadre qui régit les échanges de données entre l’Europe et les Etats-Unis (suite à l’invalidation de l’accord « Safe Harbour » par l’Union européenne). Le responsable juridique a aussi rappelé la victoire de Microsoft devant la Cour Suprême américaine en juillet dernier. Microsoft avait refusé de livrer aux autorités des emails stockés dans son datacenter irlandais. Une victoire qui sonne comme une garantie donnée aux entreprises européennes : leurs données ne seront pas livrées en pâture aux services américains.

Renault/Nissan et Microsoft en co-développement sur la voiture connectée

Enfin, Nadya Nadella a évoqué l’accord mondial passé avec Renault-Nissan. L’éditeur travaille avec le constructeur franco-japonais dans un mode de co-développement sur la voiture connectée. Le Français mettra en œuvre diverses technologies Microsoft dans sa voiture connectée et autonome de demain. Marc Couraud, Directeur de l'innovation chez Microsoft France a livré quelques détails sur la teneur de cet accord : « Nous sortons d’un modèle où l’on développe un logiciel et on vend une boite. Nous allons de plus en plus vers un mode d’innovation basé sur le co-développement. Le Cloud change la façon de travailler. Notre rôle est maintenant d’identifier dans différents secteurs d’activité des partenaires avec lesquels cela fait sens de co-développer. »

Le premier développement porte sur l’ « Intelligent Mobility », c'est-à-dire la plateforme de gestion des objets connectés, dont les véhicules. A ce volet Cloud vient s’ajouter le volet intelligence dans la voiture et donc l’aspect interaction entre le conducteur et la voiture. On peut imaginer que Cortana pourra prendre place sur le tableau de bord de futurs modèles Renault/Nissan. Plusieurs centaines de développeurs travaillent actuellement chez Renault/Nissan et à Redmond, au siège de Microsoft sur ce projet.

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