Cisco lance une infrastructure hyperconvergée spéciale Kubernetes

Dévoilée à Barcelone, la nouvelle gamme HX-AP reprend le matériel et la console InterSight des HyperFlex, mais elle est fournie avec l’hyperviseur KVM et la distribution Cisco Container Platform.

Cisco lance une gamme d’infrastructures hyperconvergées dédiée à Kubernetes. Appelée HyperFlex Application Platform – alias HX-AP – cette famille de machines reprend les noeuds HX240c et HX220c des autres HyperFlex, mais la virtualisation repose ici sur KVM, l’hyperviseur de Linux. L’ensemble est livré préinstallé avec Cisco Container Platform (CCP). Il s’agit de la distribution Kubernetes que Cisco proposait déjà en option sur ses serveurs, qui se calque sur GKE de Google et qui pouvait déjà fonctionner sur les Hyperflex traditionnels, à base de VMware ESXi.

« Les entreprises nous ont demandé du Kubernetes. Elles en réclament d’ailleurs à tous les fournisseurs, car elles sont parties pour développer en seulement deux ans un nombre d’applications équivalent à la moitié de toutes celles déjà en production. La plupart seront des applications en containers, conçues pour fonctionner sur site comme en cloud, ce qui explique le besoin d’une solution Kubernetes sur site qui fasse le pont avec les services de containers en cloud », explique au MagIT Éric Greffier, le directeur général de Cisco EMEA, lors sur salon annuel Cisco Live qui se tenait fin janvier à Barcelone.

« En revanche, les entreprises ne voient pas pourquoi elles paieraient une V-Tax pour utiliser du Kubernetes », ajoute-t-il, en faisant référence au coût des licences VMware.  

InterSight, l’administration professionnelle d’une plateforme Open source

Le point sur lequel insiste Cisco est que les Hyperflex Application Platform sont gérées, comme le reste des équipements Cisco, par le service d’administration en ligne InterSight. Celui-ci surveille en permanence les matériels, installe les mises à jour des systèmes, détecte les anomalies et ouvre tout seul des tickets en cas d’incident.

« Nous ne pouvions pas commercialiser une plateforme qui repose sur de l’Open source, avec des logiciels qui connaissent des mises à jour tous les quatre matins, sans l’encadrer par une solution d’administration solide. La gamme HX-AP sort aujourd’hui, car InterSight a remplacé tous nos outils de supervision – les logiciels UCS Manager, UCS Director, etc. – en novembre dernier », affirme Éric Greffier.

En l’occurrence, InterSight se chargera du cycle de vie de chaque composant de la plateforme, en tenant compte des interdépendances (susceptibles de rendre Kubernetes aussi complexe à maîtriser qu’OpenStack), des mises à jour de sécurité... Et, ce, dès l’installation de la plateforme.

Selon une démonstration à laquelle LeMagIT a pu assister, les possibilités d’administration de Kubernetes sont d’ailleurs entièrement maquillées dans InterSight. Qu’il s’agisse d’attribuer du stockage, de contrôler la répartition de charge ou encore de programmer des sauvegardes, tout passe par la console habituelle d’Hyperflex, celle qui sert d’ordinaire à configurer l’environnement des machines virtuelles.  

Une plateforme juste pour exécuter des applications en containers

En l’état, la couche Kubernetes est relativement basique. Si elle comporte tout le nécessaire pour exécuter les applications en containers, elle ne dispose pas pour l’heure d’un environnement pour les développer. Au contraire de ce que proposent IBM et Red Hat, avec OpenShift Container Platform (OCP), ou VMware, qui mariera bientôt l’environnement de développement Pivotal avec un nouveau vSphere entièrement repensé sur l’Open Source.

« Nous nouerons des alliances en temps voulu avec des éditeurs d’environnements de développement. »
Éric GreffierCisco EMEA

« Nous nouerons des alliances en temps voulu avec des éditeurs d’environnements de développement. Dans l’immédiat, nous voulons déjà conquérir le marché. Nous voulons voir comment se vend cette version KVM de HX par rapport aux versions VMware », indique Éric Greffier.

En revanche, la solution de Cisco peut se prévaloir d’être déjà compatible « cloud hybride ». En se basant sur les prérogatives de Google avec Anthos, Cisco garantit que les containers exécutés sur une HX-AP seront exportables sur les services Kubernetes des principaux fournisseurs de cloud public : GKE chez Google, AKS chez Azure et EKS chez AWS.

Selon IDC, Cisco serait actuellement le troisième vendeur d’infrastructures hyperconvergées dans le monde, ex-aequo avec HPE sur sa gamme Simplivity, mais derrière VMware-Dell et Nutanix, selon que l’on évalue la solution matérielle, ou le logiciel qui sert à virtualiser les serveurs et le stockage. Outre l’hyperviseur KVM, les HX-AP reposent, comme les autres HyperFlex, sur le SDS SpringPath et le SDN ACI. Notons que Nutanix et HPE proposent aussi sur leurs infrastructures hyperconvergées un environnement d’exécution Kubernetes, pour l’heure encore en option : il s’agit respectivement de Karbon et de HPE Container Platform.

Parallèlement au lancement de la gamme HX-AP, Cisco vient d’enrichir la famille des matériels possibles avec un nouveau nœud HC240sd M5 raccourci. Destiné aux cas d’usage en Edge Computing, celui-ci présente le mérite de tenir dans le châssis EcoStruxure MDC accrochable au mur, de Schneider Electric.

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