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Veeam démocratise la sauvegarde en Cloud et les plans de continuité

La nouvelle version 10 du logiciel Availability Suite apporte la possibilité de restaurer des données qui ne datent que de quelques secondes et celle d’utiliser AWS, Azure ou les Cloud d’hébergeurs comme médias de sauvegarde.

Reprise après désastre en quelques secondes, PRA depuis un Cloud externe, ou encore protection des dernières machines physiques pas encore supportées. Telles sont les principales caractéristiques de Veeam Availability Suite 10, la nouvelle version du logiciel de sauvegarde que l’éditeur Veeam présentait en avant-première mi-mai, lors de son salon américain annuel VeeamON.

Pour les intégrateurs présents à l’événement, cette nouvelle version est surtout celle qui comble - enfin - les manquements dont souffrait la solution face aux logiciels de sauvegardes historiques.

« Veeam Availability Suite a très bonne presse auprès de nos clients en région PACA. Ils lui reconnaissent, outre sa simplicité d’utilisation par un personnel non technique, deux avantages majeurs : celui de savoir restaurer juste un e-mail perdu parmi une base exchange de plusieurs To et celui de pouvoir utiliser une machine virtuelle alors qu’elle est encore en cours de restauration », commente Christopher Glémot, Ingénieur Virtualisation & Stockage chez Monaco Informatique Service – Avangarde  / Veeam Vanguard. « Cependant, nombreux de nos clients n’achetaient pas cette solution, car il lui manquait des fonctions essentielles, en particulier la faculté de sauvegarder le contenu des NAS. Avec cette version 10, je vais enfin pouvoir la proposer à mes très nombreux utilisateurs de baies NetApp FAS ou Dell EMC Unity »,.

Accessoirement, Availability Suite 10 devrait s’accompagner d’une nouvelle console d’administration, encore plus ergonomique, qui permettrait de gérer les agents Veeam présents sur chaque serveur ainsi que les sauvegardes des machines physiques sous Windows (lesquelles représenteraient encore 25% des équipements dans les SI français).

Bénéficier de l’équivalent d’un PCA pour 10 fois moins cher

Mais la nouvelle fonction qui aura le plus impressionné le public de ce VeeamON 2017 est sans conteste le CDP (« Continous Data Protection »), à savoir la réplication en continu des VM.

L’avantage de celle-ci est que, en cas d’incident, elle permet de restaurer des données qui ne datent que de quelques secondes et, ce, sans avoir besoin de surinvestir en ressources redondantes dans le datacenter.

La problématique résolue ici est celle de la durée maximale d’interruption admissible (ou RTO, pour Recovery Time Objectives), qui fait toute la différence entre un Plan de Reprise d’Activité (ou PRA, la solution de base) avec une durée d’indisponibilité conséquente et un Plan de Continuité d’activité (ou PCA, hors de prix) qui est censé éviter l’interruption de service.

Si en PCA les données sont simultanément écrites sur l’infrastructure de production et celle de secours, en PRA on sauvegarde régulièrement les serveurs vers un espace de stockage duquel il faudra rapatrier les données en cas de restauration. Mais cette opération de sauvegarde coûte du temps de calcul et fait chuter les performances des machines virtuelles lorsqu’elle s’exécute. Si bien que les entreprises ne la lancent généralement qu’une fois par jour, avec le risque de ne pouvoir restaurer que les données de la veille en cas d’incident.

« Je compte parmi mes clients des cliniques qui ne peuvent pas se permettre de perdre 24H00 d’informations. Elles ont donc choisi de muscler leurs datacenters afin d’avoir encore assez de ressources disponibles pour exécuter leurs applications lors des opérations de sauvegarde », illustre Christopher Glémot. « Mais, dans la limite de leur budget, elles ne parviennent qu’à un RTO de quatre heures (soit 5 à 6 sauvegardes par jour). Et, encore, uniquement pour leurs applications critiques. La fonction CDP va leur permettre d’accéder à l’équivalent d’un PCA ; c’est inespéré ».

« Avec CDP, nous ne lançons plus de procédures de sauvegarde d’après des snapshots que nous demandons de faire à l’hyperviseur. Nous copions les nouvelles données au fil de l’eau, ce qui n’a plus aucun impact sur les applications en production », explique Daniel Fried, le vice-président de Veeam en charge des ventes mondiales.

Passer par notre fonction CDP divise au moins par 10 la facture d’un PCA
Daniel Fried, VP Ventes Monde, Veeam

Pour lui, l’avantage est économique : « par rapport aux ressources redondantes dans lesquelles il faudrait investir, passer par notre fonction CDP divise au moins par 10 la facture d’un PCA ».

Reste cependant à savoir si cette fonction CDP ne demandera pas de muscler à leur tour le réseau et le stockage local. « L’impact devrait a priori être minime, car les sauvegardes incrémentales qui sont ainsi effectuées au fil de l’eau ne pèsent pas très lourd. Néanmoins, il est vrai que nous manquons encore d’information à ce sujet », estime, un brin perplexe, Christopher Glémot.

Utiliser le Cloud comme un média de sauvegarde et de restauration

En matière de PRA, en revanche, l’utilisation du Cloud comme média peu cher et facile d’accès pour héberger les sauvegardes prend son envol. Jusqu’à présent, les possibilités offertes par l’option Cloud Connect étaient basiques : il s’agissait juste d’envoyer une copie du fichier de backup par Internet vers un autre serveur Veeam dont on indiquait l’adresse IP (et qui se trouvait idéalement chez un hébergeur partenaire de Veeam, comme OVH, SFR ou Claranet en France). Désormais cinq fonctions de haut niveau sont proposées.

D’abord, Cloud Connect sait désormais envoyer des copies des sauvegardes dans le Cloud public d’AWS, et plus particulièrement sur S3, son service de stockage objet peu cher.

En cas d’incident sur tous les sites de production d’une entreprise, le scénario prévoit, depuis S3, de restaurer les données dans de nouvelles VM d’appoint du service IaaS EC2 d’Amazon.

« Cette fonction permet de répondre aux nécessités réglementaires d’avoir une sauvegarde locale, une autre sur une infrastructure de secours sur site et une troisième externalisée. En général, les PME font l’impasse sur la troisième pour des questions de coûts. Ici, passer par S3 réduit considérablement le problème », analyse Christopher Glémot.

L’option précédente existait déjà avec Azure. Les utilisateurs du Cloud de Microsoft bénéficient à présent de la fonction de réplication. Avec celle-ci, il n’est même plus besoin de passer du temps à recréer des VM, puisque les données sauvegardées sont en fait des VM au format VHDX, directement exploitables dans Azure. Problème, pour que cette fonction soit utilisable, encore faut-il que les VM initialement sauvegardées soient issues d’un cluster de virtualisation Microsoft Hyper-V, et non VMware.

Plus de services liés à la sauvegarde chez les prestataires

Concernant VMware, justement, Availability Suite 10 peut à présent répliquer les VM sur les Cloud des partenaires hébergeurs également utilisateurs de VMware grâce à un nouveau connecteur qui permet d’interfacer Cloud Connect à vCloud Director, le module de VMware qui sert à orchestrer le fonctionnement d’un Cloud privé.

« Ceci va nous permettre, à nous les partenaires, de passer d’une offre de simple Backup-as-a-Service à une proposition de Disaster Recovery-as-a-Service, c’est-à-dire montre automatiquement en gamme dans nos catalogues de services », se réjouit Christopher Glémot.

Dans le même ordre d’idée, Cloud Connect permet à présent de sauvegarder les données stockées par le service SaaS Office 365 de Microsoft - au prétexte le plus souvent évoqué de pouvoir retrouver un e-mail ou un document effacé par ailleurs - soit vers du stockage interne, soit vers un hébergeur externe.

« Avec vCloud Director, cela fait donc deux opportunités commerciales que nous amenons sur un plateau à nos partenaires intégrateurs, dont les 700 que nous avons en France. Cela va les inciter plus encore à pousser Availability Suite 10 sur le marché. Ce genre d’accord nous permet de connaître une croissance annuelle de 30% dans le monde - et 25% en France - alors que le marché de la sauvegarde est très concurrentiel », commente Olivier Robinne, vice-président de Veeam pour la zone EMEA. Il rappelle que Veeam se fixe l’objectif d’atteindre 1 Md$ de chiffre d’affaires d’ici à 2019.

Cinquième fonction Cloud, Availability Suite 10 se pare d’un émulateur de bandes pour générer des archives qui seront, en réalité, stockées dans l’un des cloud cités plus haut.

« Cette fonction répond à une demande des grands comptes. Ce sont eux qui nous avaient demandé précédemment d’inclure dans nos produits l’archivage sur bandes pour des questions réglementaires. Aujourd’hui, ils ne veulent plus avoir à manipuler ni à stocker des bandes, mais souhaitent tout de même continuer à faire des archives sur le même principe », explique Olivier Robinne.

De ce que LeMagIT en a compris, l’archivage sur bande était jusqu’ici confié à des prestataires. Lesquels vont continuer à fournir le même service à leurs clients, sans la contrainte des supports physiques.

Veeam Availability Suite 10 devrait être disponible cet été.

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