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Google active la virtualisation imbriquée dans son cloud

Avec l'arrivée de la virtualisation imbriquée dans le cloud de Google il est possible de déployer une couche d'hypervision dans les VM Google. Pour l'instant, seul KVM est supporté mais ce support devrait s'élargir avec le temps. La technologie devrait permettre de faciliter la mise en oeuvre de solution de cloud hybride.

Google a annoncé la semaine dernière le support en version bêta de la virtualisation imbriquée (Nested Virtualization) sur son cloud Google Engine. L’objectif est de permettre d’utiliser des hyperviseurs tiers dans des VM Google Engine et de les faire fonctionner comme s’ils étaient installés sur de véritables machines physiques. Dans le cas de Google, la technologie exploite les capacités d’assistance à la virtualisation embarquées dans les puces Xeon d’Intel (VT-x).

La virtualisation imbriquée n’est pas une technologie nouvelle, puisqu’elle est déjà supportée dans les hyperviseurs commerciaux de VMware et Hyper-V, mais aussi dans les hyperviseurs libres Xen et KVM. Elle est notamment utilisée à des fins de test, de formation et de démonstration. Sur une machine physique unique, un développeur peut par exemple répliquer des environnements complexes utilisés comme cibles de déploiement pour un scénario CI/CD.

Dans les datacenters, le support de la virtualisation imbriquée est aussi vu comme l’une des clés pour le développement des solutions de cloud hybride. La technologie pourrait en effet permettre à des entreprises d’utiliser des clouds publics faisant tourner KVM (comme c’est le cas de Google) ou Xen (comme c’est le cas d’Amazon AWS) pour supporter des environnements virtualisés avec des hyperviseurs différents. Cela permettrait par exemple de créer des scénarios de reprise après désastre à l’identique de clouds privés VMware sur GCE ou de clouds privés Hyper-V sur Amazon AWS…

Principe de la virtualisation imbriquée

Jusqu’alors une telle approche n’était possible qu’en s’appuyant sur une technologie d’isolation tierce comme celle de Ravello Systems, un éditeur racheté en 2016 par Oracle pour 500 M$. Ravello propose une solution de virtualisation imbriquée pour faire tourner des environnements virtualisés avec VMware ESXi ou KVM sur les clouds d’Amazon AWS ou Google. La solution est par exemple utilisée pour simplifier la mise en oeuvre d'environnements de tests et de développement clonés depuis le cloud privé sur des clouds publics.

L’annonce de Google vise à éliminer cette couche intermédiaire. Dans un premier temps, la firme annonce le support en mode bêta d’environnements virtualisés avec l’hyperviseur KVM sur son cloud. L’offre est disponible dans toutes les régions du cloud Google, dont la région europe-west (en Belgique, au Royaume-Uni et en Allemagne). Elle requiert au minimum des processeurs Intel de classe Haswell, ce qui signifie que les VM à base de puces Xeon E5v3, Xeon E5v4 et Xeon Scalable Platform sont supportées. 

Scale Computing s'appuie sur Google pour une offre de cloud hybride hyperconvergée 

Parmi les premiers partenaires de l’offre figure le Britannique Scale Computing. Ce pionnier de l’hyperconvergence s’appuie sur la nouvelle capacité du cloud Google pour proposer une offre de cloud hybride, baptisée HC3 Cloud Unity. La solution permet au travers d’un réseau privé virtuel de bâtir un cloud hybride mêlant des machines virtuelles tournant dans un cloud privé Scale Computing HC3 avec des machines virtuelles HC3 tournant dans le cloud de Google. Il est à noter que la collaboration entre les deux sociétés est rendue possible par le fait que Scale Computing s’appuie sur sa propre déclinaison de l’hyperviseur KVM pour sa solution hyperconvergée HC3.

Terminons en signalant que Google offre 300 $ de crédit d’usage aux utilisateurs désireux de tester sa solution de virtualisation imbriquée. Une documentation complète des capacités de l’offre est aussi disponible en ligne.

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